Un ordinateur qui nous parle, répond à nos questions
et fait ce qu’on lui demande ? Un rêve humain qui a fait son chemin depuis 2001,
L’Odyssée de l’Espace.
Les inventeurs de Siri sont aujourd’hui en train de créer
Viv : un « Global Brain » capable d’apprendre de façon autonome et de compléter
son propre code de programmation.
Bien que de nombreuses formes d’Intelligences
Artificielles nous aient enthousiasmés jusque-là, Siri, avec sa voix tendre et
ses réponses non sans humour à nos questions taquines, a très vite occupé une
place singulière. Dans la pop-culture, pour les fans de la série How I Met
Your Mother, il est devenu le fantasme de Raj, une beauté qui est prête à
faire tout ce que l’on veut, si on sait lui parler correctement. Mais justement,
ce qui casse le naturel dans notre relation avec Siri, c’est bien ce besoin de
lui parler « de façon à » ce qu’il puisse traiter nos demandes. On ne peut lui
demander que certaines informations ou actions d’une façon qui reste peu
naturelle… Nous sommes encore bien loin du scénario du film Her avec
Scarlett Johansson et Joaquin Phoenix, où l’IA et son utilisateur vivent une
relation amoureuse pleine d’émotions. Mais ne nous en rapprochons-nous pas ?
Viv
Labs serait en train de révolutionner le domaine de l’IA en ce moment
même, avec à sa tête des anciens d’Apple : Dag Kittlaus, Adam Cheyer et Chris
Brigham. D’après Oren Etzioni, qui dirige le Allen Institute for Artificial
Intelligence, si l’équipe parvient à ses fins, ils entrouvriront les portes d’un
nouveau marché qui vaudrait des milliards de dollars…
Avec Viv, vous pourriez bavarder comme bon vous
chante car il serait capable, avec son programme d’origine, de vous poser des
questions, jusqu’à ce qu’il comprenne exactement ce que vous désirez. Il
enregistrera vos questions, vos réponses, vos préférences et apprendra de chaque
discussion pour s’auto-coder en live, en faisant évoluer son programme afin
d’être plus performant à l’avenir. Nous ne sommes donc pas vraiment dans
Her, mais on se sent quelque peu projeté dans Transcendance,
le dernier film de Johnny Depp.
Voici les humbles ambitions de Cheyer : “Now
I want to do something bigger than mobile, bigger than consumer, bigger than
desktop or enterprise. I want to do something that could fundamentally change
the way software is built.” Viv, connecté à Internet, deviendrait petit à
petit une intelligence universelle. Serait-ce là le nouvel Internet ? Le nouvel
ordinateur ? La nouvelle machine qui pourrait détruire les emplois de l’Homme?
L’ordinateur qui nous aidera à avancer plus rapidement dans nos recherches
scientifiques ? Pour ce qui est de la destruction des postes, il est vrai que
les innovations technologiques inventent souvent plus de postes qu’elles n’en
détruisent. Dans le passé, les professions les plus touchées étaient celles qui
nécessitaient peu d’éducation, mais la nouvelle vague pourrait toucher tous les
sphères. C’est ce qu’indique une des dernières études du Pew Research Center “AI, Robotics, and
the Future of Jobs”.
Aujourd’hui, quand nous parlons de « Smart
devices » comme la Smartphone ou la Smart tv, il s’agit le plus souvent de
réunir personnalisation, connexion (et cloud), social media et contenus. Cette
smart-vague d’innovations a déjà modifié de fond en comble les métiers de la
communication et beaucoup cherchent encore à intégrer la digitalisation dans
leurs systèmes et organisations d’entreprises. Le consommateur s’adapte bien
plus vite que ses séducteurs aux nouveautés. Quelles conséquences d’une
révolution de l’IA pouvons-nous imaginer ?
- Le CRM deviendrait un tout nouveau métier : le
vrai « one to one » serait enfin possible (Minority Report !
Bon j’arrête avec les films..). Ce métier peu aimé des créatifs pourrait
redevenir sexy.
- Faire un Benchmark pourrait ne prendre plus que
quelques minutes… il suffirait en réunion de demander à Viv de sortir les
derniers chiffres. Bye bye les coûts de veille…
- Les objets connectés pourraient non seulement
enregistrer nos préférences, mais aussi nous conseiller sur une meilleure façon
de les utiliser ou de les combiner entre eux...
Mais ce que Viv pourrait également faire, ce
serait browser le web ! Imaginons qu’il ait une capacité énorme à chercher et à
trouver ce que vous désirez. L’internaute ne se contenterait plus d’accéder au
contenu que lui propose le site sur lequel il est tombé en adoptant une des
mille façons de chercher une information sur Google. Comme le prévoyait Chris
Anderson, le web deviendrait une énorme application dans laquelle on n’aurait
plus autant besoin de « surfer ». Mais si vous cherchez un heureux hasard, vous
n’aurez qu’à le demander. Fini le filter-bubble à cause d’algorithmes qui
essaient de deviner ce que l’on aime ! Viv aidera l’internaute à trouver
exactement ce qu’il veut. Tous les doublons ou contenus de moindre qualité
pourraient ainsi être amenés à disparaître de votre vue. Les médias pourraient
voir leurs modèles se réinventer. Les intermédiaires, filtres de qualité,
risquent de devenir de moins en moins utiles ; les journalistes freelances, les
bloggeurs, les artistes et tous les créateurs pourraient voir leurs économies se
« libérer » en obtenant un contact plus direct avec leurs audiences…
Et le brand content dans tout ça ? Il n’aura qu’à
être vraiment bon, ciblé et bien réalisé. Un peu comme aujourd’hui. Mais s’il
est rangé sous les bons mots clés, il aura peut-être besoin d’un peu moins de
paid et d’earned média. Où qu’il soit, si Viv connaît bien vos
goûts, il les dénichera pour vous…
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