lundi 29 août 2016

Thierry Bardy - Innovation de rupture : l'ingredient essentiel à une diversification réussie.


Diversification tous azimuts...
L'impact du digital est devenu si important que beaucoup d'entreprises s'interrogent sur leurs avenirs. 
Pourront-elles agir demain comme aujourd'hui ? avec les mêmes atouts ou mêmes ressources ?.
Leur "coeur business" d'aujourd'hui sera -t-il celui de demain ? 
Michelin était parti du ferroviaire avec la Micheline, il se réoreinta sur le pneu et les guides touristiques. Les Japonais sont les champions incontestés de ces stratégies orthogonales.
Orange avec sa récente diversification dans la banque adopte une stratégie similaire.
On peut parler de diversification globale pour ces exemples. 
D'autres acteurs choisissent de contourner la nouvelle donne économique qui leur est imposée par le numérique et choisissent de se maintenir "coûte que coûte" dans leur "coeur business initial" Leur diversification est donc endogène à leur activité, les hotels Accor sont assez emblématiques de cette stratégie.
 
Diversification bien menée...
La diversification ne peut se résumer à un simple copier/coller de l'activité à conquérir, la diversification doit être la plus disruptive ou révolutionnaire possible. Concevoir une diversification en y intégrant une simple dose de digital est vouée à un échec certain. Un acteur qui voudrait agir sur la Fintech (banque et assurance) en s’acquittant tout simplement des artefacts du numérique commettrait une profonde erreur. Une démarche de design thinking en profondeur est nécessaire pour concevoir des ruptures d'usages profonds. 
Ces innovations de rupture sont d'autant plus utiles et nécessaires que le nouvel arrivant doit démontrer sa légitimité sur un marché où il est bien souvent inconnu.
 
Comment créer un nouveau busines model révolutionnaire en matière d'assurance ...
l'exemple du chinois TongJuBao n'est absolument pas une diversification d'activité, puisqu'il s'agit là d'une start up, qui a monté son business à partir d'une page blanche. 
Mais cette start up donne les clés de ce que doit être une diversification dans le domaine de l'assurance ou plus largement de la Fintech .
La jeune pousse permet aux particuliers de se fédérer pour se protéger d'un risque donné.
Après plus d'un an d'activité en Chine, elle vise les Etats-Unis et l'Europe.
« Assureur ? Non, je ne suis pas assureur, pas plus qu'Airbnb n'est hôtelier. » Et quand  on demande de préciser le modèle à son créateur  (« Se protéger ensemble » en chinois).

C'est bien de l'Internet collaboratif, de peer-to-peer ou de crowdfunding  dont on parle.
Et comme le célèbre site de réservation américain avec les hôteliers, il s'agit de « shunter » les représentants d'une profession bien établie, celles des Allianz, AXA, GMF, Aviva  et autres.


Répondre tout simplement à une demande sous une forme révolutionnaire 
Le constat de départ de Tang Loaec ? « Chacun a besoin de se protéger, mais personne n'aime les assureurs », affirme-t-il. Le principe est simple : plutôt que de souscrire de manière individuelle un contrat auprès d'une compagnie d'assurances, le site propose à tous ceux qui veulent se couvrir vis-à-vis d'un risque donné de rejoindre une communauté. Chacun paie son écot, l'argent sert à dédommager ceux qui sont touchés et, s'il en reste en fin d'année, alors l'excédent est retourné aux membres, chaque communauté étant financièrement indépendante l'une de l'autre.

Après un an d'activité, TongJuBao revendique 10.000 membres. Le site ne fait pas dans l'assurance-vie, ni dans les catastrophes naturelles, faute de réserves suffisantes, mais plutôt dans les risques sociaux ou familiaux, comme un divorce, qui peut s'avérer très douloureux financièrement. En payant 400 yuans, droit d'entrée minimum, une personne séparée en touchera 1.200 par mois pendant un an. Autre risque proposé, l'enlèvement d'enfant, une des plaies méconnue de Chine ! On en dénombre 10.000 par an officiellement, mais le chiffre serait sous-évalué.

Soutenu par les fonds SOS Vie et Huaxia Finance, TongJuBao compte parmi la poignée de sites de peer-to-peer dans le domaine de l'assurance. « Une demi-douzaine », estime Tang Loaec. Pour exporter son modèle aux Etats-Unis, la jeune pousse, qui utilise la marque P2P Protect à l'international, a créé une coentreprise avec la fintech Kuber Financial. Lancement visé d'ici à la fin de l'année. L'Europe, notamment la France, est dans les tuyaux également

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