vendredi 26 février 2016

Google Compare ( comparateur d'assurances) s'arrete.

Thierry  Bardy







Assurance : fin de partie pour Google Compare
L’arrêt de "Google Compare" est passé  assez laconiquement dans les média et pour autant cette décision de Google me semble intéressante à analyser.
Si l'on en croit les experts, et c'est aussi mon avis,  les assurances (et la santé) seront les premiers secteurs d'activités où le big data jouera un role essentiel. Il devrait modifier considérablement leurs business models et permettre de développer des offres encore plus "margeantes" que celles d'aujourd'hui.
Aussi, dit- on  souvent que Google serait fortement intéressé pour acquérir un gros de ce marché du type Allianz ou Axa en Europe. L'annonce de l’arrêt de son comparateur d'assurances en est d'autant plus surprenant.
On ne peut pas comparer les prix d'assurance et de crédit comme on compare ceux d'hôtel ou de billets d'avion. Aussi, le groupe s'était limité aux marchés britannique et américain. Il espérait générer des revenus substantiels en convainquant les banques et les assureurs de payer une commission pour se faire référencer. Mais le projet s'est avéré excessivement lourd à gérer. Car, pour être autorisé à comparer les offres des assureurs auto, Google devait obtenir le feu vert des régulateurs financiers, dans chacun des Etats américains. Il devait aussi récolter des informations détaillées sur chaque conducteur, ce qui rendait le comparateur beaucoup plus fastidieux que Google Flight par exemple, son comparateur de vols aériens.
Plus important encore : Google n'a pas réussi à convaincre les grands assureurs et les grandes banques de participer au projet, ceux-ci n'ayant aucune envie de partager leurs profits avec les champions de la Silicon Valley.

Apple ou encore Orange dans leurs expériences bancaires devraient en tirer des leçons.
Car cet échec en dit long sur la difficulté des pure player ou des nouveaux arrivants  à s'imposer dans le monde de la finance.

Autre leçon à prendre, est la stratégie de Google en matière de diversification.
Rares sont les exemples où Google stoppe un  projet avant même d'avoir grimpé les premières pentes de l'hype de Gartner. A l'exception des Google glass et du desktop , peu de produits ou de services se sont vus stopper dans leur développement ou dans leurs phase beta .
Il est intéressant de noter que pour un ogre de la dimension de Google, ce n'est  jamais la dimension   technologique qui le fait rompre ou s'interroger. Il s'agit toujours de barrières dites exogènes à son marché naturel qui le contraint . Pour Google glass et Desktop, il s'agissait de raisons de privacy. Pour le comparateur d'assurances, les raisons sont davantage les barrières à l'entrée,  jugées trop hautes. La capitalisation boursière de Google lui permet de tout tenter en mode essai /erreur et ceci à mondre frais. Mais, il n'en reste pas moins vrai qu'un ogre de son espèce demeure encore tres politiquement correct.
Thierry Bardy



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