Thierry Bardy - Mots clés ; innovation , telco , Michel Combe , ALU.
Innovation dans les télécoms, l'Europe aux abonnés absents ?
Thierry Bardy , Quelque peu "telephoné" à mon gout, mais toujours aussi intéressant de lire le plus visionnaire des managers des Telco.
Autre chose un peu gênant du papier; l'utilisation du mot "innovation" à toutes les sauces et notamment dans le titre . Je ne ne vois pas en quoi la concentration du marché Europeen en un oligopole vertueux et des partenariats entre acteurs peuvent être connotés "Innovation"...
Donner des axes de nouveaux business models et de nouvelles répartitions de revenus entre les acteurs auraient pu nous faire prendre conscience qu'agir dans l'ère OTT ne peut s'appréhender qu'avec de nouvelles logiques...
Texte des Echos, Les fêtes qui viennent de s'achever ont été une célébration du numérique, avec des ventes records de terminaux et de services. Pourtant, les professionnels de la filière réunis cette semaine à Las Vegas pour le CES ont un sujet plus alarmant à traiter : celui de l'écart grandissant entre les possibilités des divers appareils connectés et la capacité des réseaux de télécoms européens. Car en matière de couverture très haut débit, l'Europe est désormais à la traîne.
Autre chose un peu gênant du papier; l'utilisation du mot "innovation" à toutes les sauces et notamment dans le titre . Je ne ne vois pas en quoi la concentration du marché Europeen en un oligopole vertueux et des partenariats entre acteurs peuvent être connotés "Innovation"...
Donner des axes de nouveaux business models et de nouvelles répartitions de revenus entre les acteurs auraient pu nous faire prendre conscience qu'agir dans l'ère OTT ne peut s'appréhender qu'avec de nouvelles logiques...
Texte des Echos, Les fêtes qui viennent de s'achever ont été une célébration du numérique, avec des ventes records de terminaux et de services. Pourtant, les professionnels de la filière réunis cette semaine à Las Vegas pour le CES ont un sujet plus alarmant à traiter : celui de l'écart grandissant entre les possibilités des divers appareils connectés et la capacité des réseaux de télécoms européens. Car en matière de couverture très haut débit, l'Europe est désormais à la traîne.
Elle s'est engagée dans le cercle vicieux d'une concurrence focalisée
uniquement sur les prix qui pousse les opérateurs à réduire leurs
investissements et détruit leur capacité d'innovation. Mauvaise nouvelle pour
l'Europe et ses consommateurs !
L'Europe a défini des objectifs ambitieux dans le cadre de son Agenda
numérique. Seulement, il y a loin de la coupe aux lèvres : l'Association des
opérateurs européens (ETNO) estime de 110 à 170 milliards supplémentaires les
investissements nécessaires pour accomplir cette feuille de route d'ici à 2020,
qui pourraient créer 5,5 millions d'emplois pour les jeunes diplômés européens.
En 2014, l'industrie européenne des télécoms a un besoin vital d'une
stratégie plus favorable à l'investissement. L'Europe doit se lancer dans la
course aux infrastructures de très haut débit. Elle a démontré qu'elle peut
faire la course en tête, avec le lancement à grande échelle des services 3G,
avant les Etats-Unis ou l'Asie. Il s'agit maintenant de prendre le virage de la
4G et de la fibre. Pour le coeur de réseau, le temps également est venu de
bouger en passant au tout-IP (Internet Protocol) et au « cloud computing ».
Aujourd'hui, un nouveau partage international du travail semble se dessiner
dans lequel les opérateurs profitables seraient aux Etats-Unis et les
plates-formes Internet américaines viendraient capter l'essentiel de la valeur
résiduelle en Europe, avec les centres de développement des logiciels en Inde et
les industries en Chine.
Pour ne pas devenir le « naïf du village global », l'Europe doit :
Sortir d'un mode de concurrence consistant à casser les prix à court terme.
Le chiffre d'affaires des
opérateurs européens est attendu en baisse annuelle de 2 % dans les prochaines
années. Il leur deviendra de plus en plus difficile d'investir, alors que les
services rendus sont plus que jamais nécessaires à la société.
L'Europe doit revoir l'allocation du spectre de fréquences mobiles : cette
ressource naturelle rare peut et doit être mieux utilisée qu'elle ne l'est
aujourd'hui.
Il faut aussi arrêter de penser que la filière télécoms peut continuer avec
120 opérateurs mobiles différents en Europe, soumis à des règles et procédures
différentes d'un pays à l'autre. Aux Etats-Unis comme en Chine, on trouve 3 ou
4 champions qui mènent le jeu, coopèrent efficacement avec les grands acteurs de
l'Internet et fournissent une grande diversité de services de qualité.
L'Europe a besoin d'édicter des règles partagées et efficaces au sujet de la
neutralité du Net, qui permettraient aux opérateurs de se différencier en
renouant avec l'investissement.
L'harmonisation des réglementations via le marché commun numérique est une
nécessité, tout en permettant la consolidation des réseaux, par des accords de
partage ou des fusions. Pour tenir l'Agenda numérique, les acteurs européens ont
également à explorer la voie des partenariats.
La démarche permettra de faire renaître en Europe une concurrence favorisant
l'innovation, dans un cadre où les consommateurs pourront avoir le choix, en
fonction du niveau de qualité, de vitesse et de capacité effective de connexion
- et aussi du prix.
Enfin, la concurrence à laquelle font face des équipementiers comme les
autres acteurs de la filière doit se faire à armes égales. L'Europe peut
s'assurer du respect des réglementations sociales et environnementales ainsi que
des codes de responsabilité et d'éthique des affaires.
L'Agenda numérique pour l'Europe fixe un cadre ambitieux et clair. Pour que
l'Europe refasse rêver et offre des perspectives à ses citoyens, l'innovation
doit devenir son grand combat.
Michel Combes
Michel Combes est directeur général d'Alcatel Lucent.
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