jeudi 21 mars 2013

Le plan du gouvernement pour aider la robotique


Le plan du gouvernement pour aider la robotique


Montebourg présente aujourd'hui à Lyon son plan pour la robotique. Il cible surtout start-up et PME.
La robotique est une filière d'avenir pour l'industrie française, et le gouvernement veut lui apporter son soutien. Tel est en substance le message qu'Arnaud Montebourg délivrera ce matin à Lyon, en ouverture du Salon Innorobo. Le ministre du Redressement productif y présentera le plan robotique du gouvernement, attendu depuis la fin d'année dernière. L'objectif affiché de ce plan, intitulé « France Robots Initiatives » et estimé à environ 100 millions d'euros, est de faire entrer la France dans le Top 5 de la robotique mondiale à l'horizon 2020. Ce qui n'est pas un mince défi : si la France pointe au troisième rang pour les publications scientifiques sur la robotique, et si des dizaines de start-up tricolores sont présentes sur ce créneau, elle ne compte quasiment aucune entreprise d'envergure internationale. Aldebaran Robotics, connu pour son petit robot humanoïde Nao et qui compte 285 salariés, dont 250 à Paris, fait figure d'exception.

Cinq domaines prioritaires

Le premier grand axe de ce plan, mis au point conjointement par les ministères du Redressement productif et de la Recherche, sera d'encourager la R & D et l'innovation. Il identifie pour cela trois régions en pointe (lire ci-contre) et cinq domaines prioritaires : le transport et la logistique, la défense et la sécurité, l'environnement, les machines intelligentes et l'assistance à la personne. L'idée est notamment d'encourager le transfert de technologies entre laboratoires universitaires et entreprises en favorisant les appels à projets et les défis robotiques, sur le modèle de ceux mis en place aux Etats-Unis par la Darpa, l'organisme de recherche avancée du Pentagone, pour faire progresser les recherches sur les véhicules sans chauffeur. Ces défis devraient se multiplier en France, sous l'égide de l'Agence nationale de la recherche. En parrallèle, 10 millions d'euros seront consacrés à des appels à projets pour des démonstrateurs.
Le plan vise aussi à améliorer l'accès au financement des start-up du secteur. D'abord, par l'intermédiaire du FSN - PME, un FCPR de 400 millions d'euros géré par CDC Entreprises, qui sera incité à soutenir les entreprises de la robotique pour compléter les tours de table d'investisseurs privés. Ensuite, en faisant participer l'Etat au premier fonds d'investissement spécifiquement consacré à ce secteur, Robolution Capital. Ce fonds de 60 millions d'euros a été annoncé il y a plus d'un an par Orkos Capital et Bruno Bonnell, le président du Syrobo, le syndicat de la robotique de service. La nouveauté, c'est CDC Entreprises, filiale de la Caisse des Dépôts, qui participera, à hauteur de 15 millions d'euros. Le fonds, qui doit être bouclé avant l'été, prendra des participations allant de 300.000 à 3 millions d'euros dans des start-up françaises et européennes.

Plus de robots dans les PME

Mais le plan ne concernera pas seulement les sociétés du secteur. Il vise aussi à augmenter la présence des robots industriels dans les PME pour améliorer leur compétitivité. Aujourd'hui, les usines françaises n'emploient que 33.600 robots, soit quatre fois moins que l'Allemagne, et un tiers seulement se trouvent dans des entreprises de moins de 1.000 salariés. Afin d'accroître leur présence, des diagnostics de robotisation vont être réalisés dans 750 sociétés, avec pour objectif d'en équiper au moins 250 en finançant jusqu'à 10 % du coût d'installation. Ce projet, intitulé Start PME, est porté depuis 2010 par le Syndicat des entreprises de technologies de production (Symop), mais il était jusqu'à présent resté dans les cartons. Il sera lancé officiellement dans le cadre du plan robotique, pour un montant total estimé à 33 millions d'euros sur vingt-quatre mois, dont 4,3 millions provenant des investissements d'avenir.
Au-delà de ces mesures, le plan vise aussi à organiser la filière aujourd'hui fragmentée entre différents intervenants professionnels (Symop, Syrobo, Cap Robotique) ou universitaire (le Groupement de recherche robotique, créé par le CNRS en 2007). Tous ces organismes seront bientôt associés au sein d'une nouvelle instance, le « comité robotique filière de demain », qui comptera également des représentants ministériels. Cette structure, dont le budget n'est pas précisé dans le plan, sera chargée du suivi, de la veille et de l'animation de la filière. Afin de donner au secteur une plus grande visibilité, il prévoit aussi l'organisation d'états généraux de la robotique, qui devraient se tenir chaque année, probablement en marge du Salon Innorobo.

Le plan robotique distingue trois régions bénéficiant « d'un écosystème local très favorable à l'émergence de projets collaboratifs » et de politiques publiques de soutien : Rhône-Alpes (lire ci-dessous), Midi-Pyrénées et l'Ile-de-France. La deuxième a identifié 116 entreprises du secteur et a lancé le 30 août dernier un regroupement de PME locales, Robotics Place. A Paris, le pôle de compétitivité Cap Digital rassemble plusieurs acteurs, dont Aldebaran, au sein de la communauté Cap Robotique. 

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