Chère Recherche ... Excellente analyse
Par Daniel Fortin
Chère rechercheLe chiffre claque comme une gifle à la face d'un système gangrené par
l'inefficacité et la « sur-administration ». 48 % : c'est - calculée par la Cour
des comptes - la hausse des financements publics en faveur de la recherche entre
2006 et 2013. Le problème est que cette progression vertigineuse des dépenses
n'a débouché sur aucune amélioration de notre performance globale dans ce
domaine. Sur la même période, la part de notre effort de recherche dans le PIB est restée, elle, désespérément stable
à 2,2 %. Où est l'erreur ? Certainement pas dans la compétence intrinsèque de
nos scientifiques. Il suffit, pour s'en persuader, de mesurer l'époustouflant
travail accompli en ce moment même par les chercheurs du CEA afin de permettre
un jour aux personnes paralysées de marcher. Encore moins dans la volonté
politique. Il n'existe pas un gouvernement qui n'ait, de bonne foi, cherché à
améliorer la situation de notre communauté scientifique. Le problème vient de la
méthode. Chaque réforme a apporté son lot de nouvelles structures, dessinant à
la longue une bureaucratie kafkaïenne, coûteuse et paralysante. Et chaque
ministre y est allé de son dispositif de financement arrosant le plus largement
possible, sans souci réel de l'efficacité des fonds ainsi dispersés. Il n'est un
secret pour personne que les multiples aides à l'innovation ne génèrent le plus
souvent que des effets d'aubaine pour les entreprises qui les reçoivent. Celles
qui en auraient le plus besoin n'en disposent pas, car leur taille trop faible
leur interdit de se lancer dans des politiques ambitieuses de R&D.
Gaspillage, manque de résultats, découragement : là encore, le mal est profond
et finit par occulter le véritable niveau de notre recherche. C'est, ici aussi,
une transformation radicale de nos habitudes qu'il faut engager.
On aurait pu finir par Chèr "Paul" de compétivité, car le constat est identique, mais c'est une autre histoire.
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