lundi 29 février 2016

L'INTERNET PAR BALLON DE GOOGLE FAIT SES DÉBUTS AU SRI LANKA

FÉVRIER 2016

Le Project Loon de Google vise à apporter Internet dans les zones reculées en les survolant avec des ballons gonflés à l'hélium fournissant une connexion 4G. 

L'enjeu est considérable , cette technologie associée à celles des satellites et des drones pourraient permettre de doubler en 2030 le nombre de connectés à internet de la planète. Cette fracture numérique planétaire ainsi cassée pourrait avoir des effets énorme sur le développement économique des pays en voie de développement notamment Africains; éducation , énergie, commerce ,
paiement, culture  ... TB 

L'un des ballons du projet Loon de Google. Global Panorama via Flickr CC
Lundi, un ballon gonflable transparent parti d'Amérique du Sud a pénétré l'espace aérien du Sri Lanka, une île-Etat située au Sud-Est de l'Inde. Il s'agit d'un des appareils du Project Loon de Google, qui vise à apporter Internet  dans les zones reculées ou difficiles d'accès via des ballons remplis d'hélium. Une information confirmée sur Twitter par Muhunthan Canagey, le chef de l'Agence des technologies d'information et de communication du Sri Lanka.
Dans le cadre d'un accord avec le gouvernement sri-lankais, Google va déployer trois de ses ballons lors d'une phase de test qui devrait débuter dès cette semaine, avant un déploiement plus important si les essais s'avèrent concluants. Les ballons voyagent à une vingtaine de kilomètres d'altitude, soit deux fois celle des vols commerciaux, et diffusent une connexion 4G dans un rayon d'environ 80 km.  

Une coentreprise Etat-Google-télécoms 

Le gouvernement sri-lankais a monté une coentreprise avec Google, dont il détient 25% des parts, en échange de l'allocation de fréquences radio, qui permettront aux ballons de transmettre leur connexion Internet sur l'île. Les opérateurs téléphoniques locaux pourraient également se partager 10% des parts de la coentreprise. Ces derniers vont utiliser les ballons pour améliorer la couverture de l'île par leurs réseaux ainsi que les vitesses de connexion.  
 
Le Sri Lanka est un pionnier du mobile et d'Internet en Asie du Sud. Le pays a été le premier de la région à utiliser des téléphones portables, dès 1989, puis à déployer les réseaux 3 et 4G, respectivement en 2004 et 2014.
Malgré cela, l'accès au Web sur l'île reste le privilège d'une minorité: le taux de pénétration d'Internet y était
 de seulement 25% en 2015. Une fracture numérique que le gouvernement sri-lankais espère donc réduire de manière drastique, grâce aux ballons de Google.

vendredi 26 février 2016

Thierry Bardy - Hemisphere droit institut /Club Open Prospective : Google Compare ( comparateur d'assurances) s'arret...

Thierry Bardy - Hemisphere droit institut /Club Open Prospective : Google Compare ( comparateur d'assurances) s'arret...: Thierry  Bardy Assurance : fin de partie pour Google Compare L’arrêt de "Google Compare" est passé  assez laconique...

Google Compare ( comparateur d'assurances) s'arrete.

Thierry  Bardy







Assurance : fin de partie pour Google Compare
L’arrêt de "Google Compare" est passé  assez laconiquement dans les média et pour autant cette décision de Google me semble intéressante à analyser.
Si l'on en croit les experts, et c'est aussi mon avis,  les assurances (et la santé) seront les premiers secteurs d'activités où le big data jouera un role essentiel. Il devrait modifier considérablement leurs business models et permettre de développer des offres encore plus "margeantes" que celles d'aujourd'hui.
Aussi, dit- on  souvent que Google serait fortement intéressé pour acquérir un gros de ce marché du type Allianz ou Axa en Europe. L'annonce de l’arrêt de son comparateur d'assurances en est d'autant plus surprenant.
On ne peut pas comparer les prix d'assurance et de crédit comme on compare ceux d'hôtel ou de billets d'avion. Aussi, le groupe s'était limité aux marchés britannique et américain. Il espérait générer des revenus substantiels en convainquant les banques et les assureurs de payer une commission pour se faire référencer. Mais le projet s'est avéré excessivement lourd à gérer. Car, pour être autorisé à comparer les offres des assureurs auto, Google devait obtenir le feu vert des régulateurs financiers, dans chacun des Etats américains. Il devait aussi récolter des informations détaillées sur chaque conducteur, ce qui rendait le comparateur beaucoup plus fastidieux que Google Flight par exemple, son comparateur de vols aériens.
Plus important encore : Google n'a pas réussi à convaincre les grands assureurs et les grandes banques de participer au projet, ceux-ci n'ayant aucune envie de partager leurs profits avec les champions de la Silicon Valley.

Apple ou encore Orange dans leurs expériences bancaires devraient en tirer des leçons.
Car cet échec en dit long sur la difficulté des pure player ou des nouveaux arrivants  à s'imposer dans le monde de la finance.

Autre leçon à prendre, est la stratégie de Google en matière de diversification.
Rares sont les exemples où Google stoppe un  projet avant même d'avoir grimpé les premières pentes de l'hype de Gartner. A l'exception des Google glass et du desktop , peu de produits ou de services se sont vus stopper dans leur développement ou dans leurs phase beta .
Il est intéressant de noter que pour un ogre de la dimension de Google, ce n'est  jamais la dimension   technologique qui le fait rompre ou s'interroger. Il s'agit toujours de barrières dites exogènes à son marché naturel qui le contraint . Pour Google glass et Desktop, il s'agissait de raisons de privacy. Pour le comparateur d'assurances, les raisons sont davantage les barrières à l'entrée,  jugées trop hautes. La capitalisation boursière de Google lui permet de tout tenter en mode essai /erreur et ceci à mondre frais. Mais, il n'en reste pas moins vrai qu'un ogre de son espèce demeure encore tres politiquement correct.
Thierry Bardy



mardi 16 février 2016

Nous ne voulons pas être de la chair à algorithmes !




Les données, nous répète-t-on à l'envi, sont le pétrole du XXIe siècle. Mais alors, à qui appartient le pétrole ?
Au producteur, autrement dit à vous et moi qui tous les jours mettons nos données en circulation ? Ou aux Gafa et autres plates-formes qui les commercialisent ?
A cette question centrale, la loi pour une République numérique, tout juste votée à l'Assemblée, ne répond pas. L'article 16 consacre certes la « libre disposition des données à caractère personnel ». Mais libre disposition n'est pas propriété.
La logique de la loi, comme celle des textes européens dont elle s'inspire, est de conférer des droits à l'individu sur ses données (droit à l'oubli, droit testamentaire, droit à la portabilité…) et des obligations aux plates-formes qui les utilisent (neutralité vis-à-vis des contenus, lisibilité des conditions d'utilisation…).
Cette approche strictement juridique donnera du travail aux avocats, sans traiter les racines du problème : aujourd'hui, nos informations les plus intimes sont éparpillées sur le Net, cédées en échange de services dont la gratuité repose sur le traitement de nos données, en particulier via le reciblage publicitaire.
Nous sommes devenus de la chair à algorithmes, victimes de la plus formidable extorsion de valeur des temps modernes.
Il existe pourtant une solution alternative : la patrimonialité, c'est-à-dire l'instauration d'une propriété privée sur les données, qui n'existe aujourd'hui dans aucun pays au monde. Le jour où mes données m'appartiendront, je pourrai décider de manière autonome d'en faire l'usage qu'il me plaît, en les cédant ou non, contre rémunération ou non, de manière temporaire ou définitive, intégrale ou partielle, etc. Chacun attachera à ses données les termes contractuels qui lui conviendront. Le juriste britannique Christopher Rees a élaboré cette hypothèse, en considérant que le droit de propriété devrait s'étendre au data à l'ère numérique, comme il s'était étendu à la propriété intellectuelle lors de la révolution industrielle. On reconnaît ici, face au problème des communs, ces espaces ouverts à tous et dont chacun profite, les deux solutions classiques : réglementation et contrôle, ou privatisation et échange. La ligne de fracture entre socialisme et libéralisme réapparaît aujourd'hui sur les communs du Big Data.
C'est tout le modèle économique de l'Internet qui serait chamboulé par la patrimonialité des données, en introduisant une relation directe, marchande, entre les plates-formes et leurs utilisateurs. Le producteur de données serait directement rétribué en fonction de sa valeur propre. Prenons l'exemple d'une application de trafic en temps réel. Aujourd'hui, elle est gratuite pour tous et fonctionne grâce à l'agrégation des données de géolocalisation de tous. Chacun se vaut, et tout le monde vaut zéro.

Demain, le chauffeur routier serait rémunéré très cher pour s'y inscrire, tandis que je devrais, moi, pauvre conducteur du dimanche, payer mon accès. Un tel marché des données se prêterait à la variété des situations individuelles et ouvrirait des possibilités de négociation, y compris collective (on pourrait par exemple imaginer des sociétés de gestion des données, comme il en existe pour les droits d'auteur). Techniquement, Jaron Lanier, figure respectée de la Silicon Valley, imagine un système de nanopaiements, qui débiterait et créditerait en flux continu notre « compte données ». Pour émanciper l'individu du féodalisme des Gafa, maîtres bienveillants, mais tout-puissants, de nos vies numériques, ouvrons-lui les portes du marché libre ! Et passons ainsi de la « République numérique » à une vraie « démocratie numérique »…
Cette idée de patrimonialité a été reconnue et rejetée par le gouvernement, qui a suivi mot pour mot l'analyse du Conseil d'Etat dans son rapport sur le numérique de 2014. La raison principale est que l'Etat devrait renoncer à sa « logique de protection » de l'individu. Admirable aveu ! Si nous ne sommes pas propriétaires de nos données, c'est bien sûr que nous risquerions d'en faire un mauvais usage. Heureusement que l'Etat, suivant une jurisprudence constante, nous protège contre nous-mêmes.
Ultimement, les données personnelles sont considérées par les juristes comme une extension de notre organisme. Pour admettre la patrimonialité des données, il faudrait commencer par appliquer le droit de propriété… à notre propre corps. Mon corps m'appartient, mes données aussi !
Gaspard Koenig

jeudi 11 février 2016

Thierry Bardy - quelques questions se posent s'agissant des objets connectés



L es objets connectés, si en vogue ces dernières années, semblent avoir atteint leurs limites », déclarait en début d'année Anne-Marie Boutin, présidente de l'APCI, organisatrice de l'Observeur du design dans le monde. Mais faut-il vraiment parler de limites ? Sûrement maladroite, cette critique illustre l'étape où nous sommes situés sur la célèbre courbe Gartner d'adoption des technologies.

Ainsi, après l'ère des pionniers et celle des enthousiastes, nous plongeons vers la phase de déception. Gadgétisation de l'offre, maladresse des concepteurs, inadaptation des designers, usages absents, déception sont les reproches que l'on peut faire à la majorité des objets connectés. Qui n'a pas souri en découvrant sur Internet ce film qui nous parle d'un « objet connecté aux aisselles » chargé de voir si nous devrions nous laver !
Proposons ici un certain nombre de pistes : l'étape qui s'ouvre est celle de la maturité, de la consolidation des marchés, mais également de toujours plus d'imagination et de sens. Ces objets ne doivent plus être limités à des capteurs pour compter les pas ou le brossage des dents. Les sciences et les technologies sont une nécessité pour obtenir des mesures plus intéressantes pour des secteurs comme la santé. Ensuite, après avoir mesuré un contexte, les objets vont agir. Grâce à des actionneurs, ils vont devenir actifs et proposer de véritables comportements. La fusion entre objets connectés et robots ouvre de nouveaux champs.

Designer un objet connecté devrait être beaucoup plus que le design d'une « boîte » : c'est celui d'un système complet pour tenir la promesse d'un véritable Internet des objets. C'est-à-dire l'information, les services et les fonctions, avec un espéranto, une plate-forme qui va régir et organiser tous ces objets entre eux. Enfin, ces objets ne peuvent être de simples réponses marchandes ou technologiques. Comme le soulignait Jean Baudrillard, les objets ont des rôles beaucoup plus subtils, symboliques et culturels que ce qu'ils nous montrent, et c'est ce qu'il nous faut comprendre. Si beaucoup reste à faire, il est plus juste de parler de naissance d'une industrie que de limites. Heureusement que les pionniers de l'aviation ne se sont pas arrêtés après cinq ans d'efforts !

Thierry Bardy - Voiture autonome : le cadre réglemantaire est posé !!

L'ordinateur d'une voiture autonome bientôt considéré comme un conducteur

La dernière classe E de Mercedes propose en option une fonction de pilotage semi-automatique baptisée Intelligent Drive. (Crédit D.R.)

La dernière classe E de Mercedes propose en option une fonction de pilotage semi-automatique baptisée Intelligent Drive.
Les autorités américaines travaillent sur la requalification de l'ordinateur pilotant une voiture autonome comme un conducteur afin d'autoriser la circulation de ces véhicules sur tout le territoire.
Le régulateur de la sécurité des transports du gouvernement fédéral américain travaille sur l’assouplissement de son règlement concernant la notion de conducteur automobile. Une prochaine mise à jour de ces règles pourrait en effet considérer les ordinateurs assurant le pilotage des voitures autonomes comme des conducteurs mais cette modification risque de prendre du temps.
 
 
La décision de l'administration américaine pourrait être un atout majeur pour Google et un certain nombre de sociétés, y compris les constructeurs automobiles traditionnels, qui travaillent sur des véhicules partiellement ou totalement autonomes. « Si aucun occupant humain du véhicule ne peut effectivement conduire le véhicule, il est plus raisonnable d'identifier le conducteur comme tout ce qui (par opposition à celui qui) assure la conduite » a indiqué Paul A. Hemmersbaugh, avocat en chef de la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), à Google dans un courrier daté du 4 février dernier au sujet d’une question concernant ses voitures autonomes.
Pour poursuivre ses essais en Californie, la firme de Mountain View demandait à la NHTSA des conseils sur l'interprétation des normes fédérales (49 CFR 571.3) sur la circulation des voitures.

Grosses économies sur les commandes du véhicule

La description des voitures autonomes développées par Google correspond au niveau 4 – automatisation complète du système de conduite – définie par la NHTSA en mai 2013.
« En substance, Google cherche à produire un véhicule qui possède les capacités de conduite automatisée L4, mais en supprimant les commandes et interfaces de pilotage classiques (comme le volant, les pédales d'accélérateur et de frein, parmi beaucoup d'autres choses), » écrit Paul A. Hemmersbaugh à Chris Urmson, directeur du projet de voiture autonome chez Google.

La firme n’a pas encore commenté cette réponse mais on peut légitiment s’interroger sur la pertinence de cette solution. La société aurait en effet exprimé la crainte que laisser des mécanismes de contrôle (la direction, l'accélération, le freinage, les clignotants) ou fournir des informations sur le véhicule aux passagers dans la voiture autonome pourrait être préjudiciable à la sécurité car les occupants pourraient tenter de passer outre aux décisions de l'ordinateur.
La NHTSA examinera la mise à jour de la section 571.3 en réponse à l'évolution des circonstances, mais l’agence a reconnu que cela pourrait prendre du temps. En attendant, elle a suggéré à Google de demander des exemptions aux règles existantes, y compris celles régissant l'exigence de freins de service qui peuvent être activés par une pédale de commande, ainsi que l'emplacement, l'identification et l'éclairage des commandes de véhicules.

En Europe, Mercedes prend de l'avance 

En 2013, la NHTSA ajoute dans sa déclaration préliminaire que si un État permet l'utilisation de véhicules à conduite automatique, autre que pour des tests, à tout le moins une personne avec un permis de conduire devrait « être en permanence disponible afin de faire fonctionner le véhicule dans les situations où la technologie automatisée n’est plus en mesure de contrôler le véhicule en toute sécurité ». L’agence a déclaré qu'elle réexaminerait sa décision quand la maturité de la technologie de conduite automatique aura progressé.


Le système Active Lane Change Assist de la Mercedes classe E propose la même fonction que sur la Tesla S, à savoir le changement automatique de file.
Les États-Unis prévoient de dépenser près de 4 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années sur des projets pilotes dans le domaine des véhicules autonomes. Un cadre réglementaire sera également défini pour réglementer l'utilisation de cette technologie sur la voie publique, a déclaré le mois dernier le ministre américain des Transports Anthony Foxx. Plus près de chez nous, la Commission Européenne a commencé à s’intéresser à ces sujets, même si les constructeurs et les équipementiers français sont beaucoup plus frileux sur la question. Rappelons que si Google fait circuler depuis plusieurs années des voitures autonomes sur les routes de la Silicon Valley, Tesla propose déjà une fonction de conduite semi-autonome (Autopilot) sur ses modèles série S et X. En Europe, BMW propose de son côté ConnectedDrive pour les bouchons. Mercedes va plus loin en proposant une fonction similaire (Intelligence Drive) à Tesla et, même, l’échange d’informations entre véhicules (Car-to-X Communication) sur sa dernière classe E (conduite autonome sur route et autoroute jusqu’à 210 km/h).

lundi 8 février 2016

Thierry Bardy - Quels sont les réels enjeux de la Blockchain ?



La prochaine séance plénière du Club Open Prospective aura lieu le 5 avril prochain au pôle universitaire Léonard de Vinci La Defense (92).

Quels sont les réels enjeux de la Blockchain ?

Cette plénière est ouverte aux membres du Club Open Prospective ainsi qu’aux  salariés intéressés des entreprises ou organisations membres du club .

A en croire le buzz médiatique actuel, la technologie Blockchain ouvrirait autant de perspectives innovantes que celles de l’internet des années 1990.
Initialement, la blockchain était  associée à la seule monnaie virtuelle Bitcoin. Mais depuis quelques mois, les experts voient dans cette technologie et son architecture de pair à pair, des développements immenses et ceci dans tous les secteurs d’activités, certains parlent de « révolution ».
En novembre dernier, plus de 2.000 développeurs se sont rassemblés à Londres pour imaginer le futur de la Blockchain . La plupart d’entre eux travaillaient pour des plates-formes de développement comme Colu, Chain, Ripple, etc .. Ils avaient pour ambition de revisiter notre futur à partir des ingrédients de cette technologie qu’ils nomment  « smart contract ».
Notre démarche de prospective ne pouvait pas rester indifférente à ce phénomène qui incontestablement dépasse largement le cadre du  « techno push ».
Par ses caractéristiques en rupture, la Blockchain pourrait devenir une sorte de protocole social, totalement décentralisée et jeter les bases de nouvelles organisations politiques (régulation, démocratie,…), économiques (gouvernances d’entreprises, modèles économiques,…) mais aussi sociales (gestion des organisations,…).
La définition de la notion de « tiers de confiance » et de « sécurité », si chères à nos entreprises et nos institutions, pourraient être redessinées à travers cette technologie.
Plus concrètement, les entreprises ou organisations qui composent notre club pourraient aussi être fortement impactées. Les banques, les assurances sont les premières visées, mais les opérateurs d’énergies et/ou de télécommunication, les professions juridiques ou de santé, notre consommation numérique (musique , vidéo…) seront, elles aussi impactées.
La Blockchain constitue également un enjeu de souveraineté national voire européen. Maitriser cette démarche et trouver rapidement  des pistes de développements pourraient couper l’herbe sur le pied à l’ingérence Américaine actuelle en matière de données et de privacy.
Normalisation, réglementation, user expérience facilitée sont autant d’obstacles encore à surmonter.
A en croire les experts du sujet toutes ces adversités méritent d’être explorées et notamment dans le long terme.

Thierry Bardy


Pour échanger sur ce sujet, nous avons réuni le panel d’intervenants suivant ...
-Cyril Grunspan de l’ESILV , Pole universitaire Léonard de Vinci  professeur d’ingénierie financière - Vulgarisation de la technologie Blockchain  (confirmé)

-Christophe van Cauwenberghe, SOCIETE GENERALE - Global Transaction & innovation Payment Services - Rôle de la blockchain dans les solutions de paiement. (confirmé)

-Joëlle Durieux, Directrice générale Pôle de compétitivité mondial FINANCE INNOVATION  
L'écosystème Fintech et la Blockchain ?  (confirmé)

-Expert Orange des services Financiers Mobiles et NFC Orange
Quel role la blockchain est elle appelée à jouer dans les services financiers d'Orange.(à préciser )


-Francesca Pick, Ouishare (confirmé)
Echanges collaboratifs Blockchain va-t-il ubériser Uber 

- Nicolas Loubet,  CEO Cellabz ( en visio Skype de New york)
"Demain, les organisations autonomes décentralisées (DAO) : mythe ou réalité ?" (confirmé)

-Claire Balva , co-fondatrice de Blockchain France
Comment la Blockchain peut-elle agir sur des secteurs aussi variés que la musique, le luxe, l’immobilier, la santé… ?
(confirmé)

Thierry Bardy - Si l'open innovation à bien un domaine d'excellence, c'est celui de la pharmacie !!!

 

Thierry Bardy- Hemisphere droit institut







Plusieurs laboratoires prêts à tester différentes combinaisons de leurs médicaments.
Menée par le milliardaire Patrick Soon-Shiong, la coalition comprend notamment Amgen et Celgene.

Dans les années 1960, les entreprises et administrations américaines avaient forgé un partenariat inédit pour envoyer un premier homme sur la Lune. Baptisé « MoonShot », il est resté dans les mémoires comme un modèle de coopération au service d'un grand rêve.

Le milliardaire américain Patrick Soon-Shiong vient d'annoncer un nouveau projet « MoonShot », au service de la lutte contre le cancer cette fois-ci. «  Les laboratoires pharmaceutiques commencent à réaliser qu'ils n'y arriveront pas tout seuls », a-t-il fait valoir lundi à San Francisco, en présentant son projet.
Une dizaine de laboratoires, épaulés par les plus grands centres de recherche du pays, vont ainsi tester différentes combinaisons de leurs produits d'immunothérapies pour vaincre, espèrent-ils, une vingtaine de cancers (pancréas, poumon, prostate, sein, etc.).
Ces médicaments sont très prometteurs, car a priori moins nocifs que la chimiothérapie ou les rayons. Ils activent les défenses naturelles de l'organisme pour tuer les cellules cancéreuses.
Ils peuvent déjà être combinés dans le traitement de certains cancers. Mais les docteurs cumulent rarement plus de deux molécules. Et celles-ci ont déjà été approuvées par les régulateurs.
C'est en cela que la coalition « MoonShot » est inédite : «  Il est très difficile de combiner des médicaments qui n'ont pas été approuvés. Et nous voulons pouvoir en combiner trois ou quatre, au lieu de deux », explique Manuel Hidalgo, directeur d'un centre de recherche contre le cancer à Boston (Beth Israel).

Une soixantaine de médicaments

Le partenariat inclut de grands noms de la lutte contre le cancer, tels Amgen et Celgene. Mais il compte aussi beaucoup d'absents : Merck, Bristol-Myers, Roche et AstraZeneca ont décliné la proposition. Pfizer et GlaxoSmithKline semblent intéressés, mais n'ont pas encore signé.
Au total, la coalition devrait avoir à sa disposition une soixantaine de médicaments, qu'elle compte combiner sous différentes formes auprès de 20.000 patients dans les quatre ans qui viennent.
Le projet est porté par un docteur plutôt controversé.
Fils d'immigrants chinois, Patrick Soon-Shiong a inventé un médicament contre le cancer baptisé Abraxane, qu'il a vendu au laboratoire Celgene pour 3 milliards de dollars. Mais certains l'accusent d'exagérer ses exploits, et de soigner son image au détriment d'une certaine rigueur.
Sa fortune est estimée par « Forbes » à 12,5 milliards de dollars aujourd'hui, ce qui en fait la personne la plus riche de la pharmacie américaine.
Patrick Soon-Shiong dispose en tout cas d'un soutien de choix, en la personne de Joe Biden. Le vice-président des Etats-Unis est d'autant plus sensible à la cause que son fils est mort d'un cancer en mai dernier. Il compte consacrer sa dernière année de vice-président à la formation de cette grande coalition. Il entamera ce vendredi une série de tables rondes avec des centres de recherche aux quatre coins du pays, afin qu'ils soutiennent le projet et coordonnent leurs efforts de recherche. «  Il faut casser cette logique de silos, qui fait que chaque laboratoire conserve jalousement ses données et réalise exactement le même type de recherche que ses concurrents », a-t-il fait valoir mardi. Avec lui, Patrick Soon-Shiong espère séquencer en un an le génome de 100.000 cancéreux, afin de créer la plus grande base de données du monde.Big data , big data ...

mardi 2 février 2016

Thierry Bardy : Emploi : retour à l’ère préindustrielle?


 photo-albert
Albert Meige
 Fondateur et DG de Presans
Harvard business review 


L’économiste Adam Smith a identifié trois facteurs clés de la croissance économique : la main d’œuvre, le capital et les ressources.
Alors que la première et la seconde révolution industrielle ont surtout permis d’augmenter la productivité et d’optimiser la répartition du capital, la troisième révolution industrielle va permettre de mieux exploiter les ressources matérielles et immatérielles. Notamment parce que de nouveaux services permettent de pallier la sous-utilisation des ressources dans de plus en plus de domaines. Apple puis Spotify ont changé la façon d’écouter de la musique, Amazon d’acheter des livres, Airbnb de se loger, Uber de se déplacer…

L’ambition est d’identifier les ressources utilisées par les particuliers et les entreprises, de repérer ce qui n’est pas optimal, et de repenser le système dans son ensemble en tirant parti des technologies numériques.
Par exemple, en ce qui concerne les talents, comment les technologies numériques révolutionneront la façon dont les entreprises vont mobiliser les travailleurs ayant les compétences requises, le temps d’un projet ? Les talents sont-ils une ressource comme les autres ? Et si oui, l’entreprise moderne va-t-elle revenir à une forme de marché des talents (avec location des compétences), le tout soutenu par les technologies numériques ?
Sommes-nous à l’aube d’une uberisation des métiers de l’entreprise ?
Ce néologisme d’« uberisation » fait référence à la valorisation d’actifs matériels ou immatériels sous-utilisés via une plateforme numérique, entraînant au passage une réorganisation de la chaîne de valeur historique.
Or si cela touche aujourd’hui les taxis, les hôtels et les banques, ce sera bientôt le cas pour tout type de ressource humaine, et donc potentiellement pour tous les métiers de l’entreprise, signant ainsi la fin du salariat.

Lentreprise, un concept finalement assez récent
Aujourd’hui trois tendances convergent :
1- les entreprises ont besoin de plus en plus d’agilité et de flexibilité,
2- les jeunes générations pensent « entrepreneur » et vendent simultanément leurs talents à de multiples entreprises,
et 3- de nouveaux outils numériques, tels que les plateformes de freelance, facilitent la connexion entre les entreprises et les talents.
La firme préindustrielle diffère de la firme d’aujourd’hui en deux points principaux.
Premièrement, à l’époque, on louait ses compétences. La notion de contrat de travail n’existait pas : il existait à la place un véritable marché des compétences résultant de la demande (des firmes) et de l’offre (des travailleurs).
Deuxièmement, la firme s’appuyait sur des inventions et des innovations faites par d’autres – elle n’investissait pas dans son avenir.
Des tiers produisaient des inventions que les firmes pouvaient acheter.
Changement de décor avec la première révolution industrielle et la machine à vapeur. Les firmes ne peuvent plus compter uniquement sur les découvertes faites par d’autres. Elles doivent prendre le contrôle de leur avenir. On prend alors conscience que l’activité inventive – l’innovation – peut et doit être collective et contrôlée.
Le concept moderne d’« entreprise », relativement récent puisqu’il est apparu à la fin du 19ème siècle, a radicalement changé les notions classiques de travail, de capital et de pouvoir.
Ce fut la réponse à la nécessité d’organiser collectivement l’innovation, en utilisant une approche scientifique. L’entreprise est née, finalement, pour gérer la complexité. Et le marché de compétences a alors été remplacé par le contrat de travail.


Doit-on revenir à un marché des talents pour gagner en agilité ?
Trois tendances bousculent actuellement les grandes organisations: le volume de connaissances nouvelles connaît une croissance exponentielle, la vitesse à laquelle un produit ou un service devient obsolète est de plus en plus rapide, et enfin la transition numérique qui s’opère. Cela entraîne une accélération sans précédent, forçant les organisations à devenir de plus en plus agiles. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle espèce d’entreprise, dynamique, ouverte et commando (orientée projet):

dynamique car dans un environnement en évolution de plus en plus rapide, l’entreprise doit elle aussi être en mouvement. Sinon elle meurt. Les talents qu’elle mobilise ne font eux-mêmes que passer. Elle doit donc les former vite, tirer parti d’un marché de l’emploi de plus en plus fluide et investir dans la gestion et le développement des compétences d’un réseau mondial.
ouverte par rapport aux talents qui la compose, car c’est la fin de l’emploi à plein temps et à vie. L’entreprise qui est en train de voir le jour est composée de plus en plus de freelance. Ouverte aussi car l’espace de travail lui-même est en cours de reconfiguration: travailler à distance ou dans des bureaux partagés (coworking) est de plus en plus commun. Enfin, ouverte dans le temps car avec les technologies numériques, et en particulier le smartphone, le lien est continu, la frontière entre vie professionnelle et vie privée s’efface, tout en permettant une flexibilité accrue en termes d’organisation.
commando ou orientée projet. C’est le point clé de l’agilité : des projets qui fédèrent des talents complémentaires en interne, des « talents-entrepreneurs » issus de l’externe et d’autres types d’entités externes comme des start-up. Ces équipes commando sont à la croisée du design thinking, du lean start-up et des méthodes agiles.
Lère des « slashers »
Pour les jeunes générations, le travail a déjà changé. Les « slashers » (en référence au « / » – slash en anglais) n’ont pas confiance en l’entreprise. Ils ne comptent pas sur elle pour se former. Ils changent d’emploi tous les douze à dix-huit mois pour acquérir de nouvelles expériences, pour ajouter des lignes à leur CV et à leur profil LinkedIn. Ces jeunes talents organisent leur marketing comme s’ils étaient des produits. Ils ne sont plus ingénieurs télécoms ou chefs de projet. Ils sont développeur/designer/DJ ou bien consultant/magicien.


Generation XYZ


A l’ère de la génération X, l’entreprise décidait à qui donner un emploi, et en retour l’employé offrait subordination et exclusivité. Dans le monde de la génération Y, l’entreprise doit d’abord montrer ce qu’elle a à offrir, et le jeune talent en deviendra un collaborateur si un modèle gagnant-gagnant peut être trouvé. Dans celui de la génération Z, les jeunes talents ne sont plus intéressés par un contrat à vie. Ils vendent leurs compétences simultanément à de multiples entreprises, pendant la durée d’un projet donné.
Les outils numériques permettent de relier ces deux mondes. Côté B2B, les réseaux sociaux professionnels offrent, aux chasseurs de têtes, des outils pour identifier les talents qui ne sont pas en recherche active d’emploi. Côté B2C, ils mettent à la disposition des jeunes professionnels des outils qui vont leur permettre de construire leur carrière sur la base de ce que d’autres ont fait avant eux. LinkedIn, par exemple, a développé une solution qui permet de faire correspondre un besoin à un talent.


Plateformes Talents


Mais que se passe-t-il si l’on pousse cette tendance à l’extrême? A l’avenir, les jeunes talents ne proposeront plus leur expertise en vue d’un emploi, mais le temps d’un projet de courte durée ou d’une mission de micro-consulting. Les réseaux sociaux professionnels ne disposent pas encore de l’infrastructure permettant de tels arrangements. En revanche, d’autres plateformes, telles que Maven ou Clarity, facilitent non seulement ce « matching », mais aussi la gestion de la relation entre l’entreprise en demande et la personne ayant les compétences requises.

Pour sûr, il y aura à court terme une convergence entre les réseaux sociaux professionnels et ces plateformes.
Une innovation synonyme de progrès ou de recul?
Les nouveaux outils numériques contribuent sans aucun doute à l’uberisation des métiers de l’entreprise. Ils vont permettre de rendre le travail plus fluide, plus souple… mais aussi plus précaire.
Nous sommes à l’aube d’une révolution. L’entreprise telle que nous la connaissons sera sans doute très différente demain. Parce que l’agilité devient critique, les organisations seront ouvertes, dynamiques et orientées projet. Les projets fédèreront des talents à la fois internes et externes. De plus en plus, les talents externes seront identifiés et gérés par le biais de places de marché numériques et ils mettront simultanément au service de plusieurs entreprises. L’une des conséquences possibles, toutefois, sera que l’écart entre les personnes instruites et les autres saccentuera encore davantage. En fonction des choix qui seront faits, l’innovation sera – ou non – synonyme de progrès.


Albert Meige

Fondateur et DG de Presans. Il détient un MBA d’HEC et un PhD en Physique de l’Australian National University. Il a remporté le Prix de l’Innovation de l’École Polytechnique en 2008. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’innovation, dont «Innovation Intelligence» (2015).
Il résout le Rubik’s Cube en 50....