"Really breakthrough", et je pearle en connaissance de cause...
Il y a 5 ans, Piaggio faisait un pari invraisemblable : vendre un scooter au prix d’une voiture. Les premiers indices de la crise étaient déjà là, les scooters chinois commençaient à débarquer, tout indiquait qu’il fallait aller se battre très très fort sur le terrain du prix. Piaggio décide le choix radicalement inverse. 5 ans après, le scooter à trois roues est le plus vendu en France, en volume (le cap des 60.000 sera franchi cette année), il est même le seul à résister à la décroissance du marché (baisse de 8% entre 2011 et 2012, mais le marché du 125 classique est en baisse de 17%). personne n'aurait pu imaginer de tels résultats.
Il y a 5 ans, Piaggio faisait un pari invraisemblable : vendre un scooter au prix d’une voiture. Les premiers indices de la crise étaient déjà là, les scooters chinois commençaient à débarquer, tout indiquait qu’il fallait aller se battre très très fort sur le terrain du prix. Piaggio décide le choix radicalement inverse. 5 ans après, le scooter à trois roues est le plus vendu en France, en volume (le cap des 60.000 sera franchi cette année), il est même le seul à résister à la décroissance du marché (baisse de 8% entre 2011 et 2012, mais le marché du 125 classique est en baisse de 17%). personne n'aurait pu imaginer de tels résultats.
Les clés sont simples
-penser différemment les limites de son marché (on est pas sur le "2 roues", on est sur le déplacement urbain)
-une étude précise des besoins des consommateurs : les encombrements des grandes villes et le besoin de sécurité.
-un cahier des charges avec un objectif simple : on trouve mieux si l’on sait ce que l’on cherche vraiment. (cette phrase est directement issue de la doctrine d'innovation mise en place chez Seb)
-une innovation de rupture immédiatement visible. 3 Roues c’est plus de sécurité, c’est évident, comme une cuillère d’huile dans une friteuse SEB, c’est moins d’huile, c’est évident
-construire les barrières à l’entrée par une innovation technologique difficilement copiable : il a fallu 5 ans aux concurrents pour commencer à entrer sur ce marché.
Les autres plus opérationnelles
-un produit impeccable. Si les premiers MP3 avaient été défaillants, le déficit de réputation aurait tué l’innovation. Justement parce qu’elle représente une rupture considérable
-une mobilisation des forces de vente : les commerciaux ont peut-être douté quand ils ont vu débarquer ces drôles d’engins, personne ne l’a senti, et il en a fallu de la force de persuasion pour convaincre le client de lâcher 3 fois ce qu’il pensait payer en entrant dans la concession
Les conséquences sont considérables
-c’est évidemment la relance de l’industrie en Europe (à Pontedera, 3 usines, à 30km de Pise)
-c’est surtout le développement de nouveaux services
C’est là que l’affaire devient vraiment passionnante. Si vous vendez un scooter au prix d’une voiture, vous ne pouvez plus accueillir les gens, une nouvelle clientèle, dans des garages graisseux, avec des meccanos qui ne tiennent pas les délais. Les services eux-aussi montent en gamme, et le client paye plus pour des services plus précis. Le cercle vertueux s'installe, y compris (je l'espère, je n'en sais rien) sur les salaires de ceux qui travaillent à l'intérieur du cercle
Vous ne construisez plus un produit, vous construisez un système. Et là, le monde vous appartient
Oui, le scooter MP3 est un cours d’économie de marché, comme la friteuse sans huile de SEB. Mais pitié, Piaggio et Seb n’ont pas eu besoin de « forums », de « colloques », de rapports gouvernementaux pour « favoriser la culture de l’innovation », ils ont juste besoin de marges. Et plus de marges, c’est moins de charges. Je sais bien que ça peut vous énerver, c’est pourtant aussi simple que le sentiment de sécurité que vous avez sur 3 roues, ou que la cuillère d'huile dans une friteuse
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