mercredi 30 octobre 2013

Incubateurs; Paris n'a rien à envier à Londres !!!

Thierry Bardy - mots clés : Start up , incubation 

Entre l'inauguration le 14 novembre prochain du NUMA qui regroupera le Camping et la Cantine rue du Caire, différentes initiatives privées ou publiques, et le futur projet de X Niel de la halle Freyssinet ...
Paris croule sous les initiatives d'incubations. L'incubateur de Boucicaut se positionne davantage sur du "early stage " et cherche donc des start-ups en phase de décollage. J'espère que toutes ces initiatives trouveront un positionnement différents. L'avenir nous le dira, mais les sommes investies sont de telles importances, gageons qu'elles soient bien dépensées et non gaspillées ...
Car là est bien le sujet, ce phénomène des incubateurs en tous genres vient après celui des pôles de compétitivité. Ces derniers n'ont pas montré leur efficacité en terme d'innovation et pas davantage en terme d'emploi. Alors !!!  

L’incubateur Boucicaut va accueillir des start-up dans les domaines de la e-santé, de la ville de demain et du design, ainsi que dans le cadre de deux programmes « industriels » avec la SNCF et Alcatel One Touch. (crédit : AUA Paul Chemetov)

L’incubateur Boucicaut va accueillir des start-up dans les domaines de la e-santé, de la ville de demain et du design, ainsi que dans le cadre de deux programmes « industriels » avec la SNCF et Alcatel One Touch. 

Plus de 90 candidatures ont été reçues par Paris Incubateurs pour le site de Boucicaut qui doit ouvrir en janvier autour de cinq programmes d'incubation. La plupart concernent des start-ups en phase d'amorçage. L'appel se poursuit, le site visant principalement des entreprises en phase de décollage. 

Paris Incubateurs recherche toujours des projets pour le site de Boucicaut qui doit ouvrir en janvier prochain dans le 15ème arrondissement. Les locaux qui s'étendent sur 6 000 m2 vont accueillir cinq programmes d'incubation. Trois portent sur les thématiques de la e-santé, de la ville de demain ou du design, les deux autres sont mis en oeuvre avec un partenaire industriel, « Voyageur connecté » avec la SNCF et « Mobile Technologies » avec Alcatel One Touch (*).

L'appel à candidatures de start-ups, lancé au milieu de l'été, a réuni 94 dossiers à sa clôture fin septembre. Mais un 2ème appel court toujours car la plupart des réponses reçues à ce jour concernent des projets en phase d'amorçage. Or, l'incubateur de Boucicaut a plutôt été pensé pour accueillir des start-ups de deux à trois ans, plus avancées dans leur développement, ayant souvent déjà réalisé une première levée de fonds, et se trouvant alors en période de recrutement et à la recherche de locaux plus grands. « Ce site a été imaginé en réponse à une forte demande émanant, au fil de l'eau, de projets en phase de décollage »

Des lots de 25 à 100 m2

Une première sélection sur les dossiers reçus lors du 1er appel à candidatures s'opère néanmoins en ce moment et des réponses seront fournies dans la semaine. Certains projets en amorçage se révélant intéressants pourront par exemple être réorientés vers les programmes d'amorçage existants, notamment vers Créanova, l'un des autres sites de Paris Incubateurs. Le site de Boucicaut doit accueillir entre 5 à 10 projets par programme d'incubation, en fonction de la place attribuée à chacun. Si des surfaces de 25 à 50 m2 sont proposées, une grande majorité des lots s'étendent sur 60 à 100 m2.

« Nous avons besoin de locaux pour les jeunes entreprises en phase de décollage », dit  Nicolas Bellego.
 « Il y a de nombreux projets et il existe déjà une offre très large sur l'incubation d'amorçage à Paris, que nous souhaitons maintenir, mais lorsque les entreprises recrutent et grandissent, il faut pouvoir leur proposer des locaux adaptés à leur situation ».

Des initiatives d'incubation privées et publiques

L'objectif de Paris Incubateurs, qui crée et gère des programmes d'incubation soutenus par la Ville de Paris, est de mettre à la disposition des start-ups parisiennes des infrastructures avec des dispositifs correspondant à leurs besoins pour qu'elles restent dans la Capitale. Cette activité du Laboratoire Paris Région Innovation suit actuellement douze programmes à Paris, souvent thématiques, tel que Cleantech, dans le 18ème, ou encore, sur les jeux vidéos.

Il y a par ailleurs à Paris d'autres initiatives, privées ou publiques, de différentes natures, par exemple des accélérateurs accompagnant de jeunes projets en création pendant trois à six mois, comme le fait le Camping. « Très souvent, ces projets débouchent sur la création d'entreprises qui recherchent des locaux. Elles s'intéressent alors à l'incubation, lorsqu'elles sont en phase d'amorçage, ou de décollage ». Parmi les incubateurs consacrés à l'amorçage, on trouve par exemple celui de Telecom ParisTech ou Agoranov. Parmi les chantiers à l'étude figure aussi celui de la Halle Freyssinet, dans le 13ème, parrainé par Xavier Niel, le patron du groupe Iliad-Free.

(*) L'appel à candidatures est ouvert jusqu'au 31 octobre 2013 pour le programme « Voyageur connecté » et jusqu'au 18 novembre pour le programme « Mobile Technologies ».

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Stratégie : déployer sa start-up à l'international

Comment faire de sa start-up une entreprise présente à l’international ? Le point de vue de Siham Belouadheh, Responsable France chez 99designs*


L'international, quelle stratégie pour les start-u
Crédits photo : shutterstock.com
L'international, quelle stratégie pour les start-up ?


Intégrer une dimension internationale s'inscrit aujourd'hui directement dans l'ADN d'une startup et la vision de ses gérants. Pour les projets innovants et de haute technologie, c'est un moyen de gagner de nouveaux clients rapidement, d'accélérer la croissance de l'entreprise et de se positionner comme leader. Bien qu'il soit aujourd'hui facile de se connecter en visio avec un client au Japon ou de voyager sans Visa à moindre coût, s'établir sur un nouveau marché peut s'avérer plus compliqué. Exister sur le plan international de manière durable ne se limite pas à une simple traduction de son site internet, mais demande un peu plus d'investissements en marketing, en service client et parfois en développement produit.

Pensez local avant tout !

S'internationaliser n'est pas si simple, c'est pourquoi il vaut mieux s'aventurer sur de nouveaux marchés avec des bases solides. Même les plus grands échouent parfois ! Vous ne trouverez pas un seul Mac Donald's sur le sol islandais, seul pays dans lequel ce géant a fait faillite. Alors, à l'échelle d'une startup, c'est d'autant plus risqué que les moyens sont faibles.
Il est donc primordial d'évaluer à leur juste valeur ces dépenses non-compressibles (ressources humaines, marketing, infrastructures, recherche & développement) et essentielles car ce sont elles qui vous permettront de tester ce nouveau marché, d'y générer des clients et des ventes. De tels investissements sont en effet sources de croissance, et il ne faut pas les sous-estimer.
Dès lors que le modèle économique est rodé localement et que la balance comptable est au beau fixe, le rêve peut devenir réalité. Un budget doit être défini et des objectifs réalisables fixés. En cas d'une levée de fonds significative, envisager le rachat d'un concurrent local n'est pas à écarter car c'est un moyen d'acquisition de clients et donc de développement. C'est ainsi que suite à une levée de 35 millions de dollars en 2011 auprès d'Accel Partners, 99designs rachète le concurrent allemand 12designer et localise sa plateforme dans 6 pays européens en à peine un an.

Ne pas choisir un marché par hasard

Certes, posséder des bureaux à San Francisco fait rêver de nombreux jeunes « startupers », mais est-ce bien judicieux ? La Silicon Valley représente un environnement extrêmement concurrentiel, sans oublier que les prix des infrastructures est surévalué et que les salaires y sont très élevés, ce qui peut vous étouffer en quelques mois.
Cibler un marché pour des raisons d'image est une erreur. Il faut baser ses décisions sur des critères mesurables, tangibles qui aideront à justifier votre stratégie d'internationalisation. En analysant sa base clientèle, on peut trouver de pistes de développement évidentes. Originaire de Melbourne, il était évident en 2010 pour 99designs de commencer par conquérir le marché américain car, en plus de partager une langue commune, une grande majorité de leurs clients y résidait. Le premier objectif fut donc de se rapprocher de cette base clientèle importante en apportant un service client adapté, local dans le but de booster ce marché. Cette première localisation impliquait moins d'adaptation culturelle que l'implantation en Europe mais a su poser les bases de l'analyse.

D'autres facteurs décisifs doivent être pris en considération : la taille du marché, la croissance économique, les habitudes des consommateurs, le pouvoir d'achat potentiel, le taux de pénétration Internet, les méthodes de paiement en ligne, les pratiques en ligne et, sans oublier les concurrents locaux.

Investir un minimum c'est possible

Même avec des moyens restreints, il est possible de faire des grandes choses. Bien entendu, une bonne dose de patience est nécessaire pour passer la phase de test qui peut d'ailleurs durer quelques mois. Il est recommandé de commencer par des projets de localisation « simples » (attention, certains peuvent prendre plus de temps que prévu) comme la traduction du site vitrine/e-commerce et des supports de communication (brochures, flyers, vidéos…).

Internet regorge d'outils gratuits ou peu onéreux qui permettent de gérer à distance des activités localisées. Le support client par téléphone, chat et email peut facilement être géré depuis le siège en France. Il est d'autant plus facile de communiquer, connecter et manager des équipes à travers le monde depuis Paris, Lyon ou Grenoble. Dropbox, Google Drive, Basecamp, Hipchat… permettent de mobiliser des équipes en temps réel et de communiquer les mêmes messages à des équipes à travers le monde.

Dans tous les écosystèmes de startups, il est facile de mutualiser des actions de communication. Alors, nouer un partenariat avec une PME ou startup locale de renom se fait régulièrement. A l'aide d'une campagne presse bien ficelée, il sera possible de marquer ainsi les esprits dès le lancement et établir votre notoriété. En amont de la localisation, rencontrer les acteurs locaux est indispensable pour connaître le marché, partager des retours d'expérience et rencontrer des partenaires potentiels.

Collaborer avec des professionnels

Internationaliser sa startup c'est comme quitter le foyer familial  et commencer une nouvelle vie régie par de nouveaux codes. Avec un bon partenaire, maitriser ces codes sera une partie de plaisir. Le recrutement de managers juniors ou expérimentés, déterminés, polyglottes, et plein de bonne volonté s'impose naturellement. Un stagiaire en traduction ne sera pas le partenaire idéal. Patrick Llewellyn, CEO chez 99designs, considère ses Country Managers comme des « mini startups ». Marketing et communication, relations publiques, partenariats, traduction, service client… ils doivent savoir tout faire !







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