vendredi 1 novembre 2013

Quand la médecine se marie avec big data et réseaux sociaux

Thierry Bardy - mots clés: big data, médecine, santé

Dans une société en pleine métamorphose due aux usages du numérique, le monde de la santé doit s'adapter, ne plus voir Internet et les discussions des patients comme des menaces, mais plutôt comme une chance pour l'amélioration de la qualité des soins.

La médecine et le monde de la santé n'échappent pas à cet ouragan que beaucoup qualifie de Big data. Ce phénomène est susceptible de modifier les pratiques et les relations entre soignés, et soignants.
La modernisation du système de santé et sa réforme, nécessaire, passera forcément par une utilisation généralisée des technologies numériques de l'information ou big data : la télémédecine comme outil de désenclavement géographique et de lutte contre les déserts médicaux, les systèmes d'information pour l'amélioration continue des soins, l'imagerie médicale numérisée, la gestion des parcours de soins, l'open data ou l'ouverture des bases de données médicales en sont autant d'exemples.

Un savoir profane, mais expert
Aujourd'hui, Internet a rendu possible l'accès immédiat aux connaissances et le partage du savoir. 80 % des internautes ont consulté le réseau pour une recherche ayant trait à la santé. Les patients communiquent entre eux sur des forums de discussion, des communautés de patients, partagent et échangent des expériences relatives à leur santé, constituant ainsi un véritable savoir, profane, mais expert, de leurs maladies. Savoir qui n'est pas toujours pris en compte par les acteurs de santé, probablement déstabilisés par cette remise en cause d'une relation médecin - patient descendante et cette nouvelle donne numérique.

Améliorer la surveillance du médicament
Concernant les effets indésirables des médicaments, des volumes d'information gigantesques sont rapportés chaque jour par les internautes dans les forums et les réseaux sociaux. Cette information n'est aujourd'hui pas analysée dans les circuits de surveillance du médicament, alors qu'elle constitue une valeur et peut venir compléter la chaîne de surveillance du médicament. L'actualité du médicament, qu'il s'agisse du Mediator ou des 18 000 morts annuels en France liés aux effets indésirables de ces derniers montrent la nécessité de compléter et d'améliorer en permanence ce système de surveillance à travers notamment les réseaux sociaux.

A partir de ce constat, le big data ou plus exactement la BI (Business intelligence) médicale est appelée à jouer un grand rôle dans la médecine de demain. Si l'on écoute IBM, ce serait un vrai eldorado !!!
L.´IGR de Villejuif, Pasteur, les laboratoires pharmaceutiques avec qui j'échange sur des best practice en matière de Big data travaillent déjà sur des modèles d'analyses pointus concernant les messages des internautes.
Leurs travaux consistent à identifier via les reseaux sociaux les signaux faibles concernant par exemple des effets indésirables d'un médicament.
Il s'agit de "faire parler le web" dans toutes sa dimension, dans toute son intimité.
Les technologies utilisées reposent sur le "web mining", le "text mining", le "speech mining" ou dans une dimension plus temporelle ou/et marketing le "Réal Time marketing" RTM
L'enjeu est de savoir traiter, analyser ces sources de données, non encore exploitées aujourd'hui.
Si la tâche est complexe, le principe de base, lui, reste simple : écouter le patient...


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