mercredi 30 octobre 2013

Bob Dorf était à Paris pour prêcher devant des créateurs de start-up

Thierry Bardy - mots clés : Etude de marché, Business Plan, start up 

Bob Dorf intervenait dans les locaux de Microsoft, à deux pas de mon bureau d'Orange. L'occasion était bonne d'aller à sa rencontre
Ex-serial entrepreneur aux Etats-Unis, Bob Dorf était à Paris pour prêcher devant des créateurs de start-up le « développement par la clientèle ». Paroles d’un gourou passionné mais modeste.


Voix éraillée mais ferme, toujours prêt à illustrer ses propos d'une anecdote, l'homme est un vieil habitué des performances en public. Sur l'estrade du centre de conférences Microsoft à Issy les Moulineaux , dont il était ce 23 octobre l'invité vedette,
Bob Dorf tient en haleine l'assistance, composée en grande partie de jeunes créateurs de start-up. Tous sont venus boire les paroles de cet ex « serial entrepreneur » puis business angel et coach durant dix ans de nombreuses start-up outre-Atlantique.
Ces 42 ans d'expérience de créateur et d'investisseur, il les transmet maintenant aux étudiants de la Columbia Business School. Jamais rassasié de rencontres, il parcourt le monde pour prêcher, de conférences en forum sur l'économie des start-up, le « customer development » (développement par la clientèle). C'est l'un des piliers de la méthode « lean start-up » qu'il expose dans un pavé de 580 pages co-écrit avec Steve Blank (*). Une bible pour toute une génération d'entrepreneurs américains.


Son premier message qu'il vient asséner aujourd'hui: oubliez le business plan ! Car cet exercice redouté par les créateurs ne serait selon le « gourou » qu'un « conte de fées » qui ne résiste pas au premier contact avec le marché. Dès le jour de la création de l'entreprise, il faut, selon lui, « sortir du bureau pour aller à la rencontre des clients ». Au départ, le créateur d'un produit ou d'un service innovant s'appuie sur une série d'hypothèses et n'a qu'une très faible connaissance de sa supposée cible. Pour vérifier l'intérêt du concept, le prix, le mode de distribution…., tout ce qui compose un « business model », il est donc impératif « d'avoir de vraies conversations avec des clients».

Selon la population visée, on ira les voir dans les supermarchés, les clubs de sport ou devant les écoles. « Ne déléguez pas cette tâche à une junior school ou une société d'étude, insiste Bob Dorf. Faîtes-le vous même pour ressentir l'enthousiasme ou au contraire le manque d'enthousiasme de votre futur client ». Inutile aussi d'interroger des collègues ou des proches qui n'oseront pas vous dire en face ce qu'ils n'aiment pas.

Trouvez le problème et proposez une solution

Lors de cette « découverte de la clientèle », il faudra d'abord parler du « problème » ou du besoin auquel le produit est censé répondre. Puis, si le « problème » est confirmé par les interlocuteurs, on pourra leur présenter sa solution. Ce n'est que si celle-ci est accueillie avec un réel engouement que l'on pourra commencer la phase de « validation par la clientèle » avec une série de tests effectués à une plus grande échelle. Le but est de développer et peaufiner son produit étape par étape en fonction des réactions des clients.

Soyez prêt à être remis en cause



Évidemment, ces feed-back clients vont casser quelques certitudes. C'est le but. On doit s'attendre à être remis en cause plusieurs fois sur tous les tableaux (prix, canal de vente, mode d'acquisition clients..). Il faudra alors revenir en arrière et effectuer une modification qui sera de nouveau testée.

« Ne prenez pas ces aller-retour comme des ratages mais au contraire comme une chance d'améliorer la viabilité du produit et le business model », déclare Bob Dorf qui rappelle le fort taux d'échec des start-up. Pas moins de 75%, selon une étude récente de Harvard Business School. En cause, non des erreurs de conception mais « un manque de clients », souligne-t-il. Pour autant, il n'y a pas de recette miracle. Lui sait de quoi il parle. Dans son style décontracté, ce modeste sexagénaire raconte que sur les 25 boîtes qu'il a conseillées, sept ont été introduites en bourse … et six autres « ont fini direct dans les toilettes !».


* Le Manuel du créateur de start-up de Steve Blank et Bob Dorf – Edition Diateino – 40 euros

Incubateurs; Paris n'a rien à envier à Londres !!!

Thierry Bardy - mots clés : Start up , incubation 

Entre l'inauguration le 14 novembre prochain du NUMA qui regroupera le Camping et la Cantine rue du Caire, différentes initiatives privées ou publiques, et le futur projet de X Niel de la halle Freyssinet ...
Paris croule sous les initiatives d'incubations. L'incubateur de Boucicaut se positionne davantage sur du "early stage " et cherche donc des start-ups en phase de décollage. J'espère que toutes ces initiatives trouveront un positionnement différents. L'avenir nous le dira, mais les sommes investies sont de telles importances, gageons qu'elles soient bien dépensées et non gaspillées ...
Car là est bien le sujet, ce phénomène des incubateurs en tous genres vient après celui des pôles de compétitivité. Ces derniers n'ont pas montré leur efficacité en terme d'innovation et pas davantage en terme d'emploi. Alors !!!  

L’incubateur Boucicaut va accueillir des start-up dans les domaines de la e-santé, de la ville de demain et du design, ainsi que dans le cadre de deux programmes « industriels » avec la SNCF et Alcatel One Touch. (crédit : AUA Paul Chemetov)

L’incubateur Boucicaut va accueillir des start-up dans les domaines de la e-santé, de la ville de demain et du design, ainsi que dans le cadre de deux programmes « industriels » avec la SNCF et Alcatel One Touch. 

Plus de 90 candidatures ont été reçues par Paris Incubateurs pour le site de Boucicaut qui doit ouvrir en janvier autour de cinq programmes d'incubation. La plupart concernent des start-ups en phase d'amorçage. L'appel se poursuit, le site visant principalement des entreprises en phase de décollage. 

Paris Incubateurs recherche toujours des projets pour le site de Boucicaut qui doit ouvrir en janvier prochain dans le 15ème arrondissement. Les locaux qui s'étendent sur 6 000 m2 vont accueillir cinq programmes d'incubation. Trois portent sur les thématiques de la e-santé, de la ville de demain ou du design, les deux autres sont mis en oeuvre avec un partenaire industriel, « Voyageur connecté » avec la SNCF et « Mobile Technologies » avec Alcatel One Touch (*).

L'appel à candidatures de start-ups, lancé au milieu de l'été, a réuni 94 dossiers à sa clôture fin septembre. Mais un 2ème appel court toujours car la plupart des réponses reçues à ce jour concernent des projets en phase d'amorçage. Or, l'incubateur de Boucicaut a plutôt été pensé pour accueillir des start-ups de deux à trois ans, plus avancées dans leur développement, ayant souvent déjà réalisé une première levée de fonds, et se trouvant alors en période de recrutement et à la recherche de locaux plus grands. « Ce site a été imaginé en réponse à une forte demande émanant, au fil de l'eau, de projets en phase de décollage »

Des lots de 25 à 100 m2

Une première sélection sur les dossiers reçus lors du 1er appel à candidatures s'opère néanmoins en ce moment et des réponses seront fournies dans la semaine. Certains projets en amorçage se révélant intéressants pourront par exemple être réorientés vers les programmes d'amorçage existants, notamment vers Créanova, l'un des autres sites de Paris Incubateurs. Le site de Boucicaut doit accueillir entre 5 à 10 projets par programme d'incubation, en fonction de la place attribuée à chacun. Si des surfaces de 25 à 50 m2 sont proposées, une grande majorité des lots s'étendent sur 60 à 100 m2.

« Nous avons besoin de locaux pour les jeunes entreprises en phase de décollage », dit  Nicolas Bellego.
 « Il y a de nombreux projets et il existe déjà une offre très large sur l'incubation d'amorçage à Paris, que nous souhaitons maintenir, mais lorsque les entreprises recrutent et grandissent, il faut pouvoir leur proposer des locaux adaptés à leur situation ».

Des initiatives d'incubation privées et publiques

L'objectif de Paris Incubateurs, qui crée et gère des programmes d'incubation soutenus par la Ville de Paris, est de mettre à la disposition des start-ups parisiennes des infrastructures avec des dispositifs correspondant à leurs besoins pour qu'elles restent dans la Capitale. Cette activité du Laboratoire Paris Région Innovation suit actuellement douze programmes à Paris, souvent thématiques, tel que Cleantech, dans le 18ème, ou encore, sur les jeux vidéos.

Il y a par ailleurs à Paris d'autres initiatives, privées ou publiques, de différentes natures, par exemple des accélérateurs accompagnant de jeunes projets en création pendant trois à six mois, comme le fait le Camping. « Très souvent, ces projets débouchent sur la création d'entreprises qui recherchent des locaux. Elles s'intéressent alors à l'incubation, lorsqu'elles sont en phase d'amorçage, ou de décollage ». Parmi les incubateurs consacrés à l'amorçage, on trouve par exemple celui de Telecom ParisTech ou Agoranov. Parmi les chantiers à l'étude figure aussi celui de la Halle Freyssinet, dans le 13ème, parrainé par Xavier Niel, le patron du groupe Iliad-Free.

(*) L'appel à candidatures est ouvert jusqu'au 31 octobre 2013 pour le programme « Voyageur connecté » et jusqu'au 18 novembre pour le programme « Mobile Technologies ».

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Stratégie : déployer sa start-up à l'international

Comment faire de sa start-up une entreprise présente à l’international ? Le point de vue de Siham Belouadheh, Responsable France chez 99designs*


L'international, quelle stratégie pour les start-u
Crédits photo : shutterstock.com
L'international, quelle stratégie pour les start-up ?


Intégrer une dimension internationale s'inscrit aujourd'hui directement dans l'ADN d'une startup et la vision de ses gérants. Pour les projets innovants et de haute technologie, c'est un moyen de gagner de nouveaux clients rapidement, d'accélérer la croissance de l'entreprise et de se positionner comme leader. Bien qu'il soit aujourd'hui facile de se connecter en visio avec un client au Japon ou de voyager sans Visa à moindre coût, s'établir sur un nouveau marché peut s'avérer plus compliqué. Exister sur le plan international de manière durable ne se limite pas à une simple traduction de son site internet, mais demande un peu plus d'investissements en marketing, en service client et parfois en développement produit.

Pensez local avant tout !

S'internationaliser n'est pas si simple, c'est pourquoi il vaut mieux s'aventurer sur de nouveaux marchés avec des bases solides. Même les plus grands échouent parfois ! Vous ne trouverez pas un seul Mac Donald's sur le sol islandais, seul pays dans lequel ce géant a fait faillite. Alors, à l'échelle d'une startup, c'est d'autant plus risqué que les moyens sont faibles.
Il est donc primordial d'évaluer à leur juste valeur ces dépenses non-compressibles (ressources humaines, marketing, infrastructures, recherche & développement) et essentielles car ce sont elles qui vous permettront de tester ce nouveau marché, d'y générer des clients et des ventes. De tels investissements sont en effet sources de croissance, et il ne faut pas les sous-estimer.
Dès lors que le modèle économique est rodé localement et que la balance comptable est au beau fixe, le rêve peut devenir réalité. Un budget doit être défini et des objectifs réalisables fixés. En cas d'une levée de fonds significative, envisager le rachat d'un concurrent local n'est pas à écarter car c'est un moyen d'acquisition de clients et donc de développement. C'est ainsi que suite à une levée de 35 millions de dollars en 2011 auprès d'Accel Partners, 99designs rachète le concurrent allemand 12designer et localise sa plateforme dans 6 pays européens en à peine un an.

Ne pas choisir un marché par hasard

Certes, posséder des bureaux à San Francisco fait rêver de nombreux jeunes « startupers », mais est-ce bien judicieux ? La Silicon Valley représente un environnement extrêmement concurrentiel, sans oublier que les prix des infrastructures est surévalué et que les salaires y sont très élevés, ce qui peut vous étouffer en quelques mois.
Cibler un marché pour des raisons d'image est une erreur. Il faut baser ses décisions sur des critères mesurables, tangibles qui aideront à justifier votre stratégie d'internationalisation. En analysant sa base clientèle, on peut trouver de pistes de développement évidentes. Originaire de Melbourne, il était évident en 2010 pour 99designs de commencer par conquérir le marché américain car, en plus de partager une langue commune, une grande majorité de leurs clients y résidait. Le premier objectif fut donc de se rapprocher de cette base clientèle importante en apportant un service client adapté, local dans le but de booster ce marché. Cette première localisation impliquait moins d'adaptation culturelle que l'implantation en Europe mais a su poser les bases de l'analyse.

D'autres facteurs décisifs doivent être pris en considération : la taille du marché, la croissance économique, les habitudes des consommateurs, le pouvoir d'achat potentiel, le taux de pénétration Internet, les méthodes de paiement en ligne, les pratiques en ligne et, sans oublier les concurrents locaux.

Investir un minimum c'est possible

Même avec des moyens restreints, il est possible de faire des grandes choses. Bien entendu, une bonne dose de patience est nécessaire pour passer la phase de test qui peut d'ailleurs durer quelques mois. Il est recommandé de commencer par des projets de localisation « simples » (attention, certains peuvent prendre plus de temps que prévu) comme la traduction du site vitrine/e-commerce et des supports de communication (brochures, flyers, vidéos…).

Internet regorge d'outils gratuits ou peu onéreux qui permettent de gérer à distance des activités localisées. Le support client par téléphone, chat et email peut facilement être géré depuis le siège en France. Il est d'autant plus facile de communiquer, connecter et manager des équipes à travers le monde depuis Paris, Lyon ou Grenoble. Dropbox, Google Drive, Basecamp, Hipchat… permettent de mobiliser des équipes en temps réel et de communiquer les mêmes messages à des équipes à travers le monde.

Dans tous les écosystèmes de startups, il est facile de mutualiser des actions de communication. Alors, nouer un partenariat avec une PME ou startup locale de renom se fait régulièrement. A l'aide d'une campagne presse bien ficelée, il sera possible de marquer ainsi les esprits dès le lancement et établir votre notoriété. En amont de la localisation, rencontrer les acteurs locaux est indispensable pour connaître le marché, partager des retours d'expérience et rencontrer des partenaires potentiels.

Collaborer avec des professionnels

Internationaliser sa startup c'est comme quitter le foyer familial  et commencer une nouvelle vie régie par de nouveaux codes. Avec un bon partenaire, maitriser ces codes sera une partie de plaisir. Le recrutement de managers juniors ou expérimentés, déterminés, polyglottes, et plein de bonne volonté s'impose naturellement. Un stagiaire en traduction ne sera pas le partenaire idéal. Patrick Llewellyn, CEO chez 99designs, considère ses Country Managers comme des « mini startups ». Marketing et communication, relations publiques, partenariats, traduction, service client… ils doivent savoir tout faire !







jeudi 24 octobre 2013

L'impression 3D, une révolution et un champ de bataille juridique

L'impression 3D, une révolution et un champ de bataille juridique

Comme toute nouvelle technologie, l'impression 3D pose la problématique de l'extension de son usage tout en limitant ses effets néfastes. Comment mieux encadrer cette innovation et lutter contre la contrefaçon ? La parole au juriste.


impression 3 D
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L'impression 3-D, une révolution qui nécessite des clarifications



L'impression 3D (la création ou la reproduction d'objets en trois dimensions au moyen d'une imprimante 3D) permet de créer ou cloner un nombre infini d'objets de taille modeste, avec une très grande précision et dans une large gamme de matériaux, du plastique au métal, du bois à la céramique.
Technologie industrielle née dans les années 70, l'impression 3D se démocratise rapidement. Le prix d'un équipement a été divisé par plus de 1000 en trente ans, et on en trouve aujourd'hui aux alentours de 500€.
Ce qui est nouveau, c'est que l'impression 3D est arrivée à la portée des PME et des consommateurs, qui disposeront bientôt des moyens de fabriquer, à la demande et pour un coût très modique, des objets de toutes sortes, ou des répliques à l'identique de tout ou partie de produits du commerce.
Cette évolution est également devenue possible grâce à la mise à disposition par téléchargement des fichiers informatiques permettant de guider l'imprimante 3D avec précision et au couplage de l'imprimante 3D avec des scanners (capables de faire le relevé d'un objet en trois dimensions), des logiciels de modélisation 3D facilement utilisables.

Une nouvelle technologie, des bénéfices, mais aussi des dangers

Les progrès et la démocratisation de cette nouvelle technologie sont puissamment disruptifs, et auront - à terme - des effets bénéfiques considérables dans le domaine manufacturier : réduction des coûts de transport et de stockage, capacité à produire à la demande et à alimenter le réassort en fonction des besoins, faculté de produire et d'adapter des pièces à l'unité, faculté de produire partout localement, pour ne citer que ceux-là.

Mais on doit aussi redouter que cette technologie soit utilisée par les contrefacteurs, portant atteinte aux brevets, aux marques, aux modèles, voire au simple droit d'auteur sur une œuvre graphique ou plastique, causant un préjudice évident aux créateurs et fabricants des objets reproduits par impression 3D.
De manière plus préoccupante, on doit également anticiper des risques pour le consommateur, car les pièces reproduites par ce moyen n'ont souvent pas les mêmes propriétés physiques, chimiques et mécaniques (résistance aux chocs, à la chaleur, à l'usure, contact avec la peau, etc.) que les pièces originales. Personne ne souhaite des freins, des prothèses médicales ou des jouets dangereux…

Un potentiel de contrefaçon

Nombre de commentateurs ont identifié certaines des difficultés que l'impression 3D pose en termes juridiques, et notamment les difficultés liées à son potentiel de contrefaçon - sans parler de la fabrication d'objets dont la production est strictement régulée (tels que des médicaments ou des organes) ou qui sont intrinsèquement dangereux (comme les armes).
Pour autant, dans la majorité des cas, l'impression 3D est parfaitement licite et réalisée avec la bénédiction du détenteur des droits de propriété intellectuelle sur l'objet reproduit, que ce soit à sa demande ou avec son accord, gratuitement ou en contrepartie du paiement par l'imprimeur 3D des redevances appropriées.
Dès lors, à l'instar des précédentes ruptures technologiques liées à la réplication (de l'écriture à l'imprimerie - qui a donné naissance au copyright - puis à l'imprimante, du vinyle au DVD, puis à la distribution de contenus dématérialisés en ligne), l'émergence de l'impression 3D à grande échelle pose surtout cette question paradoxale, aujourd'hui encore sans réelle réponse : comment encourager le développement de cette technologie riche de promesses, tout en limitant ses effets néfastes que sont la contrefaçon ou la fabrication d'objets potentiellement ou intrinsèquement dangereux ?
A cette question essentielle, le juriste peut imaginer deux types de réponses, fondées sur un encadrement légal de l'impression 3D permettant d'en prévenir les effets les plus dommageables, tout en conservant son mode opératoire disruptif et son potentiel de croissance et d'innovation.

Vers un contrôle de l'intermédiation

Le premier axe envisageable est de définir les responsabilités respectives de ses différents acteurs, et en particulier celles des plateformes d'intermédiation, bibliothèques virtuelles qui mettent les fichiers d'impression 3D à la disposition de tiers, afin de doter ce nouvel écosystème d'une répartition de responsabilité pertinente.
On relève à cet égard un parallélisme évident avec d'autres types de distribution d'éléments protégés par des droits de propriété intellectuelle (musique, photo, vidéo, presse, jeu ou logiciel) à partir d'une source dématérialisée, cette comparaison étant riche d'enseignements sur le plan de la prospective juridique.
Pour ces plateformes digitales comme en matière d'impression 3D, la contrefaçon est en effet facilitée par une série de traits communs : la faculté de reproduction à l'identique sans dessaisissement ou appauvrissement de celui qui met le fichier à disposition, l'ubiquité des sources, installées dans des juridictions souvent lointaines (l'accès au juge étranger étant toujours plus difficile), la disponibilité des contenus à tout moment dans le monde entier, et la multiplicité des terminaux (PC, mobiles, tablettes, TV connectées et…imprimantes 3D).
Autre trait commun : plus on progresse vers l'aval de la chaine de reproduction de contenus, plus la lutte contre la contrefaçon est difficile, car le nombre et la dispersion géographique des utilisateurs-contrefacteurs (très souvent des particuliers) rend la contrefaçon très difficile et coûteuse à identifier, à prouver et à réprimer efficacement. L'échec patent de l'approche française issue de la loi HADOPI est à cet égard éloquent, les progrès dans le domaine de la lutte contre le téléchargement illégal étant principalement à mettre au crédit de l'amélioration de l'offre légale (voire, dans le cas du streaming, gratuite en se finançant par la publicité).
Les réponses que le droit a jusqu'ici apportées à ces points de faiblesse couvrent tous les acteurs de la chaine de distribution en ligne de ces contenus digitaux : opérateurs télécoms, fournisseurs d'accès à internet, éditeurs de sites mettant des contenus de tiers à disposition, utilisateurs.

Le juridique pour juguler les contenus illégaux

Ainsi, législateurs (en France par les lois LCEN, DADVSI, et HADOPI, aux Etats-Unis par le DMCA ) et tribunaux (affaires Dailymotion, Napster, MegaUpload, et déjà, en matière d'impression 3D, Games Workshop) se sont-ils efforcés de forger des outils juridiques visant à juguler à sa source la mise à disposition de contenus illégaux ou dont la reproduction est illégale, en faisant porter leur contrôle sur la licéité des fichiers hébergés sur les plateformes de téléchargement, et en prévoyant d'engager la responsabilité de ces dernières dans les cas où ces contenus n'auraient pas été supprimés après notification de leur caractère illégal.
La tentation sera donc très forte, pour ceux qui ont investi dans le développement de produits et ont protégé le fruit de leurs efforts par le droit de la propriété intellectuelle (brevets, dépôt de modèles, marques, droit d'auteur), d'étendre à ces nouveaux moyens de reproduction les règles protectrices de la propriété intellectuelle et de poursuivre non seulement les auteurs de contrefaçon par impression 3D, mais surtout les acteurs qui leur en fournissent les moyens (par la mise à disposition de fichiers d'impression 3D), ce tir de barrage judiciaire visant à freiner le déploiement de cette technologie disruptive qui menace leur modèle économique.


On peut également imaginer que les sociétés d'auteurs et de gestion collective de perception des droits se saisiront de cette opportunité pour étendre à l'impression 3D leur champ de compétence - voire (en France) que le gouvernement décidera de lui appliquer la taxe sur la copie privée ou un de ses avatars.
Ces efforts des détenteurs de droits pour protéger leur position concurrentielle face au développement de l'impression 3D risquent cependant de se heurter à de sérieux obstacles juridiques, car la reproduction par le copiste, pour son propre usage et hors de tout commerce, n'est pas nécessairement constitutive de contrefaçon (objets libres de droits, exception de copie privée, usage « hors de la vie des affaires », etc.). De même, il n'est pas interdit de produire pour son propre usage, au moyen d'une impression 3D, la pièce nécessaire pour réparer, compléter ou adapter un produit acheté de manière licite.
Aussi, l'essentiel de la problématique de développement de l'impression 3D se situe au niveau des plateformes d'intermédiation qui mettent à disposition les fichiers 3D, car ce sont elles qui seront le principal vecteur de son développement (et la principale source de contrefaçon). Dès lors, ces plateformes seront également les mieux en mesure de contrôler l'accès à ces fichiers, si bien que c'est à elles que devrait incomber, pour l'essentiel, la responsabilité de s'assurer de la licéité de ces fichiers, et de la collecte et de la redistribution des redevances dues aux ayants-droit.
Dernier point, un contrôle des pouvoirs publics sur certains usages de l'impression 3D est évidemment nécessaire, et l'Etat pourrait trouver là une occasion idéale d'exercer son contrôle : il est en effet souhaitable que la production d'objets dangereux (armes), liés à la santé, etc. soit strictement encadrée.

Identification des impressions 3D

Le second moyen que l'on peut imaginer pour réduire le risque de contrefaçon et de production de produits copiés n'offrant pas les mêmes qualités que le produit original est de faciliter l'identification des objets imprimés en 3D (et qui, par essence, sont en apparence identiques aux originaux), de manière à en faciliter le contrôle et, le cas échéant, la sanction quand ils sont contrefaits ou impropres à l'usage auquel ils sont normalement destinés.
Cette identification des impressions 3D pourrait se faire par la mise en œuvre de règles analogues, par leurs effets, à celles qui régissent dans le monde entier l'identification des métaux précieux : le poinçon.
On pourrait ainsi rendre légalement et techniquement obligatoire l'insertion, dans le fichier à partir duquel l'impression 3D est réalisée et, partant, sur tout objet fabriqué par impression 3D, d'un petit symbole (un triangle en creux, par exemple, que l'éditeur 3D placerait où il le souhaite, comme il le fait pour une marque de poinçon), qui permettrait d'identifier immédiatement une impression 3D.
La mise en œuvre de ce moyen de contrôle sur les objets imprimés en 3D serait relativement aisée, puisque le caractère licite ou non de la source (le fichier 3D) n'aurait pas à être analysé, et que le contrôle de l'objet, très simple (visuel), ne porterait que sur l'indication de son mode de fabrication, laissant à l'imprimeur 3D le soin de démontrer, si nécessaire, qu'il possède les droits requis pour l'édition et la diffusion de l'objet ainsi identifié comme une impression 3D.
Corollairement, l'absence de ce symbole sur un objet imprimé en 3D vaudrait présomption de contrefaçon si l'objet ainsi reproduit est protégé par un droit de propriété intellectuelle. De même, l'absence de ce symbole sur une copie en 3D ne présentant pas les caractéristiques requises de l'objet original (même non protégé) constituerait un défaut susceptible de conduire à son retrait du marché, de manière à éviter que l'utilisateur soit trompé sur les réelles caractéristiques de l'objet par l'absence d'indication sur son mode de fabrication.
Enfin, sur le plan normatif, l'introduction de cette contrainte nouvelle (au moins à l'échelle de l'Union Européenne pour être efficace) serait relativement simple, le marquage des produits sur ce marché étant déjà régi par de nombreuses règles impératives (relatives à l'étiquetage, au marquage CE, aux poinçons, etc.), sans que cela ne pose de problème particulier.

Un équilibre à trouver

La vitesse d'adoption et la multiplicité des usages de cette technologie nouvelle dépendront du subtil équilibre qui devra être trouvé, dans les principales juridictions du monde moderne (USA, Europe, grands pays d'Asie), entre la nécessité de permettre une offre libre de services d'impression 3D, sans extension de la protection actuellement offerte aux détenteurs de droits de propriété intellectuelle, et la nécessité de réguler ce nouveau champ des possibles, par exemple par la mise en œuvre d'un régime de responsabilité des plateformes d'intermédiation adapté et d'un système d'identification des impressions 3D, afin de prévenir et sanctionner les atteintes aux droits de propriété intellectuelle ou à la sécurité des consommateurs que cette technologie peut faire craindre.
Mais ne nous y trompons pas : en dépit des réticences de certains manufacturiers et de détenteurs de droits soucieux de protéger leurs marchés, il est aussi illusoire d'imaginer que l'impression 3D pourra durablement être cantonnée à des usages ponctuels, ludiques ou de bricolage, que de penser que l'extension à l'impression 3D d'une conception très restrictive du droit de la propriété intellectuelle pourra longtemps freiner le développement de cette technologie.
Le futur ne manque pas d'avenir !

*Guillaume Seligmann est avocat associé chez Cotty Vivant Marchisio & Lauzeral.

Thierry Bardy "La révolution numérique n'arrive pas où on l'attend !!! "

Ceux qui croient que la foudre de la révolution numérique ne s'abattra que sur la high-tech et l'univers des médias se trompent...L'explosion de la puissance informatique, le boom du très haut débit, la généralisation du cloud et du « big data » sont en train de changer la donne dans toutes les industries.

F. Ménager pour « Les Echos »

Quelles seront les prochaines victimes de la révolution technologique ? Après avoir eu la peau de Nokia et de BlackBerry, fait disparaître des pans entiers de l'industrie musicale et fragilisé les fabricants de PC ringardisés par l'émergence des tablettes, le progrès technique est programmé pour faire de nouvelles victimes.
L'explosion de la puissance informatique, le boom des réseaux à très haut débit fixes et mobiles, la généralisation du cloud et du « big data », qui permettent à tout moment de puiser dans des bases de données, de collecter et d'analyser des informations très personnelles sur des milliards de consommateurs, changent la donne dans toutes les industries.

Les barrières à l'entrée chutent, les réussites se mondialisent bien plus rapidement qu'avant, les start-up partant de zéro s'avèrent plus d'une fois plus efficaces que des géants bien établis disposant d'une expérience, d'un savoir-faire, de marques et d'équipes qui ont longtemps constitué des atouts, mais qui paradoxalement peuvent s'avérer maintenant être des freins.


Et la tendance ne va pas se ralentir car le progrès de la puissance informatique s'accélère (1). Les ordinateurs d' IBM battent des hommes à des jeux d'intelligence et de mémoire, les voitures roulent sans chauffeur, les diagnostics médicaux sont effectués avec fiabilité par des machines, les logiciels prennent en charge traduction simultanée ou rédaction d'articles... Les médecins, les traducteurs ou les journalistes peuvent trembler, mais personne ne devrait se sentir à l'abri.

L'impact de cette révolution s'est déjà fait sentir dans certains métiers dont les organisations sont remises en question. Les taxis parisiens, qui n'ont a priori pourtant rien à voir avec l'informatique et les réseaux sociaux, constatent ainsi, dépités, qu'ils sont les victimes collatérales du digital. Longtemps, le monopole des taxis était protégé par un numerus clausus imposé par la préfecture de police.
Pas de plaque, pas de taxi... et donc pas le droit de marauder, c'est-à-dire d'attendre le client dans la rue. Aujourd'hui, n'importe qui peut devenir taxi. Il suffit de télécharger une application sur son smartphone permettant de mettre en relation un chauffeur et un client. Le privilège de la maraude est devenu un handicap. Les taxis attendent immobiles ou roulent à vide en cherchant le chaland alors que leurs nouveaux concurrents sont mis en relation directe avec leurs clients. La loi pourra tenter de freiner l'essor de cette concurrence. Mais, si une réglementation peut dresser des barrages temporaires sur la route du progrès technique, elle ne peut durablement espérer repousser le tsunami digital qui permet de faire émerger de nouveaux services plus performants.
Car le taxi 2.0 est plus efficace. Les courses sont payées électroniquement (plus besoin d'avoir de monnaie), le prix est fixe (il varie en fonction de la distance et des heures pour ajuster offre et demande mais n'est pas impacté par les bouchons), le client est informé de la position de son véhicule en approche. Avec le Web, les particuliers qui sous-louent une chambre concurrencent les hôtels et les services de chauffeurs peuvent doubler les taxis.

Le monde des agences publicitaires subit la même révolution. Avant, un patron d'agence se devait d'embaucher des créatifs ou des spécialistes en tout genre. Au jour- d'hui, un site Internet peut suffire à jouer un rôle d'intermédiaire.

Le client dépose sa demande pour un nouveau spot. L'agence transmet cette demande à des centaines ou des milliers de créatifs qui seront mis en compétition de façon instantanée. L'agence n'a plus besoin d'avoir un staff permanent pléthorique, elle peut s'appuyer sur une équipe restreinte sachant où trouver des talents, peut-être sous-employés chez un concurrent. En ce qui concerne les régies publicitaires, le problème est encore plus flagrants, le RTB pourrait supprimer à terme les forces commerciales physiques.

 N'importe qui peut s'appuyer sur le « crowdsourcing », le pouvoir de la foule. Demain, les journaux auront-ils besoin de journalistes ou juste d'une marque et d'un éditeur dont la mission sera de faire appel ponctuellement à des compétences particulières qu'il validera ?

Et dans l'automobile ? Pendant combien de temps les clients considéreront-ils que le design ou la motorisation sont les éléments les plus importants ? Si demain, comme Google est en train d'en faire la démonstration, la voiture peut se passer de chauffeur, le choix d'un véhicule s'effectuera peut-être sur le fournisseur du « soft » plus que du « hard ». L'avenir de l'automobile se jouera plus dans la Silicon Valley qu'à Detroit.
Pour les entreprises, le poids de l'histoire pourrait bien finalement être un handicap. La distribution d'eau ou les autoroutes seront peut-être protégées, mais la grande distribution aura-t-elle longtemps besoin de magasins, si Amazon ou le drive ne ralentissent pas leur progression ?

L'industrie spatiale, qui lance des satellites très coûteux à l'aide de fusées hors de prix, ne sera-t-elle pas concurrencée demain par des start-up proposant des solutions low cost mais pas forcément à la traîne technologiquement ?
Dans l'informatique, la puissance double tous les dix-huit mois à un prix constant. Un iPhone fabriqué aujourd'hui est plus performant que les ordinateurs de pointe du début du siècle. Les entreprises qui s'appuient sur des structures lourdes et coûteuses auront-elles l'agilité suffisante pour survivre ?

Historiquement, le progrès renforçait les acteurs en place capables de l'assimiler.
Aujourd'hui, il faut digérer le progrès mais accepter en même temps de se transformer 





mardi 22 octobre 2013

APPLE, GOOGLE ET FACEBOOK, STARS DU DERNIER CLASSEMENT INTERBRAND 2013 DES BEST GLOBAL BRANDS



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Apple gagne une place et devient la marque mondiale la plus valorisée, selon le 14ème classement annuel des Best Global Brands, établi par Interbrand.

Entre 2000 et 2013, Apple est passée de la 36ème à la première place et sa valeur de marque de 6,6 milliards de dollars à 98,3 milliards de dollars.
Les marques technologiques trustent le haut du classement et affichent les hausses les plus élevées. Google fait un bond et passe de la quatrième à la deuxième place, la 3ème place revenant à Coca-Cola qui occupait la première position depuis l’existence de ce palmarès.
Facebook (n°52, +43%) affiche la plus forte progression (versus 2012) des 100 premières marques. Google (+34%), Apple (+28%) et Amazon (n°19, +27%) font partie du top 5 des évolutions. Microsoft (n°5, +3%), Samsung (n°8, +20%) et Intel (n°9, -5%) font partie du Top 10 en valeur.
Cependant plusieurs marques technologiques et électroniques sont en recul : Nintendo (n°67, -14%), Dell (n°61, -10 %) et surtout Nokia (n°57, -65%) qui a connu «un grand déclin de sa valeur de marque». Yahoo! et Blackberry sont sortis du classement.
Disney reste la première marque média (n°14, +3%).
Trois marques entrent dans le top 100 et la mieux placée est une marque média : Discovery (n°70), Duracell et Chevrolet.
Prada (n°72) est la marque non technologique qui progresse le plus (+30%). Elle gagne 12 places au classement. Louis Vuitton (n°17, +6%) est toujours en tête du luxe et de l’ensemble des marques françaises. Toutes les marques de son secteur sont en hausse: Gucci (n°38, +7%), Hermès (n°54, +23%), Cartier (n°60, +26%), Tiffany & Co (n°75, +5%) et Burberry (n°77, +20%).
Neuf marques automobiles connaissent une croissance à 2 chiffres. La mieux placée est Toyota (n°10, +17%). Les plus fortes progressions sont celles de Porsche (+26%) et Nissan (+25%).
Huit marques du secteur financier connaissent une hausse de valeur, avec les meilleures progressions pour American Express (+12%), Goldman Sachs (+12%) et Visa (+11%).



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lundi 21 octobre 2013

La montre biométrique de Ionosys






Thierry Bardy
Voici un mélange de biométrie et d'objet connecté : la montre signée Ionosys. Pour se connecter au réseau de son entreprise, on approche sa montre d'un capteur située dans la tablette ou l'ordinateur.
Le bracelet de la montre contient des données biométriques qui permettent de s'identifier de manière beaucoup plus sécurisée qu'avec un simple mot de passe.
007 en pâlirait de jalousie... Son nom : Ionosphère. Composée d’un activateur biométrique et d’applications logicielles, Ionosphère permet de s’identifier d’un simple geste en étant certain que la personne s’identifiant est bien la bonne personne.
 Le contrôle d’accès aux périphériques fixes et mobiles, aux locaux, aux espaces web et plus encore, en font un outil très ingénieux pour lutter contre l’inflation des mots de passe et autre passwords à entrer au cours de son activité professionnelle et personnelle, ou encore la complexification desdits mots imposée par les besoins croissants de sécurisation.
Car les solutions ne manquent certes pas, entre les cartes à puce, les token et autres générateurs de code à usage unique.

Pour Stéphane Blondeau, président de Ionosys, elles sont tout sauf pratiques. « Elles n’empêchent pas un employé de prêter son support de code d’accès à son collègue. La sécurisation reste donc toute relative. »
Ionosys, installée depuis près d’un an à l’incubateur de l’Ecole Centrale Paris (ECP) propose une solution simple : intégrer les codes d’accès dans une montre personnalisée, au sens où elle ne s’active que si l’utilisateur est le bon. Ce qu’elle peut vérifier grâce à des capteurs de reconnaissance et une biométrie par empreinte digitale.
L’ensemble de cette technologie a été brevetée par la start-up. Pour la mettre au point, Ionosys a travaillé étroitement avec plusieurs laboratoires du campus de l’ECP : le laboratoire de génie industriel, pour le développement de la partie mécanique des produits, et le laboratoire d’électronique, pour le développement des cartes électroniques.

Par contre, dilemme : comment porter une seconde montre à ceux qui en ont déjà une ? A Ionosys, on a visiblement pensé à tout, en imaginant deux scénarios et autant de solutions. « Soit la personne ne tient pas particulièrement à sa montre, dans ce cas, la « montre » d’Ionosys viendra en remplacement. Soit, au contraire, elle y est attachée, dans ce cas, il nous faudra lui proposer un bracelet au design discret. »
Mais à terme, Ionosys envisage de travailler avec un fabricant qui joindrait ainsi l’utile à l’agréable : « Après tout, qui est le mieux placé pour concevoir un bracelet-montre bien désigné ? En sens inverse, comment ne pourrait-il pas être intéressé ? « Notre technologie apporte une valeur ajoutée à ce type d’entreprise. Elle lui permettrait de résister à la concurrence en y incorporant des services à haute performance technologique. »

dimanche 20 octobre 2013

Thierry Bardy "Une super inno des étudiants de l'école d’ingénieurs ISEN de Toulon"

Thierry Bardy  - Hemisphere droit institut
Le LIFT 2013 qui s'est déroulé cette semaine à la villa Méditerranée du MUCEM a mis en lumière quelques innovations,  J'ai personnellement apprécié le 3615 TOUit
Ce  concept  permet comme son nom l'indique de twitter sur le device vintage des années 80.
Bien marketé, ce produit/service pourrait permettre aux bobos et au delà ...de twitter et de marier nouvelles technologie et développement durable. Une vraie promesse hyper Hyping  !!!
Je vais tenter de rentrer en contact avec le professeur de l'innovation de l'ISEN, la démarche d’idéation qui a permis ce résultat m'interpelle, Avide de le connaitre ...


jeudi 17 octobre 2013

Alcatel Lucent, un équipementier télécoms à la recherche de l’esprit start-up

Un équipementier télécoms à la recherche de l’esprit start-up
Créer des start-up internes, en acquérir d’autres, nouer des alliances : Michel Combes veut insuffler une culture de l’innovation.
Pour Alcatel-Lucent, Cloudband est stratégique , parce que le groupe a besoin de projets exaltants après des années de réduction de coûts. Il faut « nourrir le moteur à innovation », répète Michel Combes, le directeur général du groupe, qui veut par la même occasion « réinsuffler une culture entrepreneuriale chez Alcatel-Lucent ».
Fidèle à cet état d’esprit, Alcatel-Lucent a du coup déroulé le tapis rouge à Dor Skuler. Après avoir fondé sa start-up Zing, le jeune ingénieur israélien est entré aux Bell Labs en 2006, trois mois avant la fusion d’Alcatel avec Lucent.
Ben Verwaayen, le directeur général, lui a donné son feu vert pour rentrer au pays et y fonder Cloudband en 2011. « Quand j’ai pris les commandes, en avril, je lui ai donné plus de moyens », raconte Michel Combes.
L’histoire de Nuage est similaire. Cette start-up interne spécialiste de la virtualisation des réseaux a été créée en avril dans la Silicon Valley par un salarié, Sunil Khandekar – uniquement grâce à des financements Alcatel-Lucent.
« Nous voulions être complètement indépendants du navire amiral et partir d’une feuille vierge, a expliqué le PDG de Nuage à un journaliste de SDN Central.
Sans cela, nous aurions été contraints de traiter les problèmes du point de vue de la base installée, plutôt que de porter un regard neuf partant de l'IT, en nous demandant d’abord ce qui avait besoin de changer ».
« Une OPA inversée »
« Faisons une OPA inversée de Nuage et Cloudband sur Alcatel-Lucent ! », provoque Michel Combes. C’est déjà ce qui s’est passé avec Basil Alwan, le puissant patron de la division IP, qui fabrique des routeurs. Le DG le surnomme son "sparring partner". C’est à sa start-up Timetra, achetée en 2003 dans la Silicon Valley, qu’Alcatel-Lucent doit l’essentiel de sa valeur boursière actuelle.

Avant Timetra, Alcatel avait, comme beaucoup de grandes entreprises, étouffé la créativité de ses proies, de PacketEngine à Xylan. Après cette date, tout a été fait pour laisser les mains libres aux start-up acquises, de Velocix (réseaux de livraison de contenus) à Motive (gestion de l’expérience client).
Le groupe a également créé des start-up « externes » comme Kindsight (DPI), finalement réintégrée, ou encore CiiNow ("cloud gaming"). Mais la culture de l’innovation ne se résume pas aux start-up. Michel Combes est « à la recherche d’idées pour faire émerger la créativité ». Il évoque la pratique des ateliers créatifs chez Qualcomm, où l’on phosphore trois jours durant, et qui sont composés pour un tiers de collaborateurs, un tiers de clients, et un tiers d’entrepreneurs « de rupture ».
Il parle aussi du partenariat noué cet été dans le domaine des "small cells" avec Qualcomm, afin de partager les frais de R&D mais aussi de déceler les révolutions de demain. D’autres alliances suivront, avec des industriels venus d’autres horizons, informatique ou Internet.

lundi 14 octobre 2013

Notre futur en trois dimensions: Data. Hyper connection et Robotique.


Pour Jaron Lanier, nos données ne nous appartiendront plus. Pour Illah Nourbakhsh, les robots seront parmi nous. Et pour les experts du BCG, le monde de demain sera plus compétitif, plus global, mais aussi plus créatif.

A quoi ressemblera l'avenir ? Des données, de la robotique, des organisations nouvelles. C'est ce qui ressort de trois ouvrages en anglais, aux origines et observations différentes, mais qui n'oublient pas de rappeler que ce sont les comportements contemporains qui font le monde de demain.

1/ Désillusions numériques/ data
Jaron Lanier est un drôle d'oiseau. Prophète et gourou de la Silicon Valley, musicien et essayiste aux cheveux longs, il est salarié de Microsoft et spécialiste de réalité virtuelle. Connu pour avoir dénoncé ce qu'il appelle le « maoïsme digital » et le « collectivisme en ligne » (c'est-à-dire la captation de données gratuites par les géants du Net), il s'interroge sur qui, aujourd'hui, détient l'avenir. Sa thèse globale est celle d'une révolution numérique qui profite d'abord à l'élite et aux grandes compagnies, conduisant à une polarisation sociale croissante et au rétrécissement des classes moyennes. Celles-ci, attirées telles des Ulysse modernes par ce que Lanier baptise des « serveurs sirènes », se brûlent les comptes en banque et leur avenir en cédant gratuitement leurs données.
Si les tendances devaient se poursuivre, l'avenir appartiendrait totalement aux grandes entreprises régnant sur des fermes numériques et sur des populations appauvries et anesthésiées.
Pour Lanier, il faut que chacun puisse être rémunéré, par micropaiements, pour ses données. Dans cet ouvrage peu banal, ponctué d'interludes et de digressions, l'auteur se montre avant tout sceptique sur les conséquences de ce qu'il a lui-même un temps valorisé : le futur positif d'une vie numérique.

2/ Conseils pratiques / hyper connecte
Les consultants du BCG s'intéressent, de fait, à la question posée par Lanier : qui peut détenir le futur ?
À l'occasion des cinquante ans du cabinet de stratégie, 50 articles d'expertise sont proposés pour préparer les cinquante ans qui viennent. Il n'en ressort pas une matrice unique, mais un fourmillement d'idées. De cette « sagesse collective », on perçoit un monde où data et design compteront bien davantage. Un monde plus compétitif, avec des stratégies plus axées encore sur le low cost (voir, à cet égard, les remarques sur Gutenberg et l'imprimerie comme ancêtres du low cost).
Un monde où tout le monde peut entrer partout en concurrence pour tout. Un monde plus volatil, où la capacité d'adaptation mais aussi la confiance seront des avantages comparatifs. Un monde plus global, où l'on voit déjà poindre des sources de croissance (14 milliards de dollars d'investissements immobiliers d'ici à 2030 dans les villes des marchés émergents), avec l'affirmation des classes moyennes émergentes. Un monde composé d'individus hyperconnectés, qui sera plus efficient et plus créatif.
Au total, un ouvrage qui invite à naviguer à travers les turbulences et l'accélération du temps, avec une idée optimiste à l'esprit : on peut maîtriser les circonstances et ne pas demeurer leur prisonnier.

3/ Observations robotiques
À la différence de Jaron Lanier, devenu non pas technophobe mais au moins technosceptique, Illah Reza Nourbakhsh (qui enseigne la robotique à Carnegie Mellon) a conservé tout son enthousiasme. Dans un ouvrage percutant, comme savent les faire les Presses du MIT, l'auteur nous implique dans une prospective sensée et sensible de l'univers des robots.
La grande question est de savoir comment nous allons mieux vivre avec ces créations, de plus en plus présentes et puissantes, aux frontières des deux mondes (physique et numérique). Remplis de capteurs, de processeurs et de moteurs, les robots (qu'aucun spécialiste de robotique ne se risquerait à définir) vont révolutionner nos existences sur les trois plans de l'action, de la perception et de la cognition.
Plus seulement ménagers ou domestiques, ils vont pleinement investir l'espace public, qu'il faudra désormais aménager et partager avec eux.
Court mais copieux, le livre est composé de scénettes de science-fiction, aux horizons 2030, 2050 ou 2231, suivies de développements moins imaginés mais tout aussi instructifs. Nourbakhsh a une jolie formule. Vers 2035, il n'est certain que d'une chose : nous serons presque en permanence aux côtés de robots dont nous ne connaîtrons pas immédiatement grand-chose, mais qui, eux, sauront beaucoup de choses sur nous.
Pour lui, il convient de les envisager comme une nouvelle espèce, à la fois concrète et virtuelle (car amenée à communiquer plus encore que les humains sur le Net).
À plus long terme, des nanorobots pourront probablement équiper l'humanité et la réparer, au jour le jour. Et l'auteur de rappeler que la robotique a plus à voir, déjà, avec la biologie moléculaire qu'avec la mécanique.



samedi 12 octobre 2013

Et si, les usages n'étaient finalement pas en phase avec les offres de 4G des opérateurs ? Thierry Bardy

Dans cette course infernale à l.augmentation déclaré.ARPU, les opérateurs dévoilent un à un leurs offres 4G variant entre 2 et 16 Go, souvent complétées par des services divers, tels que l'espace de stockage, catalogue de films… Cependant, quelques points importants semblent ne pas être pris en compte. Et si, aujourd'hui, les usages des Français n'étaient finalement pas en phase avec ces offres ?
Selon les derniers chiffres de l'Arcep, au premier trimestre 2013, le volume mensuel moyen de données consommées s'élevait à 158 Mo pour les clients mobiles. Et, selon la dernière étude de Prixtel réalisée par Ipsos en septembre 2013 sur les détenteurs de Smartphones, 83,1 % s'en servent pour naviguer sur Internet, mais seulement 11,5 % surfent sur le Net plus de 5 heures par semaine depuis leur mobile. Il ressort également de cette étude que 52,1 % des utilisateurs de smartphones visionnent des vidéos, avec seulement 0,6 % qui le font plus de 5 heures par semaine.
Par ailleurs, pour profiter de la 4G, il est toutefois, nécessaire de s'équiper d'un téléphone compatible. Jusqu'ici, peu de modèles ont été commercialisés. Parmi les produits disponibles, les Samsung Galaxy S3, Galaxy S4, Xperia Z de Sony, HTC One et One SV ou encore les Lumia 920 et 820 de Nokia. Sans oublier les iPhone 5S et 5C d'Apple qui, contrairement à l'iPhone 5, sont compatibles avec la 4G européenne.
La course à la 4G se révèle aujourd'hui être plus une course à l'augmentation de l'Arpu (chiffres d'affaires moyen par utilisateur), qui s'est effondré ces deux dernières années, qu'une rupture technologique en phase avec les réelles attentes du marché. A la question, êtes-vous intéressé par une offre 4G aujourd'hui ? 74,4 % des Français déclarent que non. Certes, les Français s'équipent de plus en plus de smartphones, mais leurs usages aujourd'hui n'ont pas encore été bouleversés. Il faudra attendre encore quelques mois pour avoir une réelle démocratisation de la visualisation de vidéos sur mobile, l'utilisation de la 4G prendra alors tout son sens. ■

mercredi 9 octobre 2013

De cadre sup à entrepreneur : un nouvel incubateur pour les porteurs de projet seniors


Installé depuis juin dernier à Paris, l’European Business Accelerator vise principalement d’ex cadres sup ayant un projet de création ou de reprise de start-up.

Avis aux créateurs, l’European Business Accelerator (EBA) cherche de nouveaux projets à accompagner. Un accélérateur de start-up de plus à Paris ? Oui. Sauf que, pour une fois, ne sont pas visés les jeunes créateurs du web en jean et basket mais d’ex cadres supérieurs en costume-cravate. La vocation de cette structure européenne (*) installée depuis cet été au cœur de Paris est d’aider des quadras/quinquas en reconversion à créer ou reprendre une start-up ou même intégrer une entreprise de croissance dans un poste opérationnel.

Echappant au radar de la plupart des incubateurs et autres pépinières d’entreprises existantes, cette cible de « seniors » est pourtant loin d’être négligeable. « A Paris, il existe une population importante de cadres et dirigeants en rupture professionnelle disposant d’un haut niveau de compétences, d’une forte expertise, éventuellement d’un réseau et souvent d’un capital à investir », explique Gilles Bouchard, le dirigeant d’EBA.

Sélection drastique pour formation à la création de haut-vol
Le candidat n’a pas besoin d’arriver avec une entreprise en cours de création, il peut aussi en être au stade de l’idée. Mais ne rentre pas à l’EBA qui veut. Outre la rédaction d’un dossier de candidature classique, il faudra passer trois entretiens dont un dernier devant un comité de sélection pour prouver ses capacités à affronter les incertitudes, à anticiper et à prendre rapidement des décisions, à manager une équipe, notamment. Si le candidat franchit tous ces obstacles, il va pouvoir démarrer le programme. A condition d’avoir quelques économies devant lui. Car le cout est de « 20 000 à 40 000 euros », selon les profils.


Mentoring intensif de 4 mois
Pour ce prix là, le porteur de projet va bénéficier d’un mentoring intensif de quatre mois, dispensé dans les locaux de l’accélérateur parisien ou en ligne. Les experts qui vont le suivre ne sont pas n’importe qui : anciens d’Harvard Business School ou d’autres grandes écoles, ils présentent « une triple expérience grands groupes, start-up et capital investissement ». Mise à niveau des basiques de l’entreprenariat, séances type « retour d’expérience », sessions thématiques (comment piloter l’équipe d’une start-up, comment gérer la trésorerie d’une start-up …) … l’objectif sera de mettre en condition technique et psychologique ces cadres qui veulent entreprendre. « On y joue les sparring partners, comme en boxe, pour faire acquérir à chaque dirigeant les caractéristiques et qualités d’un entrepreneur », précise Gilles Bouchard qui ajoute que l’EBA ne prend pas de participation dans les start-up évitant à celles ci toute dilution de leur capital au départ.
Un vivier de 200 entrepreneurs-investisseurs et de centaines de start-up
Dans le cas de projets innovants sur des marchés en pleine évolution, la méthode EBA consiste à tester et confronter l’idée ou le concept à des clients potentiels dans une permanente remise en question (voir témoignage dans l’encadré). Ce qui va permettre de transformer l’« invention » en un produit commercialisable et limiter ainsi les risques d’échec commercial.

Enfin, l’autre grand intérêt de cet accélérateur est de pouvoir s’appuyer sur un réseau de « 200 entrepreneurs-investisseurs et de centaines de start-up innovantes ». Dans ce vivier international, l’EBA se fait fort de trouver un éventuel partenaire qui pourra rendre le projet encore plus puissant ou ouvrir de nouvelles perspectives. Comme cet ex-cadre dirigeant dont le projet initial était de monter une chaîne de restaurants aux Etats-Unis et qui va peut-être lancer la filiale européenne d’un groupe de restauration américain.

jeudi 3 octobre 2013

Monsanto investit près de 1 Md$ dans le big data

Fondée par des anciens de Google, Climate Corporation fournit des analyses permettant d'optimiser le rendement des cultures
Selon le géant des biotechnologies végétales, la science des données est la prochaine grande étape pour l'agriculture. Et pour répondre à ces besoins, la firme vient de se payer un cabinet d'études pour un montant de 930 millions de dollars.

Le géant de l'agroalimentaire Monsanto a dépensé 930 millions de dollars pour acquérir le cabinet d'études américain Climate Corporation. L'entreprise gère une plate-forme logicielle qui collecte et traite des données climatiques, et ses résultats aident les agriculteurs à mieux planifier leurs cultures. « Quand les agriculteurs sont capables de produire plus, avec moins de ressources, tout le monde en profite », a déclaré hier le CEO de Monsanto, Hugh Grant, dans un communiqué.

Fondée en 2006, Climate Corporation a créé une plate-forme qui confronte « des données météorologiques locales très pointues, de la modélisation de données agronomiques, et des simulations climatiques à très haute résolution ». L'objectif est de fournir aux exploitants agricoles les informations dont ils ont besoin pour choisir l'assurance qui couvre le mieux leurs cultures en cas d'intempéries. Climate Corporation vend elle-même des polices d'assurance spécialisées. Selon le cabinet d'études, la science des données représenterait un marché de 20 milliards de dollars. Il s'étend « bien au-delà du coeur de métier de Monsanto ». Parmi les fondateurs de Climate Corporation - à l'origine, le cabinet s'appelait WeatherBill - on trouve plusieurs anciens salariés de Google.

Des concurrents déjà sur les rangs

DuPont Pioneer, concurrent direct du producteur de semences, s'est également mis sur les rangs pour fournir au marché de l'analyse de données spécialisée. Sa plate-forme Pioneer Field360, annoncée plus tôt cette année, est accessible par abonnement. Elle combine des données météo avec des cartes de terrain interactives et des outils pour suivre les évolutions. Ces produits suivent la tendance selon laquelle de plus en plus d'applications verticales s'orientent vers le marché plus large de l'analytique « big data ». Le « big data » fait référence à des quantités massives de données de toute nature, notamment des données non structurées, générées par les sites web, les capteurs, les médias sociaux et autres sources. Certains frameworks comme Hadoop sont déjà largement utilisés pour analyser ces grands ensembles de données, mais les vendeurs se mobilisent pour fournir rapidement des applications big data aux diverses industries qui se préparent à ces transformations.