vendredi 29 novembre 2013

My Little Paris est un exemple réussi de mariage entre média et e-commerce

My Little Paris + auFéminin : ce qui n’a pas été dit

Thierry Bardy - mots clés ; acquisition , presse valorisation ,

A l'exception du microcosme parisien de la publicité et des média , pas grand monde ne connaissait ou ne connait encore aujourd'hui My little Paris. Et pourtant son acquisition par Axel Springer  a fait l'objet d'un  bon nombre de papiers dans la presse et notamment la presse économique
J'organise très prochainement un event que j'ai appelé "soirée digital vintage"aux jardins de l'innovation des Orange Labs où je me propose de revenir sur les débuts de l'internet et de réfléchir sur le chemin parcouru !
Ce rachat m'interroge d'autant plus sur les caractéristiques de l'évolution de l'internet.

- Combien auFéminin et sa maison-mère, le Groupe Axel Springer, ont-il déboursé ?
Les médias se sont enflammés autour de la valorisation de la start-up : 24 à 40 millions pour l'Opinion, 30 à 50 millions pour les Echos, 40 millions pour le Journal du Net, 65 millions pour Frenchweb et jusqu'à 90 millions (de dollars) pour Techcrunch.
lors de son OPA sur auFéminin, Axel Springer avait valorisé le site 21 fois son chiffre d'affaires. Mais c'était en 2007... Plus récemment, Fimalac a mené deux acquisitions dans le même secteur avant l'été : Webedia (70 millions d'euros de valorisation pour 20 millions d'euros de CA, 3,5 fois le CA) et Allociné (67 millions d'euros pour 19 millions de CA, 3,5 fois le CA).
Les fondateurs de My Little Paris, courtisés depuis un an par de nombreux groupes médias, ont semble-t-il préféré faire un choix stratégique plutôt que purement financier : si les objectifs sont tenus à moyen terme, la valorisation et les montants touchés seront bien supérieurs.
Pour reprendre un autre indicateur phare du secteur internet, cette acquisition valorise à l'heure actuelle chacune des 75 000 abonnées My Little Box (60% du CA) à 320€ et chaque abonné aux newsletters à 16€ (1 million d'abonné(e)s, pour une activité média représentant 40% du CA).

Cette acquisition intervient à contre-courant dans l'univers des médias : il ne s'agit pas d'acquérir une audience (163 000 VU pour MyLittleParis en septembre 2013, alors qu'Aufeminin.com en comptait 12,9 millions selon Médiamétrie/Netratings),
ni une technologie et encore moins de prendre pieds dans l'univers de la data, le sujet à la mode en ce moment. Elle serait davantage à rapprocher de l'investissement récent de Condé Nast dans la start-up française Vestiaire-Collective, pour entrer  dans le e-commerce : depuis son lancement en 2011,
My Little Box a pris une part croissante dans l'activité du groupe, jusqu'à devenir sa principale source de revenus.
Mais si My Little Paris est un exemple réussi de mariage entre média et e-commerce, ce qui fait sa particularité, est avant tout son ton et son style, qui séduit désormais jusqu'au Japon.

AuFéminin a avant tout acheté une marque et un savoir-faire, un "lien de prescription" plus qu'une communauté, un univers plus qu'un site. Autant de notions intangibles et fragiles. Le principal défi pour auFéminin sera donc de conserver les équipes, le management et la culture de l'entreprise pour assurer la pérennité de cet esprit.





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