vendredi 29 novembre 2013


Regards croisés
Orange labs








mardi 17 décembre à 17h30

Jardins de l'innovation, 
Issy-les-Moulineaux

Pour le dernier "regard croisés" de l'année 2013, Thierry Bardy vous propose  à une soirée « digital vintage » sur le thème…


 
Retour sur les débuts de l’Internet en France,
que de chemin parcouru !

 

Cette soirée débutera à 17h30 précises par le film « quand l'Internet fait des bulles »
Film d'archives qui décrit et analyse la bulle Internet de 2000


Cette vidéo sera suivie à 18h30 d’un débat avec…

Jean Michel Billaut, Gilles Babinet et Philippe Dewost


Un cocktail vous permettra de poursuivre les échanges et pour beaucoup d'entre vous, de se remémorer quelques souvenirs


flashinfo IMT

International Executive Panel: who will lead ?

EgonZehnder





Thierry Bardy - mots clés ; Egon Zehnder , leadership, potentiel humain,
 management 


International Executive Panel: who will lead?

High Performance Does Not Equal High Potential
Egon Zehnder’s International Executive Panel finds that increasingly disruptive, unpredictable business environments make past performance an unreliable predictor of executives’ future success. Participants point to a new paradigm for identifying future leaders that shifts away from what leaders know and toward a more personal evaluation of who they are.
More Creative. More Daring. More Personal.
In the summer of 2013, more than 800 executives from around the world took part in an Egon Zehnder study exploring the future of leadership. An overwhelming majority (87 percent) said companies will need to think outside the box and be more creative, daring an innovative in their approaches to developing and retaining top executives in the future.







One key, the findings strongly suggest, is relying less on past performance as an indicator of future success and more on identifying the personal traits that indicate leadership potential.


Disruption and Unpredictability
A core challenge, the study respondents overwhelmingly agreed, is an increasingly disruptive environment that makes it very difficult to foresee what will be required of leaders in the years ahead. Disruption and unpredictability make a leader’s success in a current role an inherently less reliable predictor of success in future roles.


Pipeline Worries
Only 2 in 10 of survey respondents say their company is very successful in identifying leadership prospects early on. The same small percentage considers their company’s leadership pipeline very promising. Compounding the challenge, nearly one-third report it is very difficult for their company to attract and hire the best talent from the outside.


Time for a New Paradigm
The perspectives voiced by this global sample of executives carry a palpable sense of concern. The great majority see their companies’ ability to effectively identify and nurture great future leaders being significantly hampered by an increasingly complex business landscape that makes future demands on leaders all but impossible to predict. Past experience, while still a vitally important guide in talent strategy, seems to reveal less than traditionally assumed about how companies might best prepare for the future. Nearly all the leaders in this global survey concur that it is time for a new paradigm. They even point the way: relying less on the notion of high performance equating to high potential but rather look at personal traits as the strongest indicator of leadership success.

My Little Paris est un exemple réussi de mariage entre média et e-commerce

My Little Paris + auFéminin : ce qui n’a pas été dit

Thierry Bardy - mots clés ; acquisition , presse valorisation ,

A l'exception du microcosme parisien de la publicité et des média , pas grand monde ne connaissait ou ne connait encore aujourd'hui My little Paris. Et pourtant son acquisition par Axel Springer  a fait l'objet d'un  bon nombre de papiers dans la presse et notamment la presse économique
J'organise très prochainement un event que j'ai appelé "soirée digital vintage"aux jardins de l'innovation des Orange Labs où je me propose de revenir sur les débuts de l'internet et de réfléchir sur le chemin parcouru !
Ce rachat m'interroge d'autant plus sur les caractéristiques de l'évolution de l'internet.

- Combien auFéminin et sa maison-mère, le Groupe Axel Springer, ont-il déboursé ?
Les médias se sont enflammés autour de la valorisation de la start-up : 24 à 40 millions pour l'Opinion, 30 à 50 millions pour les Echos, 40 millions pour le Journal du Net, 65 millions pour Frenchweb et jusqu'à 90 millions (de dollars) pour Techcrunch.
lors de son OPA sur auFéminin, Axel Springer avait valorisé le site 21 fois son chiffre d'affaires. Mais c'était en 2007... Plus récemment, Fimalac a mené deux acquisitions dans le même secteur avant l'été : Webedia (70 millions d'euros de valorisation pour 20 millions d'euros de CA, 3,5 fois le CA) et Allociné (67 millions d'euros pour 19 millions de CA, 3,5 fois le CA).
Les fondateurs de My Little Paris, courtisés depuis un an par de nombreux groupes médias, ont semble-t-il préféré faire un choix stratégique plutôt que purement financier : si les objectifs sont tenus à moyen terme, la valorisation et les montants touchés seront bien supérieurs.
Pour reprendre un autre indicateur phare du secteur internet, cette acquisition valorise à l'heure actuelle chacune des 75 000 abonnées My Little Box (60% du CA) à 320€ et chaque abonné aux newsletters à 16€ (1 million d'abonné(e)s, pour une activité média représentant 40% du CA).

Cette acquisition intervient à contre-courant dans l'univers des médias : il ne s'agit pas d'acquérir une audience (163 000 VU pour MyLittleParis en septembre 2013, alors qu'Aufeminin.com en comptait 12,9 millions selon Médiamétrie/Netratings),
ni une technologie et encore moins de prendre pieds dans l'univers de la data, le sujet à la mode en ce moment. Elle serait davantage à rapprocher de l'investissement récent de Condé Nast dans la start-up française Vestiaire-Collective, pour entrer  dans le e-commerce : depuis son lancement en 2011,
My Little Box a pris une part croissante dans l'activité du groupe, jusqu'à devenir sa principale source de revenus.
Mais si My Little Paris est un exemple réussi de mariage entre média et e-commerce, ce qui fait sa particularité, est avant tout son ton et son style, qui séduit désormais jusqu'au Japon.

AuFéminin a avant tout acheté une marque et un savoir-faire, un "lien de prescription" plus qu'une communauté, un univers plus qu'un site. Autant de notions intangibles et fragiles. Le principal défi pour auFéminin sera donc de conserver les équipes, le management et la culture de l'entreprise pour assurer la pérennité de cet esprit.





lundi 18 novembre 2013

Thierry Bardy « Créer un écosystème de start up au sein d’une grande entreprise : pourquoi, comment ? »


Thierry Bardy - mots clés : incubation , start up , innovation participative, ecosysteme

















Lors du prochain "open cross meeting" des Orange Labs Thierry Bardy traitera du  sujet :
 « Créer un écosystème de start up au sein d’une grande entreprise : pourquoi, comment ? »

Au-delà du phénomène de mode lié à l’open innovation, les partenariats Start up /entreprises ont-ils fait la preuve de leurs efficacités ?
Quels sont les meilleures pratiques en la matière ?
Comment peut-on créer un win-win  vertueux pour les deux parties ?
Qu’attendent les start up de ce type de démarche, à quels stades de leurs évolutions ont-elles besoin d’un soutien d’une grande entreprise ?, quels nature de soutiens ?
Comment casser le sacro-saint NIH des entreprises et créer une culture d’open innovation vertueuse
 via les partenariats de start up ?
Quels sont les avantages d’une externalisation d’incubateurs ou d’incubation en marque blanche du type Paris Region  lab  ?
Pour échanger de toutes ces questions, un panel de responsable d’incubation de grandes entreprises et des patrons de start up viendront échanger dans le cadre des "open cross meeting" des Orange labs.
L'accès est strictement réservés aux invites

Grégoire De Laval, AREVA 
Marc Gemeto, DG BIG , Business innovator Garage/Gemalto
Olivier Leclerc, Directeur innovation et Intraprenariat, Alcatel Lucent
Roxanne Varza, Spark Paris /Microsoft
Jean François Gallouin DG Paris Region Lab ( incubateur de Renault, Decaux, Tourisme Sodexo/ADP,  SNCF, etc…)
Jean Pierre Guenin, Innovacom 

Henry Durey , DG Ticketsurf  ( incubation Orange Labs, puis Axa private E.)
Olivier Cotinat , CEO Bazando ( discovery shopping), Board Member Berkeley  Entrepeneurship
Jean Louis Fuccellaro,  CEO PredicSis, prédictif dans le big data
Karim Bensaci, CEO Xtendsys

-La matinée sera consacrée à l’échange et à la cross fertilisation du sujet avec nos invités. (9 H – 13H)
-L’après midi, des ateliers de créativité ( seuls des Orangiens seront présents, 14 -17H ) tenteront de designer un ecosysteme vertueux dans ce domaine

*Qu’est- ce qu’un « open cross meeting » ?
« Open cross meeting » est une initiative des Orange Labs Recherche qui existe depuis maintenant plus de 4 ans,

Elle s’inscrit dans une démarche d’Open innovation. L’objectif de ces séances, qui réunissent une vingtaine de personnes dans un lieu convivial des Orange Labs à Issy les Moulineaux est de « cross fertiliser », de confronter des points de vues avec des partenaires externes, de s’informer de l’état de l’art technologique, d’identifier des usages, des tendances pour mieux co-innover.

vendredi 15 novembre 2013

Critéo fait déjà son marché avec Tedemis

 Thierry Bardy- mots clés ; Critéo , Tedemis , levée, IPO 

















Criteo a, semble-t-il, déjà trouvé une utilité aux plus de 250 millions de dollars qu'il a levés.
La société fondée par Jean-Baptiste Rudelle est en passe de mettre la main sur la start-up française Tedemis, qu'elle se serait engagée à racheter.
Le montant de l'opération, qui serait compris entre 15 et 20 millions d'euros, peut paraître impressionnant pour une société qui s'est lancée en octobre 2010 et qui n'a, depuis, levé que 700 000 euros auprès d'Oséo. Sauf que Tedemis a enregistré une croissance fulgurante, avec un chiffre d'affaires qui s'établissait déjà à 5,6 millions d'euros en 2011.
Il faut dire que la start-up lancée par Alexandre de Chavagnac et Antoine Devros a construit son succès sur une recette éprouvée par... Criteo.

 "Notre solution permet d'envoyer un message au prospect qui s'est rendu sur une page du site de notre client, expliquait il y a quelques mois Alexandre de Chavagnac. Le contenu de l'email, qui est envoyé entre 15 minutes et quelques heures après la visite, est personnalisé en fonction du comportement de navigation de la cible." Et peu ou prou comme son modèle, la société a décidé de se rémunérer en achetant des contacts au CPM et en les revendant à un CPC qui varie en fonction des volumes demandés et de la typologie de produits concernés.

Avec un chiffre d'affaires qui devrait avoisiner les 8 millions d'euros en 2013, Tedemis cherchait d'ailleurs à lever plusieurs millions... avant d'opter pour un mariage plus faste avec Criteo.
Instigateur du "Club des sites marchands" (un programme de fidélité qui permet de réunir les clients de nombreux e-commerçants) et grand consommateur de bases de données acquises auprès de P comme Performance, PriceMinister ou encore EasyVoyage (qui ont obtenu le consentement en opt-in de l'internaute pour l'envoi d'emails commerciaux émanant de partenaires), Tedemis a rapidement atteint le seuil des 90 millions de cookies déposés chaque mois et s'est retrouvé à la tête d'une base de données de 35 millions de cookies uniques.

Un véritable magot de data qui a dû séduire Criteo dont on connait les intentions en matière de "big data". L'acquisition de Tedemis va d'ailleurs lui permettre d'entrer de plain pied dans le multicanal, quelques mois après le rachat de la société spécialisée en marketing mobile à la performance Ad-X. Mobile, emailing... Celle qui dépasse aujourd'hui largement le statut de start-up française prometteuse qu'elle possédait encore il y a quelques mois semble résolue à entrer dans la cour des grands. 

Des empreintes digitales fluorescentes : Lumicyano du CNRS





Thierry Bardy - Mot clés ; identification, authentification, empreintes digitales


Lumicyano™ est un cyanoacrylate fluorescent qui s’utilise avec une cabine de fumigation standard à 120°C - 80 % d’hygrométrie.
Il permet de s’affranchir des post-traitements avec colorants ou poudres. Lors de la fumigation, il émet une
« fumée de cyanoacrylate fluorescente » qui va révéler avec précision les traces latentes, jaunes sous rayonnements ultraviolets.
Il peut se substituer dans toutes les configurations où le cyanoacrylate peut être employé. Une fois la fumigation terminée, les supports sont prêts pour l’examen !
















Vous avez tout compris ?! Pour faire simple, Lumicyano est un produit innovant développé par le laboratoire français PPSM / CNRS à Cachan, en partenariat avec la société spécialisée Crime Scene Technology (1) qui permet par simple fluorescence et à moindre coût de révéler les empreintes digitales. L'équipe de ce laboratoire de photophysique et photochimie supramoléculaire et macromoléculaire permet donc de révéler directement des empreintes digitales en évitant les lourds traitements nécessités jusqu'ici.


Ce produit a été testé avec succès par la gendarmerie et la police françaises ainsi que par Scotland Yard et le FBI. Il vient de faire l'objet d'une publication sur le site de la revue Forensic Science International et d'un brevet.

Révéler les empreintes digitales
Les empreintes digitales restent un élément de preuve essentiel dans de nombreuses enquêtes criminelles. Pourtant, la police scientifique peut rencontrer des difficultés à les exploiter lorsqu'elles sont trop légères ou que leur contraste est trop faible. Lorsqu'une personne appose son doigt sur un objet, elle y laisse une trace composée d'eau, de sels, de corps gras, d'acides aminés et éventuellement d'ADN. Pour révéler cette trace latente, la méthode la plus employée est la fumigation (2) d'un produit appelé cyanoacrylate (3), plus connu sous le nom de « Super Glue ».
Celui-ci réagit avec les éléments présents dans l'empreinte et se polymérise, laissant un dépôt blanc que les techniciens peuvent photographier et analyser. Mais cette technique se heurte parfois à quelques difficultés. Par exemple, lorsque le support de l'empreinte est de couleur claire, le contraste avec l'empreinte est trop faible pour être photographié. De même, si l'empreinte est légère, le dépôt sera trop ténu pour obtenir une image exploitable.
Dans ce cas, les enquêteurs peuvent procéder à un second traitement permettant, grâce à un colorant, de rendre l'empreinte fluorescente. Cependant, ce post-traitement pose plusieurs problèmes. Les produits nécessaires sont toxiques et cancérigènes, et nécessitent pour être utilisés une hotte ventilée dont le coût est souvent hors de portée pour la plupart des commissariats. De plus, ce processus peut nécessiter jusqu'à 48h et peut dégrader les empreintes par lessivage ce qui compromet dans la majorité des cas le prélèvement d'ADN.
Des empreintes fluorescentes











C'est pour contrer ces problèmes que depuis trente ans, de nombreux chimistes ont tenté de fabriquer un produit permettant de révéler directement des empreintes fluorescentes. C'est chose faite et les premiers à y être parvenus en respectant les conditions standard d'utilisation d'un cyanoacrylate classique sont les chercheurs du laboratoire de photophysique et photochimie supramoléculaire et macromoléculaire (CNRS/ENS Cachan), en partenariat avec la société spécialisée Crime Scene Technology. Pour cela, ils ont combiné le cyanoacrylate avec une molécule de la famille des tétrazines (4), les plus petits colorants fluorescents connus à ce jour. Image : Lumicyano avant fumigation.
Les molécules de tétrazine accompagnent le cyanoacrylate lorsqu'il est fumigé sur le support de l'empreinte et adhèrent au dépôt. De cette façon, grâce à une simple lampe UV ou un éclairage forensique, on peut voir et photographier les traces fluorescentes.
Le Lumicyano™ offre une excellente qualité de révélation. De plus, il réduit les coûts et les délais de traitement. Autre avantage : il ne détruit pas l'ADN qui peut parfois être prélevé sur des empreintes digitales. Déjà distribué dans de nombreux pays, le Lumicyano™ suscite un intérêt grandissant parmi les « Experts » du monde entier. Il sera exposé lors du prochain salon mondial de la sécurité intérieure des Etats, Milipol Paris 2013 qui se tiendra du 19 au 22 novembre 2013 à Paris Nord Villepinte.
(1) Spécialisée dans la recherche et le développement en sciences forensiques, c'est-à-dire dans l'ensemble
des principes scientifiques et techniques appliqués à l'investigation criminelle.
(2) La fumigation est un procédé qui consiste à vaporiser un produit dans l'atmosphère d'une enceinte hermétique.
(3) En police technique et scientifique, le cyanoacrylate utilisé est l'éthyl 2-cyanoacrylate, de formule brute C6H7NO2. Ce monomère est également utilisé en tant que colle dite "instantanée".
(4) Une tétrazine est un composé organique constitué d'un noyau aromatique à six atomes contenant quatre atomes d'azote et deux de carbone. C'est l'équipe du Pr P. Audebert qui a été la première à s'intéresser à l'ingénierie de fluorescence de ces colorants à partir de 2003 et a exploré de nouvelles propriétés physiques chez ces molécules.

mercredi 13 novembre 2013

Menaces sur le marché de l’occasion numérique

Thierry Bardy - mots clé ; occasion numérique, biens culturels, édition numerique

Interrogé par le député Hervé Gaymard sur le marché du bien culturel d’occasion, le ministère de la Culture estime s’être saisi du sujet en lançant une mission sur la licéité de ce marché.
Résultats : été 2014. 
Le gouvernement planche actuellement sur le marché du bien numérique d’occasion, et surtout sur sa licéité. Ce marché secondaire pourrait « avoir un impact très sérieux sur le marché primaire en termes de prix comme de volume », écrit le ministère de la Culture dans sa réponse à une question posée en avril dernier par le député UMP Hervé Gaymard.
Le député soumet d’ailleurs l’idée d’une taxation, ou plutôt une « contribution sur les ventes et les achats d'occasion, à l'image de ce qui se fait déjà pour les prêts en bibliothèque ou pour les œuvres photocopiées ». Le ministère de la Culture s’interroge quant à lui sur les conditions dans lesquelles « l'acquéreur d'une œuvre littéraire, musicale ou audiovisuelle sous une forme numérique, peut ou non être autorisé à revendre le fichier en question sur une plateforme de téléchargement, comme cela est possible dans l'univers physique (…) ».

Une mission en cours

Le ministère de la rue de Valois souhaite assurer « une juste rémunération des créateurs et un niveau adéquat de financement de la création ». Pour cela, le président du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique a lancé une mission sur la licéité du marché secondaire des biens culturels numériques. Les résultats de ces travaux sont attendus pour l’été 2014.
Rappelons encore que  Rue89 avaient à l’époque souligné les liens étroits qu’entretient Hervé Gaymard avec le lobby de l’édition. Il siège d’ailleurs au conseil d’administration de l’éditeur Dargaud.

mardi 12 novembre 2013

Start-up : comment adopter la méthode "lean" ?

Depuis quelques années, la méthode "lean" de création de start-up fait des émules. Son leitmotiv : tester. Son objectif : échouer rapidement pour s'améliorer rapidement.
Echouer plus rapidement. C'est là toute la philosophie de la méthode baptisée "lean start-up", qui a vu le jour aux Etats-Unis en 2008 sous la plume d'Eric Ries. L'objectif de l'entrepreneur de la Silicon Valley : pousser les jeunes startupers à tester leurs idées le plus tôt possible, en supprimant le superflu et en diminuant les coûts. Objectif : cibler un acheteur avant même de développer le produit et tester la validité de l'hypothèse et de la cible avant le développement du logiciel. Si un projet est voué à l'échec, autant s'en rendre compte rapidement et l'abandonner –ou pivoter-, plutôt que de s'acharner. Le lean start-up, affiné par Ash Maurya dans son livre Running Lean, a connu en quelques années un succès phénoménal. Accélérateur et incubateurs ne jurent plus que par cette méthode.
eric ries par margot duane
Eric Ries a théorisé pour la première fois la méthode "lean" en 2008, dans un post de blog. © Margot Duane
Partout dans le monde, la société Lean Startup Machine organise des workshops pour convertir les jeunes entrepreneurs. En trois jours, ils apprennent à passer par les différentes étapes de la méthode. Après s'être implantée aux Etats-Unis en organisant une cinquantaine d'événements par an, la Lean Start-up Machine a aussi fait son arrivée en Europe, et en France en mai dernier. Les 6,7 et 8 décembre prochain, elle sera à San Francisco pour "le plus grand workshop jamais organisé", qui réunira plus de 500 entrepreneurs.
A Paris, Le Camping en a fait sa ligne directrice. Ateliers, interventions de mentors : tous les entrepreneurs sont invités à adopter la méthode. "Eric Ries et Ash Maurya ont développé le Lean start-up en montant des boîtes", souligne Elise Nebout, manager. "Ça relève du bon sens, de l'expérience ". A l'origine de la mérhode, une observation simple : nombreuses sont les start-up qui dépensent temps et argent pour développer un site ou un service sans l'avoir vraiment testé, avant de se rendre compte qu'il ne séduit pas les utilisateurs. "L'entrepreneur ne doit pas rester dans sa tour d'ivoire et développer sa start-up sans valider son produit." Les recommandations : développer le moins possible, tester et abandonner rapidement les idées non viables.

Les échecs ont peu d'impactLe lean start-up repose sur une relation étroite avec les consommateurs. "Dès le premier jour, il faut aller chercher leur feedback ", souligne Elise Nebout. "Puis le produit doit être testé en permanence." Au cœur du concept : l'itération, une boucle constante entre le consommateur et la production. Cette relation permet de "se tromper plus vite", analyse l'entrepreneur Sébastien Sacard. Cet ancien de Kelkoo puis de Yahoo a découvert le Lean start-up en 2009 mais ne l'a pas appliqué immédiatement dans la start-up qu'il créait à l'époque. "Mes associés n'y croyaient pas", regrette-t-il. Pourtant, depuis deux ans, la méthode lean lui a permis d'écarter plusieurs idées de création d'entreprises. "Je me suis aperçu que les idées n'étaient pas viables et que la première ébauche de modèle économique était mauvaise." Il prépare actuellement un nouveau test, à travers un protocole "mis en place de manière systématique, scientifique". Si les idées qu'il a testées jusqu'à maintenant ne se sont pas avérées fructueuses, Sébastien Sacard n'a pas perdu grand chose : ses dépenses ont été minimes. "Traditionnellement, les créations de start-up reposent sur des projets énormes et fastidieux, alors que la probabilité d'échec est grande", commente Fiodor Tonti, entrepreneur converti à la méthode et mentor au Camping. "Si les hypothèses de départ sont fausses, les pertes –de temps, d'argent- sont très importantes. En adoptant la méthode lean, on se permet d'échouer, parce que cela aura peu d'impact."

Définir le problème et la cibleDès le début, l'entrepreneur doit exprimer une problématique et définir qui est touché par ce problème, la cible. "Une fois l'hypothèse énoncée, il faut déterminer des conditions qui, si elles sont remplies, vont permettre de la valider", explique Fiodor Tonti. "Par exemple, je peux décider qu'elle est viable à partir du moment où six personnes sur dix me la confirment." Le lean start-up se veut méthodique et scientifique.

Valider ses hypothèses : "Get out of the building"

Dès lors, plutôt que de créer un premier produit, l'entrepreneur doit interviewer sa cible en se rendant sur le terrain. "Il faut poser des questions ouvertes pour découvrir les problématiques liées à l'hypothèse de départ", poursuit Fiodor Tonti. Objectif des interviews : valider ou infirmer cette hypothèse, voire la faire évoluer –soit la problématique n'existe pas vraiment, soit la cible n'est pas la bonne. En adaptant ces deux variables, l'entrepreneur doit trouver la bonne combinaison pour sa start-up.

Proposer et tester une solution

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Elise Nebout, manager du Camping. © S. de P.
Une fois le problème et la cible validés, une solution peut être avancée... et immédiatement testée, en retournant à la rencontre des potentiels clients. L'entrepreneur propose d'acheter sa solution, en précommande par exemple, pour vérifier qu'il y ait bien un marché. "On peut par exemple créer une esquisse de site, avec les principales fonctions, sans entrer dans les détails. Cela permet de voir si une communauté se construit autour de la demande et de collecter des informations pour améliorer le produit, ajuster le tir", commente Elise Nebout. "L'entrepreneur doit être une éponge, se nourrir constamment du feedback." Une fois les early adopters prêts à payer pour le service trouvés, le projet est validé.
Pas besoin de levée de fonds ou de moyens important : le bootstrap est roi. "La levée n'intervient que bien plus tard, quand des metrics valident le modèle, quand on dispose d'un produit fini et d'un plan de stratégie de développement sur plusieurs années", rappelle Elise Nebout. La méthode lean "permet de créer sans trop dépenser un produit qui s'adapte parfaitement au marché", conclut Fiodor Tonti.

Contre-intuitifSi la méthode "lean" peut paraître simple, elle est en fait contre-intuitive, souligne Sébastien Sacard : rares sont les entrepreneurs qui réussissent à la mettre en pratique dès leur première tentative de création d'entreprise. "Quand on est entrepreneur, on est passionné et persuadé que ça va marcher. Tant que l'on n'a pas subi un échec, on a du mal à adopter la méthode lean et à modifier son idée de base." Ainsi, les fondateurs de Scoop.it n'ont décidé de l'utiliser qu'après avoir décidé de pivoter, au bout de deux ans et demi de travail et de développement de leur outil "Goojet", constatant qu'il ne décollait pas. "Après six mois de réflexion, nous avons lancé une version béta privée très basique de Scoop.it, construite en quelques semaines, en adoptant un mode d'action complètement différent", raconte Guillaume Decugis, cofondateur. La méthode lean est sous-tendue par la nécessité d'accepter le pivot (Lire le dossier : "Start-up : comment réussir son pivot ?", du 19/09/13). Prérequis : ne pas s'attacher à son idée et écouter. "Il faut être prêt à bousculer son idée initiale vers un projet complètement différent", rappelle Fiodor Tonti. Et Elise Nebout d'ajouter : "Le plus gros risque dans la création de start-up ? Développer une bulle de savoir autour du sujet que l'on traite et s'y accrocher. Refuser d'écouter le feedback et s'enfermer dans son idée."

vendredi 1 novembre 2013

Quand la médecine se marie avec big data et réseaux sociaux

Thierry Bardy - mots clés: big data, médecine, santé

Dans une société en pleine métamorphose due aux usages du numérique, le monde de la santé doit s'adapter, ne plus voir Internet et les discussions des patients comme des menaces, mais plutôt comme une chance pour l'amélioration de la qualité des soins.

La médecine et le monde de la santé n'échappent pas à cet ouragan que beaucoup qualifie de Big data. Ce phénomène est susceptible de modifier les pratiques et les relations entre soignés, et soignants.
La modernisation du système de santé et sa réforme, nécessaire, passera forcément par une utilisation généralisée des technologies numériques de l'information ou big data : la télémédecine comme outil de désenclavement géographique et de lutte contre les déserts médicaux, les systèmes d'information pour l'amélioration continue des soins, l'imagerie médicale numérisée, la gestion des parcours de soins, l'open data ou l'ouverture des bases de données médicales en sont autant d'exemples.

Un savoir profane, mais expert
Aujourd'hui, Internet a rendu possible l'accès immédiat aux connaissances et le partage du savoir. 80 % des internautes ont consulté le réseau pour une recherche ayant trait à la santé. Les patients communiquent entre eux sur des forums de discussion, des communautés de patients, partagent et échangent des expériences relatives à leur santé, constituant ainsi un véritable savoir, profane, mais expert, de leurs maladies. Savoir qui n'est pas toujours pris en compte par les acteurs de santé, probablement déstabilisés par cette remise en cause d'une relation médecin - patient descendante et cette nouvelle donne numérique.

Améliorer la surveillance du médicament
Concernant les effets indésirables des médicaments, des volumes d'information gigantesques sont rapportés chaque jour par les internautes dans les forums et les réseaux sociaux. Cette information n'est aujourd'hui pas analysée dans les circuits de surveillance du médicament, alors qu'elle constitue une valeur et peut venir compléter la chaîne de surveillance du médicament. L'actualité du médicament, qu'il s'agisse du Mediator ou des 18 000 morts annuels en France liés aux effets indésirables de ces derniers montrent la nécessité de compléter et d'améliorer en permanence ce système de surveillance à travers notamment les réseaux sociaux.

A partir de ce constat, le big data ou plus exactement la BI (Business intelligence) médicale est appelée à jouer un grand rôle dans la médecine de demain. Si l'on écoute IBM, ce serait un vrai eldorado !!!
L.´IGR de Villejuif, Pasteur, les laboratoires pharmaceutiques avec qui j'échange sur des best practice en matière de Big data travaillent déjà sur des modèles d'analyses pointus concernant les messages des internautes.
Leurs travaux consistent à identifier via les reseaux sociaux les signaux faibles concernant par exemple des effets indésirables d'un médicament.
Il s'agit de "faire parler le web" dans toutes sa dimension, dans toute son intimité.
Les technologies utilisées reposent sur le "web mining", le "text mining", le "speech mining" ou dans une dimension plus temporelle ou/et marketing le "Réal Time marketing" RTM
L'enjeu est de savoir traiter, analyser ces sources de données, non encore exploitées aujourd'hui.
Si la tâche est complexe, le principe de base, lui, reste simple : écouter le patient...