mercredi 27 mars 2013

« Les matches à 4 millions d'euros, c'est fini ! » NICOLAS DE TAVERNOST

M 6 annonce une baisse des droits du football sur les chaînes gratuites. LE 6 SEPTEMBRE PROCHAIN, Géorgie-France, qualificatif pour la Coupe du monde 2014, sera programmé sur
M 6. Un match acheté, il y a un an et demi, pour un montant de 4,1 millions d'euros à l'agence de marketing Sport- five, que la chaîne a ensuite cherché à revendre. Mais elle n'essaie plus de s'en débarrasser, si l'on en croit Nicolas de Tavernost, le patron de M 6, invité hier de l'association des journalistes médias (AJ M). « Nous ne souhaitons pas nous séparer de ce match, qui peut être décisif », assure-t-il. Pour autant, il n'est pas prêt à miser une nouvelle fois une telle somme : « Le prix actuel des matches n'a plus d'intérêt économique pour la télévision gratuite. Le football n'a jamais été rentable, et il l'est encore moins aujourd'hui. En télévision gratuite, il va y avoir une baisse des droits. Les matches à 4 millions d'euros, c'est fini I » M 6 n'a d'ailleurs pas répondu à l'appel d'offres (infructueux) de l'UEFA pour les rencontres des Bleus, sur la période 2014-2018, même s'il assure « ne pas avoir renoncé définitivement à l'équipe de France ». Il est également prêt à étudier une éventuelle cession, par TF 1, d'une partie de la Coupe du monde 2014 : « Si on venait à nous proposer des matches attractifs, nous étudierions la question. » Comme il s'intéressera aux droits de diffusion de Roland-Garros quand ils seront remis sur le marché, en septembre. « Pour le tennis et Roland-Garros, on regarde avec intérêt ce qui se passe, explique- t-il. Aujourd'hui, il reste un an de contrat à France Télévisions. On va attendre de voir ce que veut faire leser- vice public (qui pourrait être mis à la diète financière). Les lignes bougent. Je rappelle qu 'en 1 988 nous avions fait une offre commune avec TF 1 sur Roland-Garros. Nous n'avions pas eu le tournoi, mais nous avions diffusé les qualifications. » En revanche, le patron de la Six assure qu'il « n'ira pas sur leTour de France ». Protégée par le décret de 2004 sur les «événements d'importance majeure » réservés à des chaînes en clair, la Grande Boucle restera forcément sur une antenne gratuite. Mais pour le reste, le président de M 6 ne jure de rien : « On assiste à la dispari tion du sport en gratuit. La Ligue des champions est passée au tout-payant, la F 1 aussi. ..Je ne suis pas sûr que la Coupe de la Ligue reste durablement gratuite... Il faut que les titulaires de droits sachent que l'on en veut pour notre argent. Et, pour le moment, on n'en a pas pour notre argent. De grandes compétitions vont donc aller sur les télés à péage car elles valent trop cher. Les chaînes historiques conserveront seulement les événe ments protégés. » ETIENNE MOATTI

mardi 26 mars 2013

Le robot, nouveau meilleur ami du travailleur ?


En comparaison du nombre d'emplois manufacturier, il y a plus de robots en Allemagne, au Japon et en COrée qu'en France. Dans ces trois pays, le taux d'emploi est aussi meilleur qu'en France. Compétitive, la collaboration homme-robot profite à la croissance.


Bruno Bonnell est le président de Robopolis et du Syndicat de la robotique de service (Syrobo).
De la célèbre Maria du film « Metropolis » au T-800 de « Terminator », les robots de fiction ont souvent été décrits comme des concurrents, voire des ennemis de l'homme. Les déclarations caricaturales de la société taïwanaise Foxconn, qui vise à remplacer 1 million de ses employés par des « Foxbots », confortent la vision négative d'une robotique de substitution aux travailleurs humains. C'est pourtant un a priori faux : la robotisation entraîne bien une croissance de l'emploi et, mieux, contribue dans de nombreux cas à son ennoblissement.

Le nombre de robots pour 10.000 emplois industriels est un bon ratio pour s'en convaincre. Il est de 250 pour l'Allemagne, qui compte 8 millions d'emplois manufacturiers, et respectivement de 305 et 290 au Japon et en Corée, tous deux champions du plein emploi. À l'inverse, en France, il n'est que de 120, et le nombre de personnes travaillant dans l'industrie (3,3 millions) ne cesse de décroître. Sans être la panacée, la robotisation des entreprises est un facteur de compétitivité.
Au robot les tâches ingrates, à l'homme la réflexion

La France peine à accélerer le tempo dans la robotisation industrielle
Au-delà, l'association du robot et de l'homme améliore aussi la qualification de ce dernier. On parle de plus en plus de « cobotique », où le robot collabore avec un professionnel, même dans les activités les plus inattendues. Le pâtissier Richard Sève, à Lyon, qui produit près de 1 million de macarons par an, vient de commander un robot pour l'aider à les fabriquer. Ainsi, dit-il, il pourra trouver des nouvelles recettes et améliorer le goût, plutôt que de passer des heures fastidieuses au remplissage et à l'assemblage. Un autre exemple est le robot assistant opératoire, comme Rosa de la société Medtech, qui intervient dans les tissus complexes du cerveau. Le geste chirurgical étant exécuté avec plus de précision par la machine, le neurochirurgien passe plus de temps sur le diagnostic et la préparation.

Le robot ne remplace donc l'homme que pour des tâches de force, ingrates et laborieuses, mais peut permettre à un humain de mieux exprimer son talent. Loin d'être une compétition, l'avenir de la robotique sera une coopération avec les hommes pour plus d'expression de l'excellence de chacun.

lundi 25 mars 2013

Communication digitale des dirigeants : je gazouille donc je suis ?



LE CERCLE. Les experts le répètent à l’envi, les patrons doivent s’exprimer sur les réseaux sociaux. Unanimes dans cette pensée désormais dominante, ils démontrent, études à l’appui, que la discrétion digitale des dirigeants est un anachronisme auquel il faut mettre fin, le plus rapidement possible. Est-il encore permis de s’inscrire en faux ?

Alors que la plupart des dirigeants pensent manquer à leur devoir s’ils ne sont pas présents et actifs sur tous les fronts, on les pousse avec insistance à se mettre une pression supplémentaire : alimenter assidûment leur compte Twitter. Et de s’étonner que, submergés par la quantité de tâches qu’ils doivent effectuer et piloter, ils résistent au diktat digital, considérant comme plus important de consacrer leur temps à la conduite des affaires, avec ce que cela implique de management des parties prenantes, internes et externes, et de prise de recul nécessaire à la réflexion.
Si certains grands patrons se sont laissés convaincre, comme Frédéric Oudéa (Société Générale), Henri Proglio (EDF), Carlos Ghosn (Renault-Nissan) ou encore Jean-Paul Chifflet (Crédit Agricole), le nombre limité de tweets qu’ils affichent au compteur n’en fait pas des hyperactifs digitaux ! Malgré les bonnes raisons (modernité, proximité, réactivité) et quelques grands exemples – américains comme Mark Zuckerberg ou Marissa Mayer (Yahoo), mais aussi français comme Alexandre Bompard (FNAC) ou Serge Papin (Système U) – les dirigeants sont rarement de grands navigateurs de l’infosphère.
Selon une étude réalisée en mai 2012 par CEO.com et Domo, les patrons avancent trois raisons en réponse au procès en frilosité qui leur est intenté : leur âge, le manque de temps et la peur de commettre une faute qui aurait de fâcheuses conséquences. La première excuse renvoie explicitement au fossé générationnel : la plupart des dirigeants en activité ne sont pas des digital natives, c’est évident. Les deux autres arguments sont plus intéressants, car ils relèvent du management de la réputation et posent la question de la contribution du dirigeant à la communication.
Faute de temps…
Le dirigeant est indéniablement le porte-parole en chef de son organisation. Il lui revient de donner le sens et la lisibilité de l’action, d’impulser le mouvement et de créer l’engagement avec un nombre élargi de parties prenantes. À ce titre, les médias sociaux ne peuvent être ignorés. Cependant, la communication digitale du dirigeant demande du temps et un engagement personnel pas toujours compatible avec les exigences du poste. S’il fait le choix de sacrifier aux exigences de la communication personnelle en temps réel, le dirigeant doit éviter trois écueils :
- Rivaliser avec les "social media addicts". Le temps d’un dirigeant – actif immatériel dont la rareté fait la valeur – est l’un des facteurs clés du succès de l’entreprise. Aujourd’hui apprécié comme un signe extérieur de modernité, le temps passé sur les médias sociaux pourrait bien un jour être reproché au dirigeant. Des personnalités politiques en ont fait les frais.
- Nourrir "l’infobésité". Un dirigeant efficace n’est pas supposé passer son temps à nourrir les conversations. La fascination qu’exercent les médias sociaux ne doit pas faire oublier que, digitale ou pas, la communication des dirigeants relève, comme toute autre forme de communication, d’une démarche stratégique.
- Ressusciter l’époque des patrons stars. La nécessaire part de mise en scène du dirigeant ne doit pas conduire à stariser les dirigeants comme dans les années 1990. Certes, les enjeux de l'entreprise sont devenus des questions de société sur lesquelles le dirigeant a le devoir de s’exprimer. Mais pas forcément toutes les deux heures en 140 caractères. Contrairement à d’autres – journalistes, politiques, "pipoles" –, le dirigeant n’a pas vocation à occuper la scène médiatique en permanence. La qualité de la communication du dirigeant ne se mesure pas quantitativement.
Temps de la faute…
Dans son dernier livre, "Surfer la vie" (1), Joël de Rosnay explique comment "sur-vivre" dans une société dorénavant fondée sur des rapports de flux plutôt que sur des rapports de force. Ce passionné de surf – aquatique et digital – voit les "surfeurs du Net" évoluer avec bonheur dans une société fluide où "l’altruisme réciproque" est appelé à triompher. Cette vision d’un optimiste, heureux que l’Internet et les outils sociaux qui s’y développent permettent de démultiplier à l’infini les échanges d'information, de savoir et de solidarité, vaut-elle pour un dirigeant ?
Glisser sans fin est sans doute une sensation enivrante, mais savoir garder l’équilibre, quand le courant se fait plus gros et plus rapide, est clairement l’une des qualités que doit posséder un dirigeant. Pour se garder du tweet de trop, le dirigeant twittos a intérêt à respecter ces deux principes de précaution :
- La mention "mes tweets n’engagent que moi" ne vaut pas pour un dirigeant. S’il s’exprime sur un sujet lié à l’activité de son entreprise, le dirigeant doit toujours veiller à la possible dissonance entre sa communication personnelle et la communication de l’entreprise. Qu’il le veuille ou non, sa parole engage nécessairement l’entreprise qu’il incarne. Même en s’exprimant sur une passion personnelle comme le golf ou l’opéra, mieux vaut éviter l’humour qui ne fait rire que vous.
- Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Si le tweet de trop se noie dans le flot, un outil de veille le remontera à la surface. Le droit à l’oubli est une chimère, rien ne disparaît sur le web ! Plutôt que de risquer le dérapage incontrôlé, mieux vaut déléguer la gestion de son compte à des professionnels. On peut se garder d’une trop grande spontanéité sans renoncer à l’authenticité si celui qui twitte pour vous est un membre de la garde rapprochée.
Une conviction, en guise de conclusion
Pour être utile et efficace, l’activité du dirigeant sur les médias sociaux doit être balisée, planifiée, évaluée. Elle doit répondre à des objectifs définis, viser des publics préalablement identifiés, porter des messages pertinents, respecter des procédures. Le dirigeant d’entreprise ne doit accepter les contraintes de la communication personnelle en temps réel que pour servir une stratégie – et pas parce que c’est "cool".
(1) Essai publié en mai 2012, Éditions Les Liens Qui Libèrent

vendredi 22 mars 2013

Le tendanciel KPCB, toujours intéressant ...

Thierry Bardy accueillera Abderrahmane Kheddar aux Orange Labs




invitation
regards croisés d’Issy

Le prochain « regards croisés d'Issy » se déroulera aux Jardins de l’Innovation

mercredi 3 avril de 17h30 à 18h30

Thierry Bardy accueillera
Monsieur Abderrahmane Kheddar,
Directeur du laboratoire Franco-Japonais de robotique du CNRS-AIST au Japon,
expert des robots humanoïdes.



A l’occasion de son passage à Paris, M. Kheddar nous fera l’amitié de partager avec nous ses dernières recherches en matière de robotique humanoïde.

Interactions Haptiques, intelligence artificielle, interface homme-machine, avatar seront au menu de cet échange qui nous transportera furtivement en 2020/2030.


Quelles sont les recherches les plus avancées en matière de Robotique, où se situent les freins, quel rôle jouent les TIC dans ce domaine ?

À quel terme le robot compagnon, la voiture sans chauffeur,  les opérations médicales ou la robotique dite du « désastre » deviendront une réalité dans notre quotidien ?
Pourquoi Fukushima reste une frustration énorme pour les Roboticiens ?

Les interfaces homme-cerveau permettent d’incarner un robot à des centaines de kilomètres de distance. Cette science pourra-t-elle un jour améliorer le quotidien d’un tétraplégique ou d’une personne handicapée ?

  Et si le film Avatar n’avait rien de science fiction, mais était tout simplement une réalité ?
M. Kheddar nous dira pourquoi .


Un invité de prestige, un rendez-vous exceptionnel, inscrivez-vous dès à présent en cliquant ici  

Un cocktail suivra à partir de 18h30

Sous la forme d'un "talk show", les « regards croisés d’Issy » nous permettent d'aller à la rencontre d'une personnalité charismatique du monde des TIC, de l'entreprise et de l'innovation. Il s’agit d’une série de rendez-vous organisés par la direction de la communication OLNC, ses directions Orange Labs Recherche, Orange Labs Networks et Orange Labs Products and Services, en collaboration avec la direction du site d’Issy-les-Moulineaux.


interne France Télécom-Orange

Orange_48pixels

La géolocalisation, nouveau Graal des géants du Net



des smartphones, le marché de la géolocalisation fait fantasmer des deux côtés de l'Atlantique. Mais les modèles économiques se cherchent encore.
Ce n'est plus de la science-fiction. Avec son téléphone mobile, Michael peut, grâce à Google Latitude ou Facebook Places, pister Marie, si elle a accepté d'être localisée. Les annonceurs peuvent aussi leur envoyer des promotions ciblées en fonction du lieu où ils se trouvent, et au bon moment. Avec la banalisation des smartphones et l'explosion des ventes de tablettes, ce qui, il n'y a pas si longtemps, ressemblait à un gadget pour adolescents geeks apparaît comme le Graal publicitaire du XXIe siècle. Au risque de soulever des interrogations sur la protection de notre vie privée. Aux Etats-Unis, le marché décolle : l'an dernier, la publicité géolocalisée y représentait déjà 835 millions de dollars selon le cabinet Berg Insight, contre 325 millions pour toute l'Europe, et elle pourrait approcher 1,3 milliard en 2017. En France, on en est encore aux balbutiements. Des deux côtés de l'Atlantique, ce marché du futur fait fantasmer, même si les modèles économiques, eux, se cherchent encore.
Tous les géants mondialisés de l'Internet s'intéressent à la géolocalisation. Avec leur système d'exploitation Google, Apple et Microsoft sont aux premières loges. Ils ont la main sur les positions des porteurs de mobile, sans bien sûr pouvoir exploiter ces données s'ils n'ont pas été autorisés à les partager.

Forte rivalité

Tous intègrent désormais un logiciel de cartographie, la clef de voûte pour se positionner sur ce marché émergent. Preuve que l'affaire est sérieuse, le secteur est devenu un terrain de rivalité. Pour s'affranchir de Google Maps, le service de cartographie de son adversaire, la firme à la pomme a racheté des sociétés afin de développer, avec le leader mondial du GPS TomTom, sa propre offre de cartographie, installée sur l'iPhone 5. Quitte à essuyer les plâtres avec un service péchant, au démarrage, par des erreurs flagrantes. Mais vu d'Apple, l'enjeu était crucial : il s'agissait d'éviter d'être dépassé sur l'un des services les plus populaires sur le mobile.
Pour Google qui se rêve en réseau social, derrière ces données c'est « la qualité du service rendu qui est en jeu », estime Raphael Leiteritz, le directeur des produits Geo. « Plus de 20 % des recherches des internautes sont liées à la géolocalisation », souligne-t-il. Ce chiffre, évidemment, intègre les requêtes sur Google Maps et Google Earth. Le premier moteur de recherche mondial, convaincu de l'intérêt croissant du public pour les informations géolocalisées, enrichit aussi régulièrement son offre avec de nouveaux services. Dernier en date, Google Now : cette application, lancée fin 2012, croise les données personnelles fournies par l'utilisateur avec les différents services Google. « Imaginons que, dans votre agenda, vous ayez inscrit un rendez-vous à 17 heures gare de Lyon. L'application va vous suggérer de quitter votre bureau place de l'Opéra plus tôt que prévu, des embouteillages perturbant la circulation », explique Raphael Leiteritz.
Les applications utilisant la géolocalisation sont devenues une clef de l'enrichissement du service sur mobile. Quoi de plus efficace que de savoir où est le porteur du smartphone pour lui indiquer le meilleur kebab dans son quartier, la station-service la plus proche de sa voiture tombée en panne, ou lui dire s'il va pleuvoir. Un simple début. Demain, on lui signalera sans doute aussi où trouver un parapluie à proximité.
Pour les réseaux sociaux, la géolocalisation « fait partie de l'ADN », clame Facebook. Le réseau créé par Mark Zuckerberg, qui mise désormais sur le mobile pour nourrir sa croissance, joue à fond cette carte. Sur les traces de Foursquare, qui a lancé la mode du « check in » - « je m'enregistre dans un lieu » -, il a aussi offert cette fonctionnalité (utilisée à 17 milliards de reprises depuis août 2010). Et il vient de créer Nearby, qui vous permet de savoir quels endroits vos amis aiment dans le quartier où vous êtes…
A côté des géants de la Toile, de grands acteurs locaux estiment avoir une carte à jouer. A l'image du site Leboncoin ou de PagesJaunes. Propriétaires de leur cartographie, les anciens annuaires, opportunément rebaptisés Solocal Group, surfent sur leur savoir-faire historique de la mise en relation pour développer la géolocalisation. Enfin, du côté des opérateurs télécoms, SFR Régie s'est engouffré sur ce créneau avec un portefeuille de 3 millions de clients prêts à recevoir des messages géolocalisés.
En France comme aux Etats-Unis, cette ruée vers la géolocalisation a une explication simple : tout le monde y voit la perspective d'un business très lucratif. Les géants du Net et les développeurs d'applications lorgnent le marché de la publicité locale, un gâteau de 10 milliards d'euros dans l'Hexagone (promotion et imprimés inclus), misant sur un basculement vers le mobile.

Séduire artisans et commerçants

Sur le papier, le marché a de quoi les faire rêver. Grâce à la géolocalisation, il devient possible d'attirer le quidam qui passe à quelques mètres d'une boutique en lui envoyant une publicité sur son smartphone. Ce « avec un bon retour sur investissement », souligne Laurent Pierre Baculard chez Bain & Company.
« Ce type de campagne intéresse tous les groupes qui cherchent à augmenter la fréquentation de leurs points de vente physiques », confirme Julien Chamussy chez Admoove, réseau de publicités géociblées sur mobile. Concessionnaires automobiles souhaitant attirer le chaland à leurs journées portes ouvertes, restaurants ou cinémas voulant remplir leurs salles aux heures creuses, lieux touristiques, agences immobilières, centres commerciaux. Et naturellement, la distribution, de l'hypermarché qui pourra pousser une promotion aux chaînes d'habillement, de restauration… « On revient aux fondamentaux du commerce, à savoir un emplacement et une relation directe avec le client », observe Olivier Rippe, président de l'agence Proximity BBDO, pour qui « le marché décollera avec la dématérialisation des cartes de fidélité et le paiement sur smartphone. Demain, la proximité sera le nerf de la guerre dans le commerce. »
Pour autant, la monétisation de la géolocalisation peine à démarrer. Si le mobile permet un marketing ultramoderne, en revanche, attirer des budgets locaux renvoie aux pratiques commerciales les plus traditionnelles. Les agences conseil ont « un travail de pédagogie colossal à mener », admet Benoît Régent, directeur général du pôle média chez OOH (groupe Carat) qui rappelle que dans l'Hexagone le premier marché publicitaire géolocalisé reste… le bon vieux prospectus, l'un des secteurs les plus communicants, la grande distribution, s'étant peu convertie au numérique.
En effet, les annonceurs sont loin d'avoir fait leur révolution culturelle. Les difficultés commencent lorsqu'il s'agit d'aller séduire des commerçants et artisans dans des petites villes. L'enjeu est de taille : 80 % de la publicité locale est réalisée dans des villes de moins de 50.000 habitants selon Solocal Group. Or, là, il faut convaincre le restaurateur de Guéret, habitué à prendre un encart publicitaire dans le quotidien local, de l'utilité de se promouvoir sur le mobile ! Et, pour y parvenir, rien ne remplace encore de solides équipes de commerciaux sillonnant le terrain. « C'est notre force par rapport à Google », déclare fièrement Julien Billot, directeur général adjoint en charge du pôle média de Solocal Group.
Les budgets locaux sont aussi dans la ligne de mire d'un Google ou d'un Facebook. Pour les attirer, les deux Américains offrent aux commerçants et autres artisans la possibilité de déposer eux-mêmes leur campagne sur des plates-formes simplifiées. Une opération pas forcément évidente pour eux… En réalité, les deux géants misent sur la puissance de leur marque et l'étendue de leurs services. « Ce qu'on monétise, c'est l'écosystème Google », confirme Raphael Leiteritz. En allant sur le terrain de la localisation, Facebook espère de son côté inciter les petites entreprises à créer leur page, puis à pousser ses services…
En réalité, sur le plan technique, même des grands annonceurs ne sont pas toujours prêts pour s'aventurer sur le terrain de la promotion géolocalisée.
Aux yeux du marché publicitaire, tous les services n'ont pas la même valeur. Par exemple, isolée, la promotion du lieu où je suis - le fameux « check in » qui a remis au goût du jour les coupons de réduction numériques - se monétise mal. Ce qui a conduit Foursquare, malgré ses quelque 30 millions de visiteurs uniques, à se transformer en city-guide. « Plus que la localisation instantanée de l'individu, ce sont ses déplacements et ses zones de consommation qui sont pertinents », juge Xavier Guillon, directeur général de France Publicité.
Enfin, il faut trouver les bons formats pour s'adresser aux porteurs de mobile. Il ne doit pas se sentir agressé, mais l'annonceur doit s'assurer qu'il verra le message. Or, pour savoir que la pizzeria du coin de la rue offre une ristourne de 50 %, il faut encore que l'application affichant sa bannière soit ouverte. Pour éviter cet écueil, SFR Régie préfère miser sur les classiques Push SMS, qui arrivent en direct sur le mobile.
Dans un pays plutôt publiphobe, reste une dernière question, essentielle : le consommateur acceptera-t-il de voir les publicitaires le suivre à la trace ? Rien n'est moins certain : 86 % des individus souhaiteraient avoir la possibilité d'interdire la transmission de leur localisation par téléphone mobile à des entreprises commerciales, selon une enquête réalisée en 2012 par le Crédoc. Le rejet est d'autant plus fort que l'étape après la géolocalisation est l'exploitation des autres données personnelles des utilisateurs de smartphone. Une mine d'informations qui pourrait ouvrir le champ à une publicité beaucoup plus ciblée, et donc plus efficace et plus chère. Dans un contexte sensible où la France a annoncé son intention de légiférer l'an prochain sur l'utilisation des données personnelles, tout le monde y pense mais, pour l'instant, personne ne veut en parler.

Tous les géants de l'Internet s'intéressent à la géolocalisation.
Avec cette fonctionnalité, envoyer une publicité sur le smartphone d'un individu en fonction de l'endroit où il se trouve et du moment devient possible. Dans la ligne de mire des acteurs du secteur : le marché de la publicité locale, soit 10 milliards d'euros en France.
Alors qu'aux Etats-Unis le marché décolle, dans l'Hexagone, la monétisation de la géolocalisation peine encore démarrer. 

Pionnier de la 3G, Qualcomm est-il aussi bien positionné dans la 4G ?


Pionnier de la 3G, Qualcomm est-il aussi bien positionné dans la 4G?
Nous sommes très bien positionnés en 3G et en 4G ! Tout le monde n'est pascapable d'innover dans ces technologies, du moins pas à la vitesse exigée parle marché. Avec la 4G, l'innovation s'est encore accélérée. Il y a cinq ans,quand nous lancions une nouveauté majeure, la mise sur le marché s'étalait sursix mois, continent par continent. Aujourd'hui, elle se fait en trente jours,et le produit sort partout dans le monde simultanément. De même, avant, il yavait une innovation importante chaque année, maintenant c'est tous les sixmois. Ce sont les consommateurs qui font plus attention aux aspectstechnologiques et qui exigent les meilleures performances.
Comment cela se traduit-il en parts de marché mobile?
Notre part de marché est très importante. Depuis le lancement de notre gammede processeurs intégrés Snapdragon en 2009, nous avons équipé770 terminaux, plus 450 actuellement en développement. Nous avons déjà missur le marché quatre générations de Snapdragon, et la cinquième devrait arrivercet été - avec 90 développements en cours. Sa puissance augmente de 75 % àconsommation d'énergie constante. Ultra-haute définition, cadencement à 2,3 GHzqui permet de jouer de manière fluide à des jeux vidéo… Il offre les mêmesperformances que celles d'un ordinateur de bureau.
Cela signifie-t-il que vous êtes prêts à déborder de votre univers,celui de la mobilité ?
Depuis l'année dernière, nous équipons les téléviseurs de Haier, de Lenovoet d'autres constructeurs. Nous sommes également présents dans le monde del'informatique via les tablettes équipées de Windows RT -  qui sont unhybride entre la mobilité et le PC.
Que pensez-vous de l'initiative de votre client Huawei, qui fabriquedésormais ses propres processeurs intégrés pour ses smartphones haut de gamme ?
Si vous vous entraînez depuis la naissance pour devenir un athlète, vousserez meilleur. Oublions les histoires de dopage, mais quand Lance Armstrong aabandonné le Tour de France pour faire le marathon, il n'a pas excellé. Noussouhaitons donc à Huawei de réussir, mais cela ne sera pas facile pour eux, carl'innovation est de plus en plus rapide.
Quelles sont les priorités de Qualcomm pour 2013 ?
Premièrement, les smartphones et les tablettes. Au cours des cinq prochainesannées, il s'en vendra 5 milliards d'exemplaires dans le monde. Deuxièmement,accroître les capacités, afin de répondre à la croissance du trafic de donnéesmobiles, qui va être multiplié par mille sur dix ans. D'où les recherches surles réseaux hétérogènes (« hetnets »). Troisièmement, les capteursnumériques, les données contextuelles et l'Internet des objets.

L'Internet libre et ouvert est-il menacé ? Bernard Stiegler

big data: un plus ou un moins pour son Moi


L'accumulation de toutes sortes de données, open ou big data, pourrait faire croire à une source de connaissance en soi. Mais il n'en est rien : les données ne sont jamais neutres.


Il nous faut admettre que les nouvelles technologies ne se substituent pas simplement aux anciennes. Elles se diffusent, escortées des prémisses d'un monde nouveau et de nouvelles manières d'être ensemble. Ce monde futur et déjà-là ne peut se confondre avec l'ancien. Il n'en est pas la simple amélioration. Les nouvelles technologies ignorent l'accumulation des savoir-faire, leur complémentarité. Elles imposent des manières de penser et de vivre inédites que leurs fonctionnalités contiennent. Leur manipulation dilue à notre insu le monde ancien, le plus souvent avec douceur, parfois avec inquiétude ou brutalité. De plus, l'économie de ces technologies est inhérente à leur conception comme à leur diffusion. Elle n'est pas la simple condition de leur apparition. La pensée économique n'offre guère d'espace critique à qui aurait l'ambition d'observer de l'extérieur le rôle des technologies sur la transformation des manières d'être ensemble.

Prenons le cas des data, qu'elles soient des open data, c'est-à-dire ces données disponibles pour être traitées par des machines contenant des Systèmes de Gestion de Base de Données, puis par des citoyens qui en feront librement usage, ou qu'elles soient des big data, ces ensembles mouvants de données hétérogènes produites en temps réel à partir d'une multitude de sources publiques ou privées, locales ou mondiales.

Il faut distinguer trois niveaux. Le premier est celui du statut de la vertu heuristique de ces données, une fois admis qu'un élément ou qu'un regroupement d'éléments de savoir sensibles ou chiffrés équivaut à une sorte de préconnaissance disponible pour construire une connaissance valide au regard des canons scientifiques. Le deuxième concerne l'interprétation des résultats obtenus par l'exploitation des données. Cette interprétation est constitutive de toute connaissance. Le troisième a trait à l'application des résultats au domaine de la vie sociale.

Deux questions se posent. La première est d'ordre épistémologique et technique : comment interprète-t-on toutes ces données disponibles ? La seconde est plutôt politique : dans quel but le fait-on ?
L'exploitation des data miningsuppose de définir intentionnellement des modalités d'extraction. Certaines données sont disponibles, d'autres sont à constituer. Les open data sont sollicitées pour éclairer des hypothèses de recherche ou orienter des programmes d'action. Les big data, par leur fluidité, leur intemporalité, leur recomposition permanente pourraient offrir la même fonction, mais ce n'est pas sûr. L'élargissement tous azimuts des sources d'informations à traiter, la sophistication des outils de traitement pourraient donner à croire que l'accumulation constitue une source de connaissance en soi. Mais les données ne peuvent être qualifiées de neutres, ceux qui les ont produites portaient des intentions en tête. De même, les résultats obtenus ne peuvent être considérés comme bruts. Ils sont a minima orientés par les modalités de recherche, même si l'intention préalable qu'inspirent ces modalités n'est pas toujours connue des chercheurs, des stratèges commerciaux, des politiciens ou des citoyens engagés dans l'action politique.

Une illusion nous guette. La sophistication des modes d'extraction, l'augmentation des données disponibles et produites pourraient nous faire croire que les uns et les autres constituent des connaissances, naturalisant à la fois notre vision du monde et les décisions prises au nom des data ? Il importe de préserver la dialectique existante entre la fabrication machinale des données et leur prise en main par les citoyens.



Le stationnement « intelligent » s’implante dans le centre de Nice




Il devrait être désormais plus facile de stationner aux abords de la gare de Nice, la ville ayant commencé à mettre en place un réseau de capteurs permettant en temps réel de connaître les places de parking payantes disponibles.
Le système, qui s’utilise via un smartphone, ambitionne ainsi de réduire le temps consacré à la recherche d’une place, ce qui fluidifie la circulation, réduit les émissions de CO2 et les nuisances sonores.
En effet, « 20% du trafic en centre-ville » est lié à la recherche d’une place de stationnement, a précisé lundi 11 mars 2013 Benoît Kandel, premier adjoint au maire de Nice, en faisant une démonstration du nouveau système.
Le « stationnement intelligent » Nice Park est aussi « une réponse au gouvernement pour l’empêcher de mettre en place le PV à 35 euros », mesure à laquelle « je m’opposerai de toutes mes forces », a assuré le député-maire de Nice Christian Estrosi.
Pour pouvoir bénéficier de ce service, l’utilisateur doit télécharger gratuitement sur son téléphone portable l’application Nice City Passport et s’en servir comme un GPS, fixé sur un support dans son véhicule.
Il peut alors trouver sa place de stationnement en temps réel (le système étant réactualisé toutes les 10 secondes), la payer à la minute près sur son portable sans sortir de sa voiture ou choisir d’aller pré-payer sa place à l’horodateur avec le mode de paiement de son choix.
PPP - Développé par la ville dans le cadre d’un partenariat public-privé, le système breveté a obtenu le prix du « meilleur projet innovant ville intelligente 2011 » lors d’un concours international à Barcelone.
Expérimenté sur un premier boulevard depuis janvier 2012, le système est simple en apparence : des capteurs sont insérés dans les trottoirs et renvoient des signaux à des horodateurs de nouvelle génération.
Borne Wifi multi-usages - L’horodateur à écran tactile sert également de borne Wifi multi-usages, donnant toutes sortes de renseignements sur la ville (horaires de bus ou de tramway, expositions culturelles, météo…). Il sert aussi à alimenter des bornes de recharge pour voitures électriques.
Autre avantage pour la ville : les automobilistes oubliant de payer leur place seront systématiquement repérés par les capteurs et mis à l’amende.
Investissement de 13 à 15 millions d’euros - A terme, en 2015, 14 000 places de stationnement sur la voirie devraient être équipées de capteurs dans toute la ville, pour un investissement de 13 à 15 millions d’euros, visant à remplacer des horodateurs classiques en fin de vie.
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Keep : le pense-bête de Google

Officiellement lancé hier, le nouvel outil de prise de notes de Google n’offre pas des fonctionnalités innovantes mais permet d’être accessible via un smartphone ou un PC.

Baptisé Keep, le pense-bête de Google est désormais librement téléchargeable sur la plateforme Play. Présentée comme la rivale d’Evernote, cette application offre la possibilité de rédiger une note qui peut prendre la forme d’un simple texte ou d’une liste de tâches précédées de cases à cocher. Par ailleurs, il est possible d’associer à cette note une photo directement prise à partir du smartphone ou de la tablette, ou insérée via un PC. Enfin, Keep permet d’enregistrer des mémos que Google se charge de retranscrire (du moins quand la connexion entre le smartphone et le service dédié fonctionne…). D’un point de vue ergonomique, Keep présente ses notes sur un seule page (colonne unique ou multicolonne) et permet de leur donner des couleurs différentes, ce qui favorise leur identification. Il faut également remarquer la présence d’un moteur intégré bien pratique pour lancer des recherches dans les notes affichées sur la page ou stockées en archive.
Des données partagées
Si les fonctions de Keep ne sont pas révolutionnaires, l’outil présente l’avantage d’être intégré à Drive, le cloud de Google. Dès lors, toutes les données créées peuvent être consultables et modifiables à partir d’un smartphone mais également d’un PC via son compte Google. Une possibilité bien utile lorsque l’on recueille des données à l’extérieur et que l’on souhaite y accéder sans effort à partir de son ordinateur de bureau.
Pour le moment, Keep n’est compatible qu’avec les tablettes et smartphones utilisant Android.   

jeudi 21 mars 2013

Hans Vestberg, PDG d'Ericsson décon.. tracté



Il fait partie de cette génération de nouveaux patrons pour qui porter une cravate dans un rendez-vous d'affaires fait aussi décalé que pratiquer le baise-main dans une soirée punk. Ce qui frappe dans le style du PDG d'Ericsson c'est la décontraction de ce grand gaillard toujours agité dont les bras interminables sans arrêt en mouvement donnent l'impression qu'il est à la fois Don Quichotte et les moulins à vent. Lui qui rêvait dans sa jeunesse de devenir joueur professionnel de handball, en a gardé la carrure et reste président de l'association nationale de ce sport, même si aujourd'hui, standing oblige, il fréquente au moins autant les greens de golf. Toute la vie professionnelle de ce Suédois de quarante-sept ans se résume à Ericsson où il a été embauché à sa sortie de l'université d'Uppsala. Auparavant, il avait connu une enfance sans histoire à Hudiksvall, une ville de la côte Nord-Est, si coquette que son petit nom est « Glada Hudik », « l'heureuse Hudik ». Au sein du champion des équipementiers télécoms, Hans Vestberg a tout fait : les ventes, le marketing, la logistique, la R&D. Il a bourlingué aussi, en Chine, au Chili et surtout au Brésil. Son retour en Suède s'est effectué au poste de directeur financier, qui collait bien à sa réputation d'avaleur de chiffres. C'est d'ailleurs pour ses talents de redresseur de comptes qu'il prit les commandes du groupe, en janvier 2010, à l'époque dans une passe difficile. Depuis, ce père de deux enfants a plutôt endossé le costume du propagandiste du mobile dans des conférences, vantant ses vertus pour combattre la pauvreté, les maladies, le réchauffement climatique ou éduquer les masses. Et pour battre la France au handball ? 

Innovation « L'innovation, c'est la rébellion ! »



« L'innovation, c'est la rébellion ! » affirme Robert Bozza. Dont acte. A soixante-deux ans, ce scientifique a sauté le pas. Lui qui était, il y a quelque temps encore, vice-président, chargé de la veille stratégique et technologique de Veolia Environnement, a troqué l'univers tentaculaire de ses 315.000 salariés pour rejoindre France Cleantech, une société de conseil en stratégie et en investissements dans les technologies propres, où oeuvrent une poignée de jeunes visionnaires.
A vrai dire, la carrière de cet amateur de vieilles motos, devenu ingénieur chimiste dans les pas de son oncle, riche industriel, n'a rien de classique. Avant de rejoindre l'Ecole de chimie de Paris, cet enfant d'immigrés italiens, dont le grand-père artiste a sculpté le fronton du château de la Napoule, a décroché une bourse pour devenir le premier polytechnicien de sa commune de Mandelieu-la-Napoule. « Mon père était ouvrier pâtissier. J'ai fait partie du 1 % d'ouvriers de ma promotion. Nous étions trois », raconte-t-il, l'oeil malicieux.

Total, Rhône-Poulenc, Veolia

Après six mois sabbatiques où il sillonne l'Asie avec son épouse, l'uniforme de l'X lui ouvre, en 1977, les portes de Total. A Metz, d'abord, puis à Gonfreville-l'Orcher, au sein du management. Mais en 1982, le choc d'un accident industriel, qui coûte la vie à un salarié, le convainc de quitter l'univers des industries dangereuses. L'événement ravive, au passage, l'envie de découvrir le monde, de cet idéaliste, fasciné par l'Asie, au point d'avoir arpenté la Chine interdite en 1985. Il entre alors chez Rhône-Poulenc, autre fleuron de l'industrie française, délaissant, au fil des postes, la production pour l'art d'anticiper. Devenu patron de la stratégie et de la planification, il n'hésite pas à sortir des technologies des cartons. « J'aime bien être un défricheur », souligne ce baroudeur, envoyé ensuite au Texas pour piloter Acreon, un joint-venture avec Engelhard Corp, puis en Asie, comme directeur financier et des systèmes d'information du groupe devenu Rhodia. Son dernier poste chez le chimiste ? Vice-président de Teris, sa filiale commune avec Sita, spécialiste du traitement des déchets. Une voie tracée vers Veolia Propreté.

Cultiver la différence

Le poids lourd de l'environnement le nomme bientôt directeur industriel de Sarp Industries, filiale dédiée aux déchets dangereux. Un domaine, dit-il, où « l'innovation est incontournable ». Ce dernier, par ailleurs actionnaire d'une start-up baptisée Viewpoint, en sait quelque-chose. Car cet esprit indépendant, « authentique, doté d'une soif d'absolu », selon son ami médecin, Jean-Pierre Marolleau, a souvent innové. Le nouveau « senior adviser » de France Cleantech conserve d'ailleurs précieusement dans son bureau quelques échantillons de matériaux inédits qu'il a contribué à lancer. « La différence est toujours une source de richesse. Je la cultive », dit-il, humblement.
Chez Veolia, ce père de deux fils fut, dès 2010, à l'origine du Veolia Innovation Accelerator, un programme visant à détecter les « clean techs », issues de jeunes pousses et susceptibles de bénéficier au groupe : déjà 13 partenariats ont vu le jour... 

Paris : un incubateur pour le tourisme



île-de-France : La Mairie de Paris lance un incubateur dédié aux entreprises innovantes du tourisme. Baptisé Welcome City Lab et situé au coeur de Paris, il offrira, sur 1.000 m2 des services aux start-up du secteur : un incubateur de 40 projets, une plate-forme d'expérimentation de produits, de la veille et un lieu de rencontres. 

La chirurgie et le robot , c'est pour demain


La chirurgie automatique, c'est demain

Les robots commencent à arriver dans les salles d'opération. La tendance est à une baisse des coûts et à une plus grande polyvalence. Mais le chirurgien restera aux commandes.
Les robots vont-ils envahir les salles d'opération ? Probablement, et leur avant-garde s'appelle Da Vinci. Plus qu'un robot, cette « machine de télémanipulation » de la société Intuitive Surgical permet au chirurgien de travailler assis devant une console, avec des images en 3D sous les yeux. A quelques mètres de la table d'opération. Grâce à deux petites manettes, le médecin pilote les quatre bras articulés du robot au bout desquels sont fixés ses instruments et une minuscule caméra, qui pénètrent à l'intérieur du corps du patient par deux ou trois trous de moins d'un centimètre de diamètre. Des bras précis et d'une habileté diabolique. « Cela autorise des gestes nouveaux combinés avec une vision qui est bien meilleure et permet par exemple d'aller travailler derrière un organe », assure Gilles Pasticier, chirurgien urologue au CHU de Bordeaux.
Adopté par les chirurgiens urologues, car il facilite l'opération de l'ablation de la prostate tout en diminuant les douleurs post-opératoires, Da Vinci intéresse désormais d'autres spécialités : gynécologie, cardiologie, ORL voire chirurgie pédiatrique. « La robotique est un grand pas en avant pour la chirurgie et pour les patients. Les chirurgiens ne doivent pas craindre de voir leur métier évoluer », assure le professeur Marc Colombel, de l'hôpital Edouard-Herriot à Lyon. Cette machine a toutefois un inconvénient principal, son coût, et n'échappe pas à certaines critiques. « Le risque est d'avoir des chirurgiens ne sachant plus opérer qu'avec le robot. Que se passe-t-il s'il tombe en panne ? » demande Guillaume Morel, chercheur à l'Institut des systèmes intelligents et de robotique (Isir) et par ailleurs conseiller scientifique de la société Endocontrol. Depuis quelques semaines, aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration enquête sur des cas d'opération problématique et cherche avoir une idée plus précise des bénéfices médicaux de l'appareil.

Vision en profondeur

Dès lors, la concurrence s'oriente vers d'autres choix. L'option du tout automatique, sans chirurgien aux commandes, semble écartée. Notamment pour des raisons d'acceptation sociale. Il y a une dizaine d'années, le robot orthopédique Caspar « usinait » automatiquement et avec une grande précision l'os destiné à recevoir une prothèse… avant qu'un échec mette un terme à son développement. « Nous savons que même le meilleur des chirurgiens est faillible, mais nous ne tolérons pas l'erreur de la machine, même rarissime », explique Guillaume Morel.
Dès lors, il paraît logique de ramener le chirurgien vers la table d'opération. C'est le concept de comanipulation. « Le robot s'efface et l'on apporte au chirurgien le juste nécessaire », résume Guillaume Morel. Deux approches sont en compétition. Avec la comanipulation « parallèle », le bras robotisé reproduit les gestes du praticien situé à ses côtés. Dans le second cas, le chirurgien tient lui-même les instruments chirurgicaux : les pinces très rustiques utilisées pour la coelioscopie sont remplacées par une poignée robotisée - « de l'instrumentation n'apportant que de petites améliorations », estime Marc Colombel.
C'est pourtant le pari low cost de Dextérité Surgical. Après quatre ans de recherche avec le laboratoire de systèmes et matériaux pour la mécatronique de l'université de Savoie, cette start-up d'Annecy a mis sur le marché un dispositif d'assistance pour les spécialistes en urologie, gynécologie et cardiologie : un seul joystick, des articulations directement liées à la main du chirurgien, un écran et un simple boîtier électronique pour contrôler l'ensemble. Face aux 450 kilos du Da Vinci, celui de Dextérité Surgical pèse moins d'un kilo. Il ne coûte que 50.000 euros. « Nous ne changeons rien au geste du chirurgien. Il reste au-dessus du champ opératoire, proche de son patient et profite des avantages les plus évidents de la robotique : une vision en profondeur et des articulations téléopérables qui facilitent les gestes les plus délicats, tels que les fines coutures », explique Pascal Barrier, fondateur de l'entreprise, qui espère installer une centaine de machines d'ici à deux ans. Endocontrol, une autre start-up, a lancé un produit concurrent.

« Plus de sécurité pour le patient »

D'autres vont plus loin, à l'image du français Bertin Nahum, classé comme le quatrième entrepreneur le plus révolutionnaire du monde par le magazine scientifique « Discovery Series ». Sa société, Medtech, commercialise depuis 2009 un système de chirurgie guidée par l'image appelé Rosa. « Il configure le patient comme le ferait un système GPS. Avec un télémètre laser, il reconstruit la zone visée en trois dimensions qu'il juxtapose ensuite avec les modèles fournis par l'imagerie médicale. On obtient ainsi une carte précise du champ opératoire représentée par des milliers de points avec laquelle on peut guider très précisément les instruments. »
Pour l'instant, Rosa ne s'intéresse qu'au cerveau : il permet d'implanter des électrodes de stimulation avec une précision inférieure au millimètre dans le traitement expérimental de la maladie de Parkinson. « On est au début d'un vaste mouvement de robotisation de la salle d'opération qui ne va pas remplacer le chirurgien, mais faciliter les gestes les plus courants avec plus de sécurité pour le patient », estime le fondateur de Medtech, qui a déjà commercialisé 17 machines dans le monde ayant permis de réaliser 600 opérations. Avec l'objectif d'en vendre une cinquantaine d'ici à 2015. La prochaine génération d'appareils de Medtech sera destinée au marché du siècle : le mal de dos. Il faudra ajouter au système de positionnement un dispositif mettant à jour l'image en temps réel. « Le cerveau peut être parfaitement immobilisé. C'est une autre affaire pour la colonne vertébrale, qui se déplace avec la respiration », explique Bertin Nahum.
A plus longue échéance, peut-on imaginer la généralisation des opérations à distance comme l'envisageait la Nasa avec ses premiers développements ? En 2001, le professeur Jacques Marescaux n'avait-il pas opéré depuis New York la vésicule biliaire d'une patiente qui se trouvait à Strasbourg. « La téléopération dans l'espace ? Je n'y crois pas : la médecine d'urgence provoque des saignements et un robot ne sait pas résoudre ça », estime Guillaume Morel.

2,2 milliards de dollars
Chiffre d'affaires 2012 d'Intuitive Surgical pour un bénéfice de 657 millions de dollars.
2 millions d'euros
Prix d'un seul robot Da Vinci, auquel il faut ajouter 200.000 euros de maintenance par an et 2.000 euros en frais de consommables par opération.
2.585
Nombre de robots Da Vinci vendus par l'entreprise californienne depuis 1999.
540 degrés
C'est la capacité de rotation des bras du robot. Comme si le chirurgien était capable de faire tourner son poignet de deux tours et demi. 

Un « bouillon de culture » en Rhône-Alpes; la Robo lution


Un « bouillon de culture » en Rhône-Alpe

Lyon et Rhône-Alpes ne veulent pas rester à l'écart de la « Robolution » chère à Bruno Bonnell, président de Robopolis et du Syndicat de la robotique de service (Syrobo). La ville et la région ont pris des initiatives pour investir cette filière. La région a lancé un appel d'offres pour concevoir des robots susceptibles de remplacer des lycéens éloignés de leur établissement, pour cause de longue maladie par exemple, robots qui seraient présents dans la salle de classe et permettraient à ces élèves de suivre le cours et d'interagir. A Lyon, une navette automatique sans chauffeur conçue par la société Induct a été testée du 14 au 16 mars dans une rue piétonne. Elle pourrait rouler à terme en bordure de la Saône dans le quartier de Confluence.
« En Rhône-Alpes, on a toutes les briques pour fabriquer des robots industriels : des labos de recherche et des bureaux d'études en électronique de puissance et en gestion de l'énergie, des fabricants de capteurs, actionneurs, moteurs, microvérins, des intégrateurs comme Adept Technology et Staubli », explique André Montaud, directeur de Thésame, Business Innovation Center de la région Rhône-Alpes. Le spectre est large : de la mécatronique dans la vallée de l'Arve, aux logiciels et numérique à Lyon, de la microélectronique et des nanotechnologies à Grenoble à la mécanique et au design industriel à Saint-Etienne. Sans oublier les grandes écoles comme l'Insa, Normale sup et les laboratoires de l'Inria et du CEA. Mais cette filière n'est pour l'instant qu'un « bouillon de culture », selon l'expression de Jean-Philippe Hanff, directeur du développement économique et des affaires internationales du Grand Lyon.
Une vingtaine de « pure players », de fabricants de robots, ont été recensés à l'échelle de la région par Frédéric Hélin de l'Agence régionale du développement et de l'innovation (Ardi). Une cinquantaine d'entreprises vendent également des sousensembles robotiques à l'image de Siléane à Saint-Etienne qui s'est spécialisé dans l'automatisation du geste et de la manipulation.
Plus largement, quelque 1.500 entreprises régionales présentent enfin des compétences en mécanique électronique et capteurs, matériaux intelligents, logiciels ou informatique embarquée qui leur donnent accès au marché de la robotique. Si Toulouse et Paris se sont dotées de grappes d'entreprises (« clusters ») sur ce thème, la région n'est pas encore entrée dans cette démarche. 

Le plan du gouvernement pour aider la robotique


Le plan du gouvernement pour aider la robotique


Montebourg présente aujourd'hui à Lyon son plan pour la robotique. Il cible surtout start-up et PME.
La robotique est une filière d'avenir pour l'industrie française, et le gouvernement veut lui apporter son soutien. Tel est en substance le message qu'Arnaud Montebourg délivrera ce matin à Lyon, en ouverture du Salon Innorobo. Le ministre du Redressement productif y présentera le plan robotique du gouvernement, attendu depuis la fin d'année dernière. L'objectif affiché de ce plan, intitulé « France Robots Initiatives » et estimé à environ 100 millions d'euros, est de faire entrer la France dans le Top 5 de la robotique mondiale à l'horizon 2020. Ce qui n'est pas un mince défi : si la France pointe au troisième rang pour les publications scientifiques sur la robotique, et si des dizaines de start-up tricolores sont présentes sur ce créneau, elle ne compte quasiment aucune entreprise d'envergure internationale. Aldebaran Robotics, connu pour son petit robot humanoïde Nao et qui compte 285 salariés, dont 250 à Paris, fait figure d'exception.

Cinq domaines prioritaires

Le premier grand axe de ce plan, mis au point conjointement par les ministères du Redressement productif et de la Recherche, sera d'encourager la R & D et l'innovation. Il identifie pour cela trois régions en pointe (lire ci-contre) et cinq domaines prioritaires : le transport et la logistique, la défense et la sécurité, l'environnement, les machines intelligentes et l'assistance à la personne. L'idée est notamment d'encourager le transfert de technologies entre laboratoires universitaires et entreprises en favorisant les appels à projets et les défis robotiques, sur le modèle de ceux mis en place aux Etats-Unis par la Darpa, l'organisme de recherche avancée du Pentagone, pour faire progresser les recherches sur les véhicules sans chauffeur. Ces défis devraient se multiplier en France, sous l'égide de l'Agence nationale de la recherche. En parrallèle, 10 millions d'euros seront consacrés à des appels à projets pour des démonstrateurs.
Le plan vise aussi à améliorer l'accès au financement des start-up du secteur. D'abord, par l'intermédiaire du FSN - PME, un FCPR de 400 millions d'euros géré par CDC Entreprises, qui sera incité à soutenir les entreprises de la robotique pour compléter les tours de table d'investisseurs privés. Ensuite, en faisant participer l'Etat au premier fonds d'investissement spécifiquement consacré à ce secteur, Robolution Capital. Ce fonds de 60 millions d'euros a été annoncé il y a plus d'un an par Orkos Capital et Bruno Bonnell, le président du Syrobo, le syndicat de la robotique de service. La nouveauté, c'est CDC Entreprises, filiale de la Caisse des Dépôts, qui participera, à hauteur de 15 millions d'euros. Le fonds, qui doit être bouclé avant l'été, prendra des participations allant de 300.000 à 3 millions d'euros dans des start-up françaises et européennes.

Plus de robots dans les PME

Mais le plan ne concernera pas seulement les sociétés du secteur. Il vise aussi à augmenter la présence des robots industriels dans les PME pour améliorer leur compétitivité. Aujourd'hui, les usines françaises n'emploient que 33.600 robots, soit quatre fois moins que l'Allemagne, et un tiers seulement se trouvent dans des entreprises de moins de 1.000 salariés. Afin d'accroître leur présence, des diagnostics de robotisation vont être réalisés dans 750 sociétés, avec pour objectif d'en équiper au moins 250 en finançant jusqu'à 10 % du coût d'installation. Ce projet, intitulé Start PME, est porté depuis 2010 par le Syndicat des entreprises de technologies de production (Symop), mais il était jusqu'à présent resté dans les cartons. Il sera lancé officiellement dans le cadre du plan robotique, pour un montant total estimé à 33 millions d'euros sur vingt-quatre mois, dont 4,3 millions provenant des investissements d'avenir.
Au-delà de ces mesures, le plan vise aussi à organiser la filière aujourd'hui fragmentée entre différents intervenants professionnels (Symop, Syrobo, Cap Robotique) ou universitaire (le Groupement de recherche robotique, créé par le CNRS en 2007). Tous ces organismes seront bientôt associés au sein d'une nouvelle instance, le « comité robotique filière de demain », qui comptera également des représentants ministériels. Cette structure, dont le budget n'est pas précisé dans le plan, sera chargée du suivi, de la veille et de l'animation de la filière. Afin de donner au secteur une plus grande visibilité, il prévoit aussi l'organisation d'états généraux de la robotique, qui devraient se tenir chaque année, probablement en marge du Salon Innorobo.

Le plan robotique distingue trois régions bénéficiant « d'un écosystème local très favorable à l'émergence de projets collaboratifs » et de politiques publiques de soutien : Rhône-Alpes (lire ci-dessous), Midi-Pyrénées et l'Ile-de-France. La deuxième a identifié 116 entreprises du secteur et a lancé le 30 août dernier un regroupement de PME locales, Robotics Place. A Paris, le pôle de compétitivité Cap Digital rassemble plusieurs acteurs, dont Aldebaran, au sein de la communauté Cap Robotique. 

La grande distribution franchit la barre des 2.000 « drive »


La grande distribution franchit la barre des 2.000 « drive »
Toutes les enseignes françaises développement ce service. L'enjeu est d'optimiser le modèle pour assurer sa rentabilité.

Le succès du « drive » ne se dément pas. Poussés par l'atonie de la consommation à ratisser large en multipliant les formats de magasins et les services, les distributeurs français poursuivent le développement à marché forcée de ses points de collecte des courses alimentaires commandées sur Internet. Selon l'institut spécialisé Retail Explorer, la barre des 2.000 unités a été franchie au cours de la première semaine de mars, avec, précisément, 2.036 « drive » pour 10 enseignes. De leurs côtés, a2distrib et les Editions Dauvers, autres sources statistiques, en comptait 1.986 le 2 février. On ne comptait que 1.000 « drive » en juin 2012  ! Selon le cabinet Argon Consulting, cette forme de distribution représenterait désormais entre 2,5 % et 3 % du marché français de l'alimentation et des produits de grande consommation.

Leclerc, leader incontesté

Si numériquement, se sont Système U et Intermarché qui arrivent en tête du classement, avec plus de 500 points de collecte chacun, le leader incontesté du « drive » est en réalité Leclerc qui en a fait un véritable axe de développement stratégique. L'enseigne mise, en effet, sur les « drive » autonomes, souvent déportés, pour permettre à ses adhérents d'élargir leur zone de chalandise. Des « drive » qui sont de petits entrepôts, là où pour les U et les Mousquetaires, il ne s'agit que d'un service, les colis étant garnis de produits collectés dans les magasins . Chez Leclerc, les « drive » ont généré 838 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012, et l'objectif est d'atteindre 1,4 milliard en 2013 avec 400 unités.
« Les "drive" autonomes ont un véritable modèle économique, explique Grégory Boulanger expert de la distribution chez Argon Consulting. On en compte entre 500 et 600 ». Si les experts estiment que l'effet de cannibalisation sur les ventes des magasins traditionnels est compensé par l'arrivée de nouveaux clients et la hausse du panier moyen (90 euros chez Leclerc, par exemple), l'enjeu du nouveau service est sa rentabilité. Alors que chez Leclerc on affirme qu'un « drive » est « aussi rentable qu'un magasin », chez Intermarché, Jean-Pierre Meunier, le président du groupement, estime que le « "drive" accolé dégrade la rentabilité » quand c'est un employé qui parcourt les rayons à la place du client. Avec, selon a3distrib, 10.000 références en moyenne, dont peu de produits frais, le « drive » restreint le choix et limite également les achats d'impulsion. Autant de raisons qui ont longtemps freiné les ardeurs de Carrefour et Casino, les deux groupes de distribution cotés en Bourse.
Pour élargir l'offre, Auchan a installé à côté de son drive de Villeparisis, en Seine-et-Marne, comme l'a révélé « Le Monde », un magasin de produits frais baptisé Arcimbo ainsi qu'une boulangerie. Mais pour Grégory Boulanger, l'optimisation du modèle est ailleurs  : « L'omnicanal doit amener à une harmonisation progressive de l'offre entre les canaux et à la mutualisation des coûts avec l'élaboration des colis dans un entrepôt central qui sert les "drive" et la livraison à domicile. » Pour le consultant, le hollandais Ahold constitue un bon exemple qui propose au même prix « magasin » les produits à collecter dans les "drive" ou à livrer à domicile, mais en facturant le service à des tarifs variables selon les jours et les horaires. C'est cette logique de mutualisation qui pousse également aux Etats-Unis Peapod, le spécialiste de la livraison à domicile, à ouvrir des drive. Une démarche que suit Hourra, le cybermarché de Cora, qui vient d'ouvrir un point de collecte à Marignane. 

« Décidément, je peine à imposer mes idées… »


« Décidément, je peine à imposer mes idées… »

Pour se faire entendre et imposer ses idées, soigner la forme est capital. Or, la forme, véritable « angle mort » de vision, est rarement prise en considération alors qu'elle est aussi nécessaire que le sucre autour de la substance amère d'un médicament. Souvent, les idées sont rejetées non à cause de leur contenu, mais de leur forme et les différences de fonctionnement sont responsables de bien des malentendus.
Si vous présentez vos idées de façon très détaillée à un patron qui, lui, fonctionne en mode global, je vous parie que vous risquez de ne pas être entendu(e). « On va tout faire pour ne pas perdre l'appel d'offres ! », déclare un consultant à son supérieur hiérarchique. Mais ce dernier, sceptique, le dessaisit du dossier. Le consultant aurait dû dire « on va tout faire pour gagner l'appel d'offres ».
Si face à des personnes « câblées aller vers » (quelque chose de positif), vous formulez votre idée sous une forme « éviter de », vous les contrariez fortement. C'est aussi parlant que le monde qui sépare les personnes qui cherchent à « rester en bonne santé » de celles qui « ne veulent pas être malades ».
Typiquement, lorsque vous arrivez avec vos 40 pages de présentation et qu'on vous demande de ne présenter que les conclusions, ne dites surtout pas « ah non, je dois les dérouler, sinon… » Je vous garantis que, aussi pertinentes soient elles, vos idées ne seront pas entendues.
Dernier point : le timing. Présentées trop tôt, vos idées ne peuvent pas s'imposer car la réceptivité des interlocuteurs n'est pas au point. Formulées trop tard, quand l'adhésion s'est déjà faite à d'autres idées, il est impossible de « faire remonter le fleuve ». Le moment opportun est très court. Les plus malins le trouvent en procédant à tâtons : ils testent un élément et en évaluent la réaction de leurs interlocuteurs. Si elle est positive, ils peuvent alors « dérouler » leurs idées. Si elle est neutre ou froide, ils les retiennent, le temps que les choses mûrissent.