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mardi 26 mars 2013
Le robot, nouveau meilleur ami du travailleur ?
En comparaison du nombre d'emplois manufacturier, il y a plus de robots en Allemagne, au Japon et en COrée qu'en France. Dans ces trois pays, le taux d'emploi est aussi meilleur qu'en France. Compétitive, la collaboration homme-robot profite à la croissance.
Bruno Bonnell est le président de Robopolis et du Syndicat de la robotique de service (Syrobo).
De la célèbre Maria du film « Metropolis » au T-800 de « Terminator », les robots de fiction ont souvent été décrits comme des concurrents, voire des ennemis de l'homme. Les déclarations caricaturales de la société taïwanaise Foxconn, qui vise à remplacer 1 million de ses employés par des « Foxbots », confortent la vision négative d'une robotique de substitution aux travailleurs humains. C'est pourtant un a priori faux : la robotisation entraîne bien une croissance de l'emploi et, mieux, contribue dans de nombreux cas à son ennoblissement.
Le nombre de robots pour 10.000 emplois industriels est un bon ratio pour s'en convaincre. Il est de 250 pour l'Allemagne, qui compte 8 millions d'emplois manufacturiers, et respectivement de 305 et 290 au Japon et en Corée, tous deux champions du plein emploi. À l'inverse, en France, il n'est que de 120, et le nombre de personnes travaillant dans l'industrie (3,3 millions) ne cesse de décroître. Sans être la panacée, la robotisation des entreprises est un facteur de compétitivité.
Au robot les tâches ingrates, à l'homme la réflexion
La France peine à accélerer le tempo dans la robotisation industrielle
Au-delà, l'association du robot et de l'homme améliore aussi la qualification de ce dernier. On parle de plus en plus de « cobotique », où le robot collabore avec un professionnel, même dans les activités les plus inattendues. Le pâtissier Richard Sève, à Lyon, qui produit près de 1 million de macarons par an, vient de commander un robot pour l'aider à les fabriquer. Ainsi, dit-il, il pourra trouver des nouvelles recettes et améliorer le goût, plutôt que de passer des heures fastidieuses au remplissage et à l'assemblage. Un autre exemple est le robot assistant opératoire, comme Rosa de la société Medtech, qui intervient dans les tissus complexes du cerveau. Le geste chirurgical étant exécuté avec plus de précision par la machine, le neurochirurgien passe plus de temps sur le diagnostic et la préparation.
Le robot ne remplace donc l'homme que pour des tâches de force, ingrates et laborieuses, mais peut permettre à un humain de mieux exprimer son talent. Loin d'être une compétition, l'avenir de la robotique sera une coopération avec les hommes pour plus d'expression de l'excellence de chacun.
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