Thierry Bardy ; Masstige , marketing , design tendance...
Depuis dix ans, le marketing gagnant se nomme
« masstige ». Ce néologisme, contraction de « mass market »
et prestige, exprime l'alliance des codes du haut de gamme avec la fourniture
d'un produit de bonne qualité standard. Le prix ? Un peu plus cher qu'une
marque de « mass market » mais sans hausse au-delà de 10 à
15 %. Le consommateur européen est demandeur de cette nouvelle « catégorie
marketing » qui lui donne l'illusion d'être riche en étant simplement aisé.
Nespresso est la marque symbole du masstige : tous
ces codes du luxe, dans les produits, le service et les rares lieux de la
marque pour une capsule à 40 centimes ! Beaucoup peuvent s'offrir ce petit
plaisir. La masse des consommateurs est là, et chacun d'entre eux se sent
honoré par ces délicates attentions issues du marketing « prestige ».
Le bijoutier Swarovsky utilise la même approche du
« petit produit » dans un écrin très valorisant. En début d'année, les
cuisines Schmidt ont adopté ce positionnement « masstige » en
modifiant leur approche clients et en se dotant d'une nouvelle
signature : « le sur-mesure n'est plus un luxe ». Visiblement,
les consommateurs apprécient.
La réussite d'Uber repose, paradoxalement, sur le
masstige. Préférez-vous un taxi vieillot et pas sympa plutôt qu'un type jeune,
en cravate et qui vient vous ouvrir la porte ? Les nouvelles
« ubérisations », issues de mauvaises expériences passées, adoptent,
spontanément avec la facilité Internet, ce « petit plus » qu'on
appelle « masstige », synonyme de l'attention portée à ses clients.
Si c'est plus sympa, plus rapide et moins cher, pourquoi s'en priver ?
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