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mardi 13 août 2013
Le mobile est-il l'avenir des magasins physiques ? Showrooming mais aussi ...
Thierry Bardy
L'utilisation du mobile en magasin ne cesse de progresser. Les enseignes craignent le phénomène du showrooming - qui voit les consommateurs rechercher des offres concurrentes via leur smartphone - ou essaient de tirer profit de cette opportunité de contact et d'enrichissement de leur CRM. Mais que font réellement les utilisateurs qui dégainent leur mobile en boutique ?
Pour la plupart d'entre eux, ils prennent les produits en photo, répond Comscore Mobilens, qui dénombre 6,3 millions de Français agissant ainsi, un chiffre en progression de 33% entre novembre 2011 et 2012. Ils sont d'ailleurs 3,7 millions à envoyer des photos de produits à leur entourage, soit 35% de mieux qu'un an auparavant. Quant à l'envoi d'un SMS et au coup de téléphone à un proche, ils progressent de 31% sur la période. Tous ces usages devancent donc encore largement la comparaison de prix et la recherche d'informations sur le produit.
En mai 2012, une étude menée par Nielsen aux Etats-Unis démontrait par ailleurs que les usages mobiles en magasin varient considérablement en fonction de la nature de l'enseigne. Ainsi, utiliser ou demander un coupon de réduction est particulièrement populaire dans les épiceries (41% des consommateurs mobinautes), les grands magasins (41% aussi) et les magasins d'habillement (39%). Il apparaît d'autre part que plus l'achat est réfléchi, plus l'acheteur s'appuie sur son smartphone. Raison pour laquelle dans les enseignes de produits électroniques, une grande majorité de consommateurs consulte des évaluations (73%), compare les prix avec d'autres magasins (71%) et scanne des QR codes pour obtenir davantage d'information sur le produit (57%).
Quels sont
les usages les plus fréquents des consommateurs qui dégainent leur smartphone en boutique ? Et quels
dispositifs les enseignes mettent-elles en place de leur coté ?Au delà du showrooming ...
CRM Le numérique apporte aux magasins des outils d'aide à la vente
extrêmement puissants, notamment en matière de CRM et d'utilisation des données
clients. En effet, le client qui paie en espèces, mais également par
carte bancaire, ne laisse au marchand aucune trace de son achat. Pas question
donc de profiter de la connaissance de son historique et de ses goûts pour mieux
le cibler à l'avenir. Et encore moins de lui proposer une réduction sur
l'article convoité auquel il a finalement renoncé. En revanche, l'enseigne peut
mettre en place ces pratiques avec un client qui paie avec son mobile ou
s'identifie à son CRM.
C'est la réflexion qui a guidé Sephora, dont l'application CRM
MySephora développée par Cy-Play et installée sur l'iPod Touch des vendeurs ou
sur le mobile des clients lui permet d'utiliser en boutique son moteur
de recommandation de produits auprès des détenteurs de sa carte de
fidélité. L'application regroupe aussi l'historique d'achat et les
promotions auxquelles a droit le client, mais permet également de modifier ses
coordonnées et donc de qualifier la base de l'enseigne.
Géolocalisation Particulièrement propice dans les surfaces de vente très étendues, la
géolocalisation a tapé dans l'œil de certains hypermarchés et centres
commerciaux, notamment chez Unibail-Rodamco. Ainsi, les
Quatre Temps utilisent Google Indoor Maps depuis septembre 2012 pour
permettre aux visiteurs de se localiser et de trouver les meilleurs
itinéraires. Le système se couple de fonctionnalités de fidélisation.
Pour son lancement par exemple, les utilisateurs ayant effectué trois visites au
cours de la semaine dans l'un des centres commerciaux participants gagnaient une
place de cinéma, grâce à l'intégration du dispositif avec la fonction de
check-in "Lieux" de Facebook. On imagine aussi très
bien les possibilités de couponing ciblé qu'offre un tel système,
éventuellement appuyées sur les nombreuses applications mobiles de
géolocalisation ou de check-in à finalité marchande qui
fleurissent.
En matière de fidélité, le mobile apporte bien sûr une facilité d'utilisation
qui manquait aux cartes plastiques ou cartonnées : toujours sous la main,
toujours à jour. Flairant la bonne idée, la société Snapp a créé l'application
FidMe, qui se connecte aux programmes de fidélité des enseignes et
remplace les cartes physiques que l'on présente habituellement en
caisse. Monoprix, par
exemple, peut envoyer des coupons ciblés à leurs clients via l'application. Les
enseignes n'ont finalement même plus besoin de développer leur propre appli
mobile. Le back-office mis au point par Snapp permet par ailleurs de
réaliser des analyses cross-enseignes. Autant de possibilités
qui rappellent un m-wallet de cartes de fidélité et de coupons lancé plus
récemment par Apple : la
fonctionnalité PassBook d'iOS 6.
Communication Le mobile offre également à l'enseigne une
opportunité de dialogue avec l'acheteur. C'est ainsi que
l'application Critizr permet aux clients de "râler utile" (la queue en caisse
est trop longue, où avez-vous caché le liquide-vaisselle, vos fraises sont
délicieuses...) et donc au marchand de réagir à chaud (nous
allons ouvrir une caisse supplémentaire, au fond du magasin à gauche, merci nous
allons nous réapprovisionner...). Auchan, Carrefour et bon nombre
d'indépendants se sont déjà approprié cette solution.Encourager l'achat et le paiement mobiles
Technologies /paiement Il ne faut pas l'oublier, l'un des intérêts que trouvent les marchands au
rapprochement du mobile et des magasins est de faire profiter le premier
des taux de transformation 10 à 15 fois supérieurs des seconds. Raison
pour laquelle l'enseigne britannique Marks&Spencer a tout simplement décidé
de déployer et d'offrir le Wifi
dans 400 de ses magasins au Royaume-Uni. Ceci facilite l'accès à des
informations produit complémentaires ainsi que la prise de commande sur mobile,
lorsqu'un article n'est pas disponible sur place ou encore quand le client
désire faire personnaliser le gâteau d'anniversaire vu en vitrine. Et pour ne
régler qu'un sandwich, Marks&Spencer prévoit également d'installer des
dispositifs NFC en parallèle des
caisses pour lui éviter de faire la queue.
Le paiement sans contact fait d'ailleurs l'objet d'une expérimentation dans
le supermarché Casino du
centre commercial Les Belles Feuilles, dans le 16ème arrondissement de Paris. Les clients équipés d'un smartphone NFC sur lequel ils ont installé
l'application mCasino NFC n'ont qu'à passer leur mobile à proximité des
étiquettes NFC présentes sur tous les articles du magasin pour voir
apparaître des informations produits et placer l'article dans leur
panier. Il est également possible de paramétrer l'application en
fonction de ses préférences d'achat et de recevoir des alertes ou des offres
promotionnelles ciblées. L'acheteur, qui voit donc évoluer en temps réel le
montant de ses achats, n'a plus qu'à présenter son mobile en caisse
devant le lecteur NFC pour lui transférer son panier virtuel. Il
choisit le mode de paiement (NFC, espèces ou carte bancaire) et de livraison qui
lui conviennent. La France reste cependant loin derrière la Corée du Sud, où
20 millions de personnes emploient leur mobile NFC pour payer en boutique, dans
le bus ou en taxi.
Utiliser le mobile pour fluidifier le paiement en magasin fait évidemment
partie des pistes les plus prometteuses. Ainsi, Skimm permet aux marchands ayant
installé son application sur leur mobile, tablette, PC ou caisse enregistreuse
d'afficher ou d'imprimer sur un ticket un QR code identifiant la
transaction, que le client n'a qu'à scanner et valider au moyen d'un
code Pin pour déclencher le paiement. Solution pratique également pour éviter au
client de se déplacer en caisse, par exemple au restaurant. Plus largement, le
paiement mobile se révèle naturellement adapté pour éviter de payer en
caisse, en transformant les vendeurs en "caissiers volants" capables
d'encaisser un paiement dans les rayons du magasin. Et pourquoi ne pas aller
jusqu'à la commande sur mobile comme le pratique McDonald's France : le client
commande en ligne, se rend en restaurant, passe devant une borne le code-barre
de confirmation reçu sur son mobile et lance la commande.
En amont de l'achat, le canal mobile peut aussi être employé pour aider le
consommateur. Décathlon a
ainsi développé un prototype de géolocalisation indoor destiné à guider
le client dans les rayons. Celui-ci se place sur l'une des zones
d'appel et indique via l'appli de l'enseigne qu'il a besoin d'aide. Les caméras
couvrant le magasin le repèrent, le harponnent et le guident, ou transmettent
l'information sur les tablettes des vendeurs. Le dispositif peut également
pousser des notifications en fonction du rayon ou de l'article devant lequel se
trouve le consommateur, localisé à 25 centimètres près.La photo est l'usage mobile le plus fréquent en point de vente
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