Thierry Bardy
Tags ; consommation en 2020 , économie future de la 2 eme vie , marché d'occasion, obsolescence programmée...
Themes des prochains billets ....
- Le prosumerisme ou la
consommation utile
- L’économie de fonctionnalité ou
servicielle ; de « own » à « use, not own »
- Réemploi et réparation ou l’avènement des marchés de l’occasion
- Réemploi et réparation ou l’avènement des marchés de l’occasion
- La location entre
particuliers.
- Mort du e –commerce, vive le commerce connecté
- Circuit alimentaire de proximité
- Le marketing de 2020 ou l’emergence de l’intelligence du silicium
- Mort du e –commerce, vive le commerce connecté
- Circuit alimentaire de proximité
- Le marketing de 2020 ou l’emergence de l’intelligence du silicium
- de la monnaie virtuelle aux programmes de fidélisation consommateur
Analyse de cadrage Le
Parisien 18 avril 2021
Dès 2018 une dichotomie assez nette s’est opérée en matière de pratiques de consommations de biens.
Dès 2018 une dichotomie assez nette s’est opérée en matière de pratiques de consommations de biens.
D’un côté les «consuméristes accomplis»
pour qui le renouvellement des biens neufs est un véritable mode de vie, et de
l'autre les plus nombreux, les consommateurs aux revenus limités qui ont
recours de plus en plus au marché de l’occasion.
Ces 2 pratiques sont économiquement très vertueuses, car l’une nourrit l’autre.
Ces 2 pratiques sont économiquement très vertueuses, car l’une nourrit l’autre.
Aujourd’hui, quelles que
soient les couches socio professionnelles,
l’achat d’occasion est revendiqué et même recherché pour un grand nombre
de consommateurs.
Cette tendance sociologique dite de l’occasion a
été poussée par les entreprises qui ont rapidement vu leurs intérêts.
Le développement des marchés bifaces (neuf/occasion) est devenu une stratégie d’entreprise à part entière. Le marché de l’occasion en 2020 est estimé par le cabinet Xerfi à 10, 6 milliards d’€, soit un quasi doublement depuis 2012. Il dépasse aujourd’hui 2% de la consommation totale des ménages, dans certains secteurs comme dans la téléphonie il a dépassé les 10 %.
L’économie de la seconde vie est maintenant une réalité.
A l’instar de l’automobile, les entreprises dans bon nombre de secteurs ont créé des filières de réparation organisées et ont parfois fait de cette activité leur principal levier de croissance. Pour ce faire, Ils ont dû rompre avec les logiques de l’obsolescence programmée et du consumérisme exacerbé.
Les produits commercialisés sont maintenant pensés dès leurs conceptions pour être facilement réparables, inter opérables, modulables et donc durer plus longtemps.
Le secteur de la téléphonie est souvent cité en exemple. Si la durée d’usage d’un smartphone était de 2 ans et sa durée de vie de 6 ans en 2012 , elle est aujourd’hui en 2020 respectivement de 4 et 8 ans .
Le développement des marchés bifaces (neuf/occasion) est devenu une stratégie d’entreprise à part entière. Le marché de l’occasion en 2020 est estimé par le cabinet Xerfi à 10, 6 milliards d’€, soit un quasi doublement depuis 2012. Il dépasse aujourd’hui 2% de la consommation totale des ménages, dans certains secteurs comme dans la téléphonie il a dépassé les 10 %.
L’économie de la seconde vie est maintenant une réalité.
A l’instar de l’automobile, les entreprises dans bon nombre de secteurs ont créé des filières de réparation organisées et ont parfois fait de cette activité leur principal levier de croissance. Pour ce faire, Ils ont dû rompre avec les logiques de l’obsolescence programmée et du consumérisme exacerbé.
Les produits commercialisés sont maintenant pensés dès leurs conceptions pour être facilement réparables, inter opérables, modulables et donc durer plus longtemps.
Le secteur de la téléphonie est souvent cité en exemple. Si la durée d’usage d’un smartphone était de 2 ans et sa durée de vie de 6 ans en 2012 , elle est aujourd’hui en 2020 respectivement de 4 et 8 ans .
Concernant les pouvoirs publics,
cette économie de la 2eme vie a largement été encouragée. La préservation des ressources naturelles et la perspective
d'une plus grande socialisation des consommations ont guidé les politiques dans
cette voie. La TVA circulaire mis
e n place en 2018
a privilégie la conception des produits « renouvelables » et a obligé les manufacturiers à produire vert. Il est
malheureux que
l a mise en place de la déclaration des revenus liés aux ventes
de biens et services entre particuliers soit venue altérer le développement de
cette 2eme économie.
L’économie du DIY ( do it yourself) n’a pas encore totalement trouvé sa place
On ne compte plus aujourd’hui les initiatives de mises en relation entre particuliers pour réparer un bien. Et pour autant, ce phénomène reste économiquement marginale. Seules les initiatives très thématisés comme le bricolage, le petit électro ménagé, ou les prothèses dentaires ont trouvé une appétence auprès des consommateurs. Il aura fallu l’appui de grandes organisations, maisaussi e t surtout, de l’émergence des imprimantes 3D d e
deuxième génération pour que ce marché du DIY trouve sa place auprès des
consommateurs .
On ne compte plus aujourd’hui les initiatives de mises en relation entre particuliers pour réparer un bien. Et pour autant, ce phénomène reste économiquement marginale. Seules les initiatives très thématisés comme le bricolage, le petit électro ménagé, ou les prothèses dentaires ont trouvé une appétence auprès des consommateurs. Il aura fallu l’appui de grandes organisations, mais
Réemploi et réparation
ou l’avènement des marchés de l’occasion
Edito l daté du 13 mai 2020
Bruxelles ne nous avait pas habitué
à autant de pragmatisme et de détails dans ses arrêts parlementaires. Celui
concernant le réemploi et la réparation des biens de consommation rompt avec la
technocratie Bruxelloise.
Le commissaire Européen Yann Pordlof en charge de la consommation a souhaité fixer 20 mesures qui sonnent le glas de «l’obsolescence programmée » des biens manufacturés.
De l’interchangeabilité, l’inter-operabilité , la modularité des composants, l’éthique écologique, tout y passe jusqu’à la normalisation des têtes de visses des matériels afin de donner la possibilité aux particuliers de réparer eux-mêmes leurs matériels défectueux.
Dès 2025, les manufacturiers devront répondre aux normes de durabilité et d’obsolescence dictées par Bruxelles. Pour certains produits comme les machines à laver, l’objectif de durée de vie sera fixée à 15 ans alors que la durée de Vie actuelle est de 12 ans. « Je sais l’effort demandé , mais il en va de la compétitivité Européenne en la matière, une survie en quelque sorte» nous dit M Pordlof.
Les plate formes et enseignes actuelles de l’économie de l’occasion ont accueilli ces mesures avec enthousiasme.
N’ont-elles pas contribué par leurs lobbies à cette normalisation. Selon L’étude Conso CSA 2020 , le consommateur place le critère de l’interchangeabilité ou la modularité d’un produit avant le prix lors de son acte d’achat.
Au-delà de ces mesures en amont de la production , comment ce marché peut –il fonctionner et avec quels acteurs ?
Le commissaire Européen Yann Pordlof en charge de la consommation a souhaité fixer 20 mesures qui sonnent le glas de «l’obsolescence programmée » des biens manufacturés.
De l’interchangeabilité, l’inter-operabilité , la modularité des composants, l’éthique écologique, tout y passe jusqu’à la normalisation des têtes de visses des matériels afin de donner la possibilité aux particuliers de réparer eux-mêmes leurs matériels défectueux.
Dès 2025, les manufacturiers devront répondre aux normes de durabilité et d’obsolescence dictées par Bruxelles. Pour certains produits comme les machines à laver, l’objectif de durée de vie sera fixée à 15 ans alors que la durée de Vie actuelle est de 12 ans. « Je sais l’effort demandé , mais il en va de la compétitivité Européenne en la matière, une survie en quelque sorte» nous dit M Pordlof.
Les plate formes et enseignes actuelles de l’économie de l’occasion ont accueilli ces mesures avec enthousiasme.
N’ont-elles pas contribué par leurs lobbies à cette normalisation. Selon L’étude Conso CSA 2020 , le consommateur place le critère de l’interchangeabilité ou la modularité d’un produit avant le prix lors de son acte d’achat.
Au-delà de ces mesures en amont de la production , comment ce marché peut –il fonctionner et avec quels acteurs ?
La quasi disparition d’e-bay
en 2016 pour les raisons que l’on connait, la création du marketplace
d’occasion d’Amazon « Garage place » et le rachat du « bon coin »
en France par le Japonais Rokuten a largement
consolidé ce marché de la 2eme vie.
Mais c’est
incontestablement la technologie, une
fois encore, qui a donné à ce marché ses lettres de noblesse. Quelques exemples
d’usages …
Le développement des imprimantes 3D et leurs évolutions vers des baquets de matières différenciées permet un DIY de nouvelle génération . Il est naturel aujourd’hui de se rendre dans le corner Castorama ou la franchise de « tiers lieu » 3D’s pour numériser et imprimer la pièce défaillante de sa tondeuse ou de sa coque de smartphone.
La réussite de ce DIY 3.0 réside dans la création d’un réseau de proximité dense ; la reconversion des boutiques physiques de mobiles et de vapoteurs ont permis la création de ces « mortar » d’un nouveau genre.
Le développement des imprimantes 3D et leurs évolutions vers des baquets de matières différenciées permet un DIY de nouvelle génération . Il est naturel aujourd’hui de se rendre dans le corner Castorama ou la franchise de « tiers lieu » 3D’s pour numériser et imprimer la pièce défaillante de sa tondeuse ou de sa coque de smartphone.
La réussite de ce DIY 3.0 réside dans la création d’un réseau de proximité dense ; la reconversion des boutiques physiques de mobiles et de vapoteurs ont permis la création de ces « mortar » d’un nouveau genre.
La reconnaissance par l’image
a incontestablement favorisé l’émergence
des sites de mise en relations et d’échanges entre particuliers et
manufacturiers dans le domaine du réemploi et de la réparation.
Si jadis, il était impératif de connaître les références précises d’un produit pour trouver son sosie, un simple scan via son mobile suffit maintenant pour le retrouver dans le moteur « Picture » de Google.
En cas de non réponse, le partenariat mis en place entre Picture et 3D’s permet de digitaliser l’objet en moins de 15 minutes et de l’imprimer en guère plus de temps.
La digitalisation facilitée d’un bien dans la perspective d’être reproduit via une imprimante 3D est devenue partie intégrante d’une expérience client ( user experience) digne de ce nom. Les manufacturiers en sont totalement convaincus, ils en font un véritable argument de vente pour leurs produits.
Si jadis, il était impératif de connaître les références précises d’un produit pour trouver son sosie, un simple scan via son mobile suffit maintenant pour le retrouver dans le moteur « Picture » de Google.
En cas de non réponse, le partenariat mis en place entre Picture et 3D’s permet de digitaliser l’objet en moins de 15 minutes et de l’imprimer en guère plus de temps.
La digitalisation facilitée d’un bien dans la perspective d’être reproduit via une imprimante 3D est devenue partie intégrante d’une expérience client ( user experience) digne de ce nom. Les manufacturiers en sont totalement convaincus, ils en font un véritable argument de vente pour leurs produits.
L’on voit déjà ce que nous réserve les prochaines années en la matière. Il nous est possible aujourd’hui d’acheter en 2 clics, il nous sera possible demain de produire en 2 clics et ceci en choisissant son usine de production de son fauteuil .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire